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DÉCOUVERTE
Tataouine (Tunisie), le 20 janvier 2014

Premier championnat de courses sur route en Tunisie

Premier championnat de courses sur route en Tunisie

La première épreuve du championnat de Tunisie des courses sur route 2014 a eu lieu à Tataouine les 12 et 13 janvier, dans un décor aussi lunaire qu'exceptionnel. Une épreuve réalisée à la force du poignet par une sympathique bande de passionnés... Récit.

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La course vécue de l'intérieur

La course se déroule sur deux jours. PC course, parc fermé et parc pilotes étant basés dans l'enceinte de l'Hôtel Sangho à Tataouine (où tout le monde est également hébergé), l'épreuve se déroulera sur plusieurs boucles.

  • Dimanche 12 : rallye routier ! Deux passages sont prévus le matin dans la spéciale de Oued El Khil (3,3 km, déjà empruntée lors du Tunisian Rally Tour 2012). Environ 110 km pour la première liaison entre Tataouine et Oued El Khil, puis une petite boucle d'une trentaine de kilomètres nous ramène à la spéciale pour un deuxième passage. Une liaison d'une quarantaine de kilomètres nous fait ensuite revenir à Tataouine.
  • Une heure de pose repas
  • Une boucle unique d'environ 160 km l'après-midi avec un seul passage dans la spéciale de Oued El Khil.
  • Lundi 13 : course de côte. Départ en convoi à 8h pour la côte en question située à 30km de l'hôtel (à El Argoub).
  • Quatre montées sont prévues : La première non chronométrée à titre de reconnaissance, puis une première montée chrono qui définira l'ordre des départs des montées de course, suivie de deux montées chrono dont la moyenne des temps établira le classement.
  • Retour à l'hôtel en convoi.

Que la fête commence !

Dimanche matin, 8h30 : rallye

Aussi ponctuels que pour un départ d'étape du Dark Dog Moto Tour, tout le monde est en place à l'heure prévue pour le départ de cette grande épreuve nationale.

La télévision nationale interviewe le champion en titre, Bessem Techini, ainsi que notre champion à nous, Julien Toniutti, en tant qu'invité d'honneur pour une retransmission en direct sur les petits écrans de toute la Tunisie !

Le parcours routier est plutôt sympathique. Après s'être écarté de la ville de Tataouine, nous traversons des villages plus que pittoresques dans un décor à couper le souffle aux cinq pilotes français que nous sommes, peu habitués à ces espaces aussi sauvages que grandioses...

Le road-book est bien fait mais manque un peu de précision, surtout au niveau des distances partielles établies avec un compteur de moto et non au GPS. Mais il n'y a pas beaucoup d'intersections et le tracé est relativement facile à suivre.

Les temps de liaison sont calculés pour 60 km/h de moyenne, la route est plutôt bonne, mais il faut quand même rester attentifs aux irrégularités du revêtement et aux quelques plaques de gasoil qui peuvent surprendre !

110 km pour rejoindre la spéciale, ça va le faire ! Même pour la KTM 500 EXC de Julien Toniutti et ses... 110 km d'autonomie ! Heureusement que la Honda 500 CB de Dominique Quintin ne consomme rien : Julien pourra profiter de son don pour le siphonage et terminer la première boucle !

Pas de chance en revanche pour Alain Frattini, dont l'Aprilia Mana a mal supporté un trou dans un passage non revêtu : support de silencieux cassé ! Alain le rafistole avec un morceau de sangle, mais la réparation de fortune affaiblit le collecteur d'échappement au niveau de la collerette en sortie de culasse et le pot se cisaille net quelques kilomètres plus loin...

L'aventure n'aura donc duré qu'une soixantaine de kilomètres pour Alain Frattini qui rejoint Tataouine et abandonne.

Une dizaine de kilomètres après le village de Oued El Khil, nous voici à la spéciale. Les commissaires sont en place au Contrôle horaire (CH) et c'est Eric Serenne, directeur de spéciale, qui donne les départs.

Le number one tunisien, Bessem Techini, s'élance au guidon de sa Yamaha FZ8, pour un chrono cette fois.

La spéciale est superbe, propre et plutôt rapide avec quelques virages en aveugle à bien négocier pour rester sur la route... Gros coeur obligatoire pour claquer un chrono, mais les commissaires de course sont bien en place et la spéciale est correctement sécurisée.

Cinquième temps ici pour Bessem, deuxième tunisien derrière la Honda CB 1000 R de Walid Ben Alaya (2'11,73 contre 2'15,73 les trois premières places "absolues" étant occupées par les trois meilleurs pilotes français restants : scratch pour la KTM 500 EXC de Julien Toniutti (qui a dit "normal" ?) en 1'54,10, seconde place pour la Yamaha MT09 de Marc Troussard (2'02,28) qui découvre les qualités de sa nouvelle moto, et troisième place pour la KTM 690 Duke R de Karine Slitz en 2'08,92.

Les autres participants tunisiens découvrent les joies de la route fermée chronométrée et s'en donnent a coeur joie ! Le rallye, ça s'apprend, ça ne vient pas tout de suite, mais on s'habitue très vite et vu la détermination de la plupart des concurrents, il y a de fortes chances de les voir progresser très vite !

Une petite boucle nous ramène ensuite à Oued El Khil pour un deuxième passage. Bessem Techini, qui n'a pas l'intention de se laisser prendre son titre, en met sans doute un peu trop et s'envole sur le droit en bosse de l'arrivée pour terminer son freinage... dans le bas-côté rocheux de l'arrivée de la spéciale ! Le pilote est indemne (avec tout de même un bel hématome à l'omoplate et une jolie bosse au milieu du front), mais sa Yamaha FZ8 souffre un peu : carter perforé, guidon faussé, tête de fourche bien abimée et réservoir... pas percé !

Quelques rafistolages plus tard - merci le métal synthétique pour le carter ! -, ça repart ! Un dur à cuire, ce Bessem !

De nouveau meilleur pilote tunisien, Walid Ben Alaya claque 2'09,91 sur sa Honda CB 1000 R mais des pénalités encourues sur le parcours routier le priveront de la première place finale. Pointant à zéro partout, la première place de l'épreuve rallye sera occupée par Mehdi Klila sur sa magnifique Honda Africatwin de 2002, restaurée à la perfection et loin d'être ridicule en spéciale (2'17,91 au premier passage, 2'14,63 au deuxième).

A ce deuxième passage Julien Toniutti en remet une couche et s'offre un temps de 1'51,22 ! Marc Troussard s'habitue doucement à son "arme de guerre" qu'est la Yamaha MT09 et passe lui aussi sous les deux minutes en affichant 1'57,02, tandis que la KTM 690 Duke R de Karine Sliz affiche 2'06,68.

Le retour sur Tataouine est tranquille, mis à part un ravitaillement à l'essence de contrebande pour Juju (à 10 dinarts soit 5,10 euros les 8 litres, on ferait bien le plein de sa C5 VTI !)

Après la pause repas à l'hôtel, il faut déjà repartir !

La deuxième boucle est plus longue (160 km)... Il va donc falloir trouver un moyen de ravitailler la KTM de Julien Toniutti... Il y a des stations dans presque tous les gros villages, mais là on repart dans une autre direction, plein sud... On va même passer par Chenini, un village à voir, vraiment !

Mais le champion de France n'hésite pas à s'offrir quelques visites touristiques dans un village abandonné... De l'essence ? Pour quoi faire, y en a partout ici !

Après avoir effectivement trouvé une station, nous revoici à la spéciale d'Oued El Khill pour la troisième fois de la journée. Julien part devant (Bessem a pris pas mal de pénalités horaires suite à sa chute et se trouve maintenant loin derrière).

"Là, j'ai dû claquer un temps de l'espace !" lâche Julien Toniutti, l'air satisfait du haut de sa KTM 500 EXC au point stop de la spéciale, tandis que je pense sincèrement m'être loupé...

Mais nous n'aurons jamais de réponse à nos questions temporelles : Amime Bouhajeb, sur Yamaha R1 n°11, a chuté en liaison... La première ambulance s'étant déplacée pour cet incident (poignet fracturé) et la deuxième ayant des problèmes de démarrage, il n'était pas raisonnable de relancer la spéciale...

Elle est donc annulée et les pilotes rentreront par le parcours routier, sans effectuer de troisième passage chronométré à Oued El Khil !

Un petit coup d'oeil sur les motos, un coup de graisse sur la chaîne, le plein d'essence et on rentre les bêtes au parc fermé, prêtes pour la course de côte de demain...

Lundi : course de côte

La journée est courte aujourd'hui : après un départ à 8h30, il est à peine 9h lorsque le convoi arrive au village d'El Argoub pour la course de côte de cette première épreuve de championnat de Tunisie des courses sur route.

Tout le monde se met en place, Eric Serenne en chef d'orchestre. Les commissaires et officiels tunisiens apprennent très vite et tout est rapidement prêt pour lancer la course des 22 pilotes restants (dont les quatre mousquetaires français) après les divers déboires du rallye de la veille.

La côte est assez technique, un bout droit de départ nous jette sur une enfilade de gauche-droite serrés avec une adhérence moyenne : "ne vous laisser pas impressionner par la grosse tache noire de gasoil séché qui traverse la route à l'entrée du premier droit", nous assure Eric Serenne, "c'est sec, ça tient !"... Mais les graviers des bas-côtés débordant plus ou moins sur le bitume ne sont guère plus rassurants... On va y aller mollo dans le premier chrono !

L'arrivée après un gauche très rapide se fait sur un plateau désertique... Le dépaysement est total, on a vraiment l'impression d'être sur une autre planète en plein "Dark Vador Moto Tour" !

Après une première montée de reconnaissance, on enchaîne sur une montée chrono qui détermine l'ordre de lancement des motos interplanétaires !

Contrairement à ce qu'il nous laissait croire avant sa première montée, Julien Toniutti n'est pas à côté de ses pompes : aux commandes de son vaisseau KTM 500 EXC, il parcoure les 1,2 km de la côte en 53,59 secondes dans sa meilleure montée, devant la Yamaha MT09 Team Delétang de l'espace de Marc Troussard (56,76 ).

Troisième temps du scratch absolu et premier pilote tunisien, Med Saddem Trabelsi place sa Honda CB 1000 R à moins de 4 secondes derrière (1'00,27), suivi du deuxième Tunisien, Walid ben Alaya (Honda CB 1000 R) en 1'01,27.

1'01,65 pour le meilleur temps de la KTM 690 Duke R de Karine Sliz, qui obtient malgré tout la quatrième place du classement complet de la course de côte, son cumul des temps des deux montées étant meilleur de quelques dixièmes que celui de Walid.

La matinée passe très vite, et tout le monde sera rentré pour le repas.

Ambiance relax autour de la piscine de l'hôtel en attendant les résultats finaux. Parmi les Français, personne n'a envie de rentrer ! Le sud tunisien est vraiment magique et les organisateurs tellement passionnés et efficaces... Ici c'est la planète moto, les Bardos Bikers et la Commission nationale des courses sur route tunisienne peuvent être fiers de leur bébé. Un grand bravo a eux, il fallait le faire et ils l'ont fait !

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