La Fédération européenne des associations de motards (FEMA) est formelle, MNC aussi : la moto est une solution aux problèmes de circulation et de pollution en ville. Il serait d’ailleurs temps que nos dirigeants et patrons s’en rendent compte et encouragent sa pratique... Explications.
"Les politiciens veulent que nous marchions, que nous fassions du vélo ou que nous utilisions les transports publics", observe Wim Taal, porte-parole de la Fédération européenne des associations de motards (FEMA). Certes. Mais pourquoi ne pas encourager nos concitoyens de rouler à moto, également ?
Une enquête publiée ce mercredi 22 mars tend à prouver que les motards ont parfaitement saisi l’intérêt de jongler entre différents moyens de transport pour se rendre à leur travail. Les politiciens traduiront que les motocyclistes savent tirer parti de la "multimodalité", voire de "l’intermodalité" (utilisation de plusieurs modes de transports au cours d’un même trajet).
Selon l’enquête menée par la FEMA auprès d’un peu plus de 1900 personnes (voir les points clés en bas d’article), les motards "s'adaptent (...) à leurs besoins et aux possibilités qui s'offrent à eux chaque jour". Contrairement à l’image de gentil passionné, d’intolérant fanatique ou d’abominable sectaire (!), le motocycliste est une personne ouverte...
"En investissant dans différents types de véhicules, et pas seulement des motos, ils font preuve d'un grand sens des responsabilités et d'une grande perspicacité", se moto-congratule la fédération en conclusion de son étude. "Une attitude qui, selon la FEMA, devrait être stimulée et récompensée". Non ?
Qualifié d’agréable - sans être marrant non plus, les sondés ne vont pas jusque là ! -, le "moto-boulot-dodo" permet aussi et surtout de gagner du temps en circulant plus vite à travers les bouchons puis en se garant plus rapidement une fois arrivé à destination... Cela permettrait - encore ? - d’économiser de l’argent !
"Pour les "commuters" (qui font la navette domicile-bureau-domicile quotidiennement, NDLR), le coût annuel d'une moto est presque trois fois moins élevé que celui d'une voiture, l'essence coûtant en moyenne 545 euros pour les motocyclistes et 1435 euros pour les automobilistes", relaie la FEMA (valeurs 2019 estimées par le rapport The economic importance of motorcycles to Europe du cabinet-conseil Oxford Economics).
Même à Paris où le stationnement des deux-roues non électriques est devenu payant il y a six mois, le deux-roues motorisé conserve de nets avantages sur le quatre-roues, fut-il électrique (stationnement gratuit certes, mais "plein" d’électricité parfois compliqué à faire en raison des réseaux de bornes saturés, et de plus en plus cher).
Selon la même étude d’Oxford Economics - et les estimations fournies par le calculateur Copert -, "les motos sont également plus respectueuses de l'environnement, puisqu'elles émettent environ 99 g de CO2/km, contre 210 g de CO2/km pour les automobiles. Les conducteurs de motos de moins de 250 cm3, qui représentent 62 % des deux-roues en Europe, bénéficient d'un taux d'émission encore plus bas, avec 62 g de CO2/km".
Dans son argumentaire, la FEMA fait aussi valoir que les motards ne sont pas - tous - des boulets qui plombent le déficit de la sécurité sociale et collectionnent les congés maladie pour panser leurs plaies. En effet, le premier frein à leur pratique est le mauvais temps, car il multiplie justement les risques de chutes et de bobos.
"Compréhensible mais aussi impossible à résoudre", cet obstacle en devance deux autres qui paraissent solubles : "le manque d'installations de stationnement sûres sur le lieu de destination et le problème de l'endroit où ranger les vêtements et le casque de moto", révèle la FEMA...
Des solutions existent, et elles profiteraient d’ailleurs au vélo (que de nombreux motards possèdent et utilisent aussi) : "les employeurs peuvent, par exemple, facilement transformer quelques places de parking pour voitures en places de parking pour motos et inclure la possibilité de verrouiller votre moto à un ancrage ou à un poteau", propose la fédération.
De même, la "mise à disposition des casiers simples mais sûrs pour les équipements de moto ne devrait pas non plus poser de problème", estime la FEMA. D’après ses savants calculs, ces deux décisions inciteraient "jusqu'à 30 % de motocyclistes supplémentaires (à) prendre leur deux-roues pour aller travailler, améliorant ainsi la circulation dans nos villes et réduisant de manière significative le besoin d'espace dédié au stationnement des voitures".
Enfin, et c’est un argument "intéressant" les employeurs : "non seulement les employés seront à l'heure au travail parce que les motocyclistes ne perdent généralement pas de temps dans les embouteillages, mais les places de stationnement pour motocycles occupent également un espace beaucoup moins coûteux dans le parc de stationnement". Il faut promouvoir la moto en ville, CQFD !
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