Pascal est un motard heureux : ce fidèle lecteur de Moto-Net.Com est le futur propriétaire d'une Ducati 1199 Panigale ! Avant notre essai cette semaine, nous avons voulu connaître ses attentes par rapport à la sculpturale Hypersport italienne. Interview.
Mercredi, sur le circuit d'Abu Dhabi (Émirats arabes unis), Moto-Net.Com aura le plaisir d'essayer l'une des nouveautés 2012 les plus attendues : la Ducati 1199 Panigale (lire notamment notre Présentation de la 1199 Panigale).
Nous saurons alors si la "bête" de Bologne sera en mesure de s'installer au sommet de la hiérarchie des motos sportives, comme le suggère son hallucinante fiche technique (195 ch, 164 kg à sec, ABS, contrôle de traction, gestion électronique du frein moteur, cartographies d'injection sélectionnables, shifter, etc.).
Parmi les plus impatients de lire notre essai figure probablement Pascal, que beaucoup d'entres vous connaissent mieux sous le pseudo de "P6x".
Lecteur du Journal moto du Net depuis de nombreuses années, ce motard français expatrié aux États-Unis a eu un véritable coup de foudre pour la 1199 Panigale, dont il s'est commandé un exemplaire "standard" équipé de l'option ABS (lire encadré ci-dessous).
P6x, de la Bleue à la Panigale... |
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Curieux de connaître ses motivations et ses attentes, Moto-Net.Com a contacté cet authentique passionné qui revendique un véritable achat "100% passion" : entretien avec Pascal, alias "P6x".
Moto-Net.Com : pour quelles raisons avez-vous craqué sur la Ducati 1199 Panigale ? Ses performances ? Son design ? Son contenu technologique ?
P6x : Je désirais posséder une Ducati depuis longtemps et je cherchais le modèle le plus approprié. Le gros problème c'est que j'ai une tendinite chronique de la main gauche, pour avoir trop conduit en ville depuis trop longtemps. Il me fallait donc une moto avec un embrayage demandant un effort mesuré. L'embrayage de la Panigale, sans être un modèle de douceur, me permettra enfin d'exaucer mon désir (comme la 848 avant elle, la 1199 délaisse l'embrayage à sec au profit d'un dispositif à bain d'huile à commande hydraulique, NDLR). Le shifter me facilitera aussi la tâche. J'aurais pu craquer pour une Monster avec APTC (Adler Power Torque Plate Clutch, le dispositif Ducati permettant de diminuer la force à exercer sur le levier d'embrayage et qui sert aussi d'anti-dribble, NDLR) . Mais je suis tombé amoureux de la Panigale. Tout m'a séduit chez elle : son épure, ses lignes et sa technologie ! Mais surtout, je me devais de récompenser Ducati pour oser "pondre" une Panigale dans un moment difficile. C'est justement ce dont on a besoin pour oublier le gris de la vie. Je m'imagine déjà la conduisant et je sais que ça va être des moments de bonheur permanents. Comme lorsque j'avais 16 ans : je prenais le guidon et j'oubliais tout ! Rien ne pouvait plus me toucher, j'étais au septième ciel et plus rien n'avait d'importance. Les performances ne m'intéressent que modérément. Je ne suis plus assez affuté physiquement pour pouvoir la pousser dans ses derniers retranchements. Je suis souple et coulé : je me laisse transporter.
Disponibilité et tarifs de la Panigale |
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M-.N.C. : Quel modèle avez-vous commandé : standard, S ou Tricolore ?
P6x : Un modèle standard avec option ABS et plusieurs accessoires comme une selle confort, une sacoche réservoir et une autre à fixer à l'arrière, un silencieux "Racing", une bâche pour la couvrir et une béquille de stand (montant de l'addition : 3354,50 $ hors pose et hors taxes, soit environ 2543 €, NDLR).
M-.N.C. : Quelle utilisation comptez-vous en faire ?
P6x : Je compte aller travailler avec tous les jours ! Ensuite je participerai aux sorties organisées par le magasin Ducati. Il existe ici une fraternité qui s'approche un peu de celle que je connaissais lorsque j'ai commencé la moto en France. Il y a bien sûr une part de business, mais Ducati Store Austin, au Texas, organise des barbecues et des sorties. C'est l'occasion de rencontrer beaucoup de gens et je trouve ça assez cool !
M-.N.C. : La répression laisse de moins en moins d'espace pour utiliser ce genre de moto sur route (sans compter qu'en France, le bridage amputera de presque moitié la puissance du twin !). Dans ces conditions, l'achat d'une telle moto a-t-il encore un sens ?
P6x : Ceci ne s'applique pas au Texas. Ici on est libre de ne pas porter de casque et d'avoir des échappements libres. Je ne dis pas que je vais rouler sans casque ni enfreindre les lois, mais je me sens certainement plus libre ici qu'en France ! Pourtant, les accidents sont nombreux à Houston et téléphoner ou envoyer des textos n'est pas interdit au Texas... Il faut donc faire très attention. Mais au moins il n'y a pas de radars automatiques et la police ne vous arrête que si vous roulez vraiment au-dessus de la vitesse limite.
M-.N.C. : Ducati fait preuve de beaucoup d'audace en investissant lourdement dans une catégorie en perte de vitesse commercialement parlant. Que vous inspire cette stratégie?
P6x : Beaucoup de respect ! Ils ont parfaitement compris qu'aujourd'hui, on gagne davantage à donner la tendance à suivre plutôt que d'être assis à attendre que les autres innovent. Je me souviens de Ducati lorsque j'ai commencé la moto. J'avais un ami qui avait une 350 Desmo monocylindre. Il était obligé de changer les roulements de pied de bielle régulièrement s'il ne voulait pas tomber en panne. Le tournant de Ducati, ça a été la Mostro. Ils ont finalement commencé à comprendre qu'il fallait changer de stratégie et ça a été payant. Ils créent des motos qui donnent envie et l'audace, ça marche : la Desmosedici a été un triomphe, la Multistrada, la Streetfighter et surtout le Diavel. Mais le fonds de commerce de Ducati, ça reste la vitesse. Les motos de course sont leur vitrine et la Panigale confirme leur génie. Je suis convaincu qu'elle va faire un tabac !
M-.N.C. : Affichée à 18 990 euros en France, la 1199 est une moto plutôt chère. Cette somme vous apparaît-elle justifiée au regard des performances annoncées ?
P6x : En ce qui me concerne, ça n'a pas été un frein. Je ne pense pas que le prix soit entièrement dû aux performances annoncées, mais plutôt au nombre de motos que Ducati pense commercialiser. Je pense que ça va rester un marché de niche et donc le prix de revient est plus élevé. Ensuite il faut payer les composants, ça revient de plus en plus cher. Et puis il y a la marge. Comme c'est une moto destinée à une certaine catégorie de clients, je pense qu'on n'hésite pas à prendre 30%.
M-.N.C. : La Panigale est la première Ducati à adopter un châssis de type monocoque. Or cette solution vient d'être abandonnée sur la Ducati de MotoGP, sous la pression de Valentino Rossi. Comment interprétez-vous ce choix ? Pensez-vous que cette décision puisse avoir une influence négative sur le succès commercial de la Panigale ?
P6x : Les besoins d'une moto de compétition n'ont rien a voir avec une moto, certes sportive, mais destinée au grand public. Le châssis monocoque est une excellente solution, il offre un gros gain de poids et de place. Malheureusement, le moteur en L a posé problème en limitant la plage des réglages en compétition. C'est d'ailleurs dommage que Ducati ait attendu Rossi pour s'en apercevoir... Lorsqu'on a essayé plusieurs pilotes et qu'un seul d'entre eux est capable d'aller vite, il faut se remettre en question... Il aura fallu que ce soit Rossi qui sonne l'alarme. Enfin, mieux vaut tard que jamais ! Donc je n'ai aucun a priori vis-à-vis du châssis monocoque avec moteur porteur. C'est du tout bon !
M-.N.C. : La Panigale est richement dotée sur le plan des assistances électroniques (ABS, cartographies d'injection, gestion du frein moteur, contrôle de traction, shifter, suspensions pilotées, etc.). D'après vous, ces technologies vont-elles devenir indispensables sur les Hypersports ? Sur quelles autres assistances aimeriez-vous voir les constructeurs plancher ?
P6x : Je ne sais pas si ces technologies vont être indispensables sur les Hypersports, mais pour moi tout ce qui peut améliorer la sécurité devrait être proposé. En particulier le shifter, l'ABS, le contrôle de traction. Personnellement je verrais bien une boîte automatique façon "Tiptronic" Porsche. Plus besoin d'embrayage !
M-.N.C. : Quelles questions aimeriez-vous poser aux ingénieurs chargés du développement de la Panigale que nous rencontrerons mercredi ?
P6x : J'aimerais leur demander quels tests de fiabilité ils ont effectués pour s'assurer que l'électronique ne va pas tomber en panne, et quelle a été la durée totale de mise au point de la moto. J'aimerais aussi savoir pourquoi ils ne proposent pas une option avec un embrayage que l'on peut manipuler avec deux doigts, et quelle est la durée de vie théorique du moteur.
Essai complet de la Ducati 1199 Panigale à suivre cette semaine sur Moto-Net.Com : restez connectés !
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