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INTERVIEW MARCHÉ 2007
Paris, le 14 janvier 2008

Philippe Beziere : la part du scooter est de plus en plus prépondérante

Philippe Beziere : la part du scooter est de plus en plus prépondérante

Avec 5.830 immatriculations, MBK affiche une hausse de 0,2% sur le marché français du motocycle. Philippe Beziere, vice-président de MBK Industries, établit pour Moto-Net.Com le bilan 2007 de la marque française et nous dévoile ses objectifs 2008.

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Moto-Net.Com : Que vous inspire l'évolution générale du marché du deux-roues en 2007 ?
Philippe Beziere, vice-président de MBK Industries :
Le marché reste très sain mais il est intéressant de relever que la part du scooter est de plus en plus prépondérante. On le doit bien sûr aux difficultés accrues de circulation, mais aussi à mon sens à une meilleure intégration du deux-roues dans la société. L’achat d’un scooter est un achat familial, utilisable par tous les membres ou presque de la famille.

M-N.C : Quel bilan dressez-vous de votre année ?
P. B. :
En 50cc, positif, conforme à nos objectifs et sans avoir recours à des braderies permanentes. Nous vendons des produits, une image, un service et pas des prix ! Nous gardons une très forte image auprès des adolescents (le fameux Booster) et le marché du 50cc adulte se développe. En 125cc, le bilan est plus mitigé même si nous conservons exactement le même volume qu’en 2006 : 5377 unités contre 5367.

Philippe Beziere - Interview MBK : Bilan 2007

M-N.C : Êtes-vous pleinement satisfaits des résultats de vos meilleures ventes : Skycruiser et Skyliner ?
P. B. :
Le Skyliner reste une référence en rapport qualité/prix (dans le segment des scooters à 3000 euros), par contre nous avons souffert d’une rupture de stock très importante en Skycruiser en début d’année, ce qui a handicapé notre score annuel.

M-N.C : Quels sont les modèles dont les ventes vous ont déçu et quelle en était la cause ?
P. B. :
Le 125cc Cityliner, arrivé en juillet, est en dessous de nos objectifs et ce malgré les qualités dynamiques et esthétiques de ce modèle. Ceci est dû à la faiblesse du marché français du scooter 125cc à grandes roues (16 pouces), au contraire de l’Italie où il s’est d’emblée placé parmi les best sellers du marché dans sa version Yamaha X-City 250cc (environ 9000 immatriculations en dix mois). Je suis néanmoins persuadé que ce marché va se développer.

M-N.C : D'après vous, vos nouveautés 2007 ont-elles "rempli leur contrat" pour leur première année ?
P. B. :
Elles sont arrivées au milieu de l’année, il est donc de toute façon un peu trop tôt pour porter un jugement.

M-N.C : Quelle a été la bonne surprise 2007 ?
P. B. :
Indéniablement en 50 cc, le succès de l’Ovetto 50 : grâce à un relooking et malgré une légère augmentation de tarif, il est en rupture de stock permanente. C’est le signe à mon avis d’une réelle attente des consommateurs adultes pour des produits de qualité.

M-N.C : Quelle a été la moins bonne ?
P. B. :
Le démarrage plus lent que prévu du "Box" 50cc. Ce tout nouveau scooter, au design original et doté d’un moteur très en avance au niveau émissions polluantes (moteur 4-temps, 3 soupapes, refroidissement liquide, injection) a un peu de mal à trouver sa place. Ceci prouve que le client n’est peut-être pas encore prêt à payer davantage un 50 cc pour être en avance sur son temps d’un point de vue respect de l’environnement en deux-roues léger (ce modèle est déjà conforme aux normes EU3 qui n’entreront en vigueur qu’après 2011 pour les 50cc) et réaliser une économie importante de carburant. Je suis néanmoins certain que les choses vont évoluer, l’écologie rentre dans les moeurs et l’amélioration de l’offre des constructeurs stimulera le marché.

Skycruiser - Interview MBK : Bilan 2007

M-N.C : Quel a été selon vous l'évènement marquant de l'année 2007 dans le monde du deux-roues ?
P. B. :
En scooter, la distribution par les grandes surfaces de scooters de provenance chinoise, dans le cadre d’opérations "coups de poing produit d’appel" vendant des scooters à très bas prix. Un scooter n’est pas un produit "jetable" et il est important à mes yeux de pouvoir compter sur un réseau professionnel pour assurer la satisfaction du client avant et après l’achat. D’autant que ces machines vont sur la route et que l’aspect sécurité est primordial.

M-N.C : Comment vos nouveautés 2008 ont-elles été accueillies par votre réseau ?
P. B. :
Le Waap 125cc a été bien accueilli. Il vient compléter notre offre 125cc en tant que produit économique à l’achat (1990 euros) et à l’usage (moteur à injection).

M-N.C : En 2008, quels seront vos objectifs en termes de ventes mais aussi de réseau, d'image et de communication ?
P. B. :
Nous souhaitons continuer d’investir sur notre réseau. L’atout de MBK en tant que marque est le professionnalisme, la spécialisation de notre réseau sur le scooter ainsi que la proximité des 480 concessionnaires. Nous avions dans le passé un réseau très spécialisé sur le 50cc et la clientèle des adolescents. Il est absolument nécessaire de s’adapter à l’évolution du marché, de répondre parfaitement aux attentes de nouveaux clients, souvent plus âgés, qui vont voir notre concessionnaire parce qu’ils veulent avoir affaire à un spécialiste du scooter. Ceci passe par des programmes de formation que nous mettrons en oeuvre début 2008, mais aussi par des efforts de signalétique et d’aménagement des magasins.

M-N.C : La part d'Internet a-t-elle augmenté dans votre activité en 2007 : site officiel, sites de concessionnaires, impact sur les ventes de véhicules neufs et d'occasions, visibilité, publicité ?
P. B. :
Internet est un média complémentaire et de plus en plus important, en particulier auprès de la clientèle adulte. C’est un outil indispensable pour informer le client et compléter l’action du concessionnaire qui reste primordial à nos yeux. Nous avons rénové notre site grand public, certains concessionnaires ont développé des sites très performants et nous avons mis également l’accent sur le développement de notre outil Extranet à usage des concessionnaires.

Skyliner - Interview MBK : Bilan 2007

M-N.C : Yamaha domine le marché du 125 avec des produits similaires aux vôtres tandis que Peugeot semble avoir réussi à chatouiller la fibre patriotique des français : MBK peut-il faire de même ?
P. B. :
Yamaha en France et MBK se complètent parfaitement, et les résultats respectifs des deux marques reflètent cette situation. Les produits sont certes identiques, mais Yamaha a une très forte image, ce qui les avantage dans le domaine du scooter 125cc et plus. Et MBK trouve sa crédibilité à travers l’historique et la spécialisation de son réseau sur le deux roues léger.

Bien sûr, nous n’oublions pas que nous sommes une usine et une marque françaises (800 personnes et plus de 100 000 deux-roues produits par an), mais nous appartenons au groupe Yamaha qui apporte son exigence de qualité, son expertise technique et sa logistique. Il est important de savoir que la volonté du groupe est non seulement de maintenir, mais aussi de développer encore en Europe la production de certains produits concernant uniquement le marché européen (scooters et 125cc en particulier), alors que la situation actuelle de l’euro face au dollar pourrait pousser à délocaliser si le seul critère pris en compte est le prix le plus bas possible. Le volume c’est bien, mais notre réseau comme nous-mêmes avons besoin de profit, donc de vendre des produits à forte valeur ajoutée pour continuer d’investir et avoir les moyens de satisfaire notre clientèle.

M-N.C : Quelle est la position de MBK sur le marché français des 50 cc et influence-t-elle celle que vous occupez en 125 ?
P. B. :
Nous sommes deuxièmes du marché français du scooter 50cc (marché toutes marques incluant tous les produits chinois), mais largement leader avec 38% de part de marché sur le segment du scooter 50cc haut de gamme (prix public supérieur à 1500 euros). Chez MBK, ce sont souvent les adolescents qui amènent les parents chez le concessionnaire pour acheter un scooter... ou les anciens clients 50cc qui reviennent pour acheter un produit 125cc.

M-N.C : En conclusion, quelle maxime illustrerait le mieux votre bilan 2007 ?
P. B. :
Un juste équilibre entre le qualitatif et le quantitatif.

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