Pas raisonnable... mais drôlement bon !

Après une heure de route dans le froid et avec un soleil rasant en pleine poire, nous arrivons dans l’enceinte du Circuit Beltoise. On va enfin pouvoir essayer de taquiner les 200 ch. On retrouve d’ailleurs fidèlement les sensations moteur ressenties au guidon de la ZZR 1400 (lire notre Essai MNC Kawasaki ZZR 1400 ABS : Le retour de Godzilla).

Le 4-cylindres est souple et conciliant – voire même mollasson ! – sous les 5 000 tr/mn. Après, il se réveille et se rue avec force vers la zone rouge située à 11 000 tours dans une sonorité très sportive. C’est qu’à bord du T-Rex, le moteur est positionné juste derrière la tête du pilote.

On est donc aux premières loges pour savourer les vocalises du bloc Kawa, les sifflements de l’admission ainsi que les changements de rapports mais un peu moins le hurlement des échappements.

Humilité !

Même en haussant le ton sur circuit, les pneus peinent à monter en température et le T-Rex continue de glisser. Cela ne nous permet pas de pousser les rapports à fond et de tirer la quintessence du bolide. Néanmoins, même s’il est teinté d’appréhension et de méfiance, le plaisir est bien au rendez-vous !

Le sentiment de rouler avec un tel véhicule d’exception flatte autant qu’il ramène à un peu d’humilité face à une telle puissance. Dans des conditions optimales et entre des mains expertes, le T-Rex est capable de prodiges.

Question de géométrie

Il avale le 0 à 100 km/h en 3,9 secondes et autorise des vitesses de passage en courbes tout simplement hallucinantes. Le bolide ne prend quasiment aucun roulis dans les virages.

Le T-Rex peut encaisser plus de 1,5 g en accélération latérale, là où une voiture très sportive supporte à peine 1 g avant de décrocher. Cela est dû à la géométrie optimale de la création de Daniel Campagna. En effet, le centre de gravité très bas correspond parfaitement au centre du triangle formé par les 3 roues.

Les principales masses embarquées que sont le moteur et les passagers sont donc idéalement placées. Compte tenu du poids plume de l’engin, le freinage assuré par trois disques ventilés est parfaitement à la hauteur des performances. Il sait se montrer doux et parfaitement dosable sur route mais aussi puissant et très mordant sur circuit.