Gilles de Robien s'est félicité ce matin de la baisse historique du nombre de tués sur les routes l'an dernier et s'est pour la première fois risqué à chiffrer un objectif 2004 : moins de 5 000 morts. Mais la moto reste sur la sellette. Bilan.
"Il n'y a pas de limite à la baisse du nombre de tués", a affirmé ce matin le ministre des transports Gilles de Robien en présentant le bilan définitif de l'accidentologie pour 2003, marqué par une baisse "historique" du nombre des tués sur la route (-20,9%), des blessés graves (-20,3%), des blessés légers (-15%) et des accidents corporels (-14,5%). "Je ne remercierai jamais assez nos concitoyens pour cette baisse historique en 2003, car c'est de l'adhésion générale des français que dépend le succès de notre politique", a souligné le ministre...
Au sujet des radars automatiques, qui ont contrôlé aveuglément "100 millions de conducteurs par mois depuis février" pour 0,2% d'infractionistes, et dont la première tranche de la deuxième vague de 450 doit démarrer le mois pochain (lire notre Dossier spécial), Gilles de Robien a expliqué qu'il fallait "démontrer en permanence que notre action est fondée sur l'équité (sic !). C'est pourquoi je soutiens pleinement l'initiative du premier ministre, car la sanction doit être adaptée à la faute". En clair : un dépassement de moins de 20 km/h de la vitesse maxi vaut désormais 45 euros au lieu de 90, tandis qu'un excès de plus de 50 km/h devient un délit passible des tribunaux dès la première infraction.
Détaillant les résultats par catégories de véhicules, le secrétaire général de l'Observatoire national interministériel de sécurité routière (ONISR), Jean Chapelon, a déploré le "retard des motos" et le nombre toujours élevé d'accidents de deux-roues motorisés. Ainsi par rapport à l'Allemagne, où l'on dénombre 64,3 motards morts à 30 jours par milliard de kilomètres parcourus, la France et ses 195,3 motards tués à 30 jours par milliard de kilomètres parcourus resterait "trois fois plus dangereuse" pour la moto.
"Les vitesses moyennes pratiquées par les motocyclistes ont diminué sur tous les réseaux et jusqu'à 14 km/h sur les départementales", indique le bilan, "mais elles restent très supérieures aux vitesses limites autorisées et aux vitesses moyennes pratiquées par les automobilistes de jour". Les dépassements de plus de 10 km/h s'élèvent notamment à 26,3% pour les véhicules de tourisme contre 34,2% en 2002, 23,8% pour les poids lourds (31,5% en 2002) et 42,7% pour les motos (56,5% en 2002).
Le nombre de tués en moto diminue de 16,4% contre -23,8% pour les automobilistes, -14,4% pour les usagers de poids lourds et -10% pour les cyclistes. En revanche il augmente légèrement (+1,6%) pour les cyclomotoristes, en raison notamment de l'accroissement du parc et d'une année 2002 de référence particulièrement favorable (-14,1% par rapport à 2001) et les usagers de véhicules utilitaires (+1,4%). "Il va falloir s'interroger sur la moto", conclut Jean Chapelon, car "la différence de nombre de tués par rapport aux automobilistes interpelle fortement".
A noter par ailleurs que le Conseil d'Etat, instance suprême en matière de contentieux administratif au plan national, vient de rejeter la requête en annulation déposée par Les nouveaux conducteurs associés contre le décret du 27 octobre 2003 portant création du système de contrôle sanction automatisé. L'association compte porter l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme.
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