Motos SAMU : une petite révolution qui tombe sous le sens

La course pédestre des 8 et 16 km de Garches constituait le dernier déploiement des Motos SAMU avant la pause hivernale. C'est donc sous un soleil aussi radieux qu'inattendu que nous avons suivi ces anges gardiens.

Positionnée bien avant le départ de l'épreuve, l'équipe est en communication permanente avec les organisateurs, prête à intervenir à la moindre alerte. Certes, les risques sont moins élevés sur cette course qui réunit 1 600 coureurs que sur le Marathon de Paris, mais ils ne sont pas inexistants. Pour preuve, un coureur est mort d'un infarctus sur cette course en 2008, c'est depuis cette date que le SAMU y est déployé.

Protéger le médecin

Le début de la course se déroule heureusement sans pépin. Mais dans la dernière demi-heure, le talkie-walkie des hommes en jaune grésille : un coureur aurait un fait un malaise. Illico, les motards du SAMU démarrent et s'élancent sur les lieux. Chaque seconde gagnée peut-être salutaire...

L'ambulancier ouvre la route au médecin, tandis que l'infirmier couvre ses arrières et ses côtés au cas où. Car l'élément le plus important du dispositif est bien évidemment le médecin, seul habilité à pouvoir établir un diagnostic sûr et à prodiguer les soins vitaux.

Là où un camion du SAMU aurait dû péniblement se frayer un chemin à coups de sirène, les trois motos filent en toute fluidité. Les motards utilisent leurs "deux tons" surtout pour traverser les intersections.

L'agent de police qui avait donné l'alerte est stupéfait de voir arriver aussi vite les secours, tandis que la victime est prise en charge par le médecin du SAMU dans un camion de la Croix-Rouge arrivé en renfort. Heureusement il s'agit d'un simple malaise vagal et le sportif sera évacué en douceur pour reprendre ses esprits au poste de secours. L'urgence n'était pas vitale, mais les motos ont prouvé - s'il en était besoin ! - leur redoutable efficacité dans ces conditions délicates.

Une conclusion évidente !

Si l'on ne peut qu'être convaincu de la viabilité et de l'efficacité de ces Motos SAMU, le chemin semble encore long pour les faire passer du stade de projet expérimental à celui d'une vraie solution de secours d'urgence dans les grandes agglomérations françaises.

Car entre l'inertie de nos administrations et le peu de crédit que l'on accorde à la moto en France (hormis pour réprimer le citoyen...), ce n'est pas demain qu'on verra les Motos SAMU intervenir sur le périphérique le vendredi soir à 18h00... et c'est bien dommage !