Moto GP : interviews des pilotes Spies et Edwards

Moto-Net.Com : Comment vas-tu aujourd'hui ?
Ben Spies : Bien, je vais bien ! Mon début de saison n'a pas été grandiose, mais je vais m'accrocher.

MNC : L'an dernier au Mans, Lorenzo avait fêté sa victoire en s'offrant un cornet de pop-corn. Qui en mangera cette année d'après toi ?
B.S. : Du pop-corn ?

MNC : Mais oui, après avoir battu Rossi, Lorenzo s'était affalé dans un fauteuil jaune pour regarder la fin de la course sur un grand écran... avec du pop-corn ! (lire MNC du 24 mai 2010)
B.S. : Ah oui OK ! Cette année au GP de France, ça va se jouer entre Casey, Jorge ou Dani. Jorge marche très bien en ce moment et c'est une piste qui va bien pour la Yamaha, donc je pense que Jorge reste l'homme à battre.

MNC : Comment trouves-tu la piste du Mans ?
B.S. : Ce n'est pas ma préférée mais ça va, c'est un circuit... Il y a toujours du monde et une bonne ambiance. La piste n'est pas la plus belle du calendrier mais son histoire rend l'atmosphère tout à fait particulière.

MNC : T'es-tu déjà rendu aux 24 Heures du Mans, auto ou moto ?
B.S. : Malheureusement non. Je n'ai jamais eu l'occasion mais j'aimerais bien. Le truc c'est qu'on a des planning déjà bien chargés et que je ne me vois pas faire 7 heures de voyage spécialement pour ça...

MNC : Tu es passé cette année sur la M1 officielle. Les motos changent constamment, mais as-tu noté des différences particulières entre ta moto actuelle et celle que tu pilotais l'an dernier ?
B.S. : Oui bien sur, le châssis et l'électronique diffèrent. Cette année, les motos satellite et officielles sont bien plus proches qu'elles ne l'étaient l'an dernier. Le team Tech3 était déjà excellent (de mon point de vue, c'est le meilleur des teams satellites). Mais être dans l'équipe officielle est encore mieux.

MNC : Qu'est-ce que ça change pour toi ?
B.S. : On a plus d'importance, de poids dans les décisions à prendre et les évolutions à suivre. Il y a plus de monde autour du pilote, il est davantage soutenu.

MNC : Ton entourage proche demeure le même puisque tu as conservé tes mécaniciens. D'ailleurs, qu'est-il advenu de l'étourdi qui avait oublié son outil sur ta moto à Estoril, et qui t'avais valu une chute en course ?
B.S. : Le pauvre, il était plus en colère que moi ! En 18 ans de boulot c'était sa première bêtise... Nous en avons parlé, il m'a dit que ça ne se reproduirait plus et il avait vraiment l'air plus énervé que moi... Nous avons tourné la page.

MNC : L'an dernier, tu estimais qu'une pole et un podium seraient difficiles à atteindre... mais tu as fait les deux à Indianapolis et tu étais déjà monté sur le podium à Silverstone. Quels sont tes objectifs cette année ?
B.S. : Les podiums et les premières lignes restent durs à atteindre, mais le but cette année est de gagner une course. Ce sera très, très difficile...

MNC : La concurrence est rude, mais tu vises tout de même le Top 5 ?
B.S. : Nous visons le Top 5 à chaque course, nous voulons nous battre pour le podium et si la journée se présente parfaitement, on essaiera de remporter la course. Ce sera dur, mais nous avons besoin de nous fixer ce genre d'objectif.

MNC : Tu en as parlé brièvement avec les fans : les relations entre les pilotes de MotoGP ne sont pas simples... Beaucoup moins qu'en Superbike, visiblement. Pourquoi ?
B.S. : Nous sommes moins nombreux en GP et nos plannings sont plus chargés. On ne s'arrête quasiment pas de 9h à 19h. On ne se voit pas beaucoup entre nous, on n'a pas le temps de se poser. Ce n'est pas une question de mauvaises ou de bonnes relations... Nous n'avons simplement pas le temps !

MNC : Lors de notre entretien l'an dernier, tu nous avais dit, du tac au tac, que Biaggi remporterait le titre. Cette année, quel est ton favori ?
B.S. : Naturellement, j'aimerais qu'une Yamaha gagne le championnat. D'un point de vue personnel, mon favori, celui que j'aimerais bien voir décrocher le titre, c'est Checa. Mais Biaggi possède toujours la meilleure moto, il doit défendre son titre et il reste l'homme à battre pour Checa.

MNC : Qu'as-tu pensé de la performance de Laverty sur la R1 ce week-end à Monza ? (lire MNC du 8 mai 2011)
B.S. : Il était parfait. Nous avons un peu discuté avant la course, je lui ai donné deux ou trois petits... euh

MNC : ... deux ou trois petites astuces ?
B.S. : Oui, mais je pense qu'il les connaissait déjà ! Je ne voulais pas le déranger et me mêler de ses affaires, mais il se trouve que nous avions les mêmes raisonnements. Il a effectué deux grandes courses.

MNC : À ce sujet, quel est le meilleur conseil que t'ait donné Colin l'an dernier ?
B.S. : Il m'a simplement appris que le MotoGP était une catégorie très dure. Tu peux être très bon un jour, mauvais le lendemain, auquel cas tu dois tout recommencer ou t'en contenter pour la course. Quand tu réalises une session pas géniale, tu es tout de suite 10ème. Tu dois donc apprendre à te concentrer sur ton pilotage, tes roulages, et ne pas tenir compte de ce que disent les gens.

MNC : Il vient d'ouvrir son école. Tu seras de la partie ?!
B.S. : Oui, je suis allé à un stage de deux jours il n'y a pas longtemps. J'essaierai d'y retourner dès que je pourrai car c'est super comme expérience.

MNC : As-tu participé à ce genre de stage étant jeune ?
B.S. : Oui, plein ! Je suis allé à celle de Kevin Schwantz et bien d'autres, toujours en rapport avec la moto. Ces camps sont géniaux : on apprend à piloter des motos bien sûr, mais on côtoie en même temps des moniteurs incroyables, des champions qui ont des tonnes d'anecdotes à raconter. C'est vraiment sympa.

MNC : Bon, tu as encore pas mal de journalistes à voir... Nous te souhaitons un beau week-end au Mans et une belle saison.
B.S. : Merci. Et à l'an prochain !