Marc Marquez signe le meilleur temps et un nouveau sauvetage de l'extrême en Australie à l'occasion de l'inédite séance d'essais dédiée au prototype de pneu arrière développé par Michelin pour 2020. Le champion en titre devance l'Aprilia de Iannone et la Yamaha de Viñales. Explications et résultats.
Première journée chargée pour les pilotes MotoGP au Grand Prix d'Australie 2019 puisqu'une séance de tests additionnelle de 20 minutes est venue s'ajouter aux traditionnels essais libres 1 et 2, que Maverick Viñales a dominé sur sa Yamaha officielle d'abord sur le mouillé puis sur le sec.
Cette séance inédite était destinée à éprouver en conditions réelles le nouveau prototype de pneu arrière développé par Michelin pour la prochaine saison. Cette gomme spécifique, différente de celle asymétrique utilisée ce week-end, avait déjà été découverte par les pilotes lors de précédents essais à Montmelo (Espagne), Brno (République tchèque) et Misano (Italie).
"Nous avons de bons retours jusque-là avec le nouveau pneu arrière 2020, mais on souhaite l’essayer sur des circuits très difficiles comme Phillip Island, Sachsenring (Allemagne, NDLR) ou Termas (Argentine, NDLR)", explique Piero Taramasso, responsable du service compétition moto de Michelin.
"Mais nous n’avons pas pu planifier de vraies séances lors de ces épreuves et la seule fenêtre qui s’offrait à nous, c’était pendant le week-end de course en Australie. Je tiens à remercier les pilotes, la Dorna (promoteur du MotoGP, NDLR) et l’IRTA (association des teams en Grands Prix, NDLR) pour avoir accepté. Ce sont des tests particulièrement importants pour la prochaine évolution des pneus Michelin Power Slicks en MotoGP".
Phillip Island constitue en effet un véritable juge de paix pour jauger des qualités d'une gomme, avec son tracé hyper rapide et abrasif qui met fréquemment à mal le flanc gauche des pneumatiques avec sa majorité de virages de ce côté. On se souvient notamment du fiasco du GP d'Australie 2013, quand Bridgestone - alors fournisseur unique du MotoGP - avait imposé un changement de pneu au 9ème tour pour pallier l'usure excessive de son pneu arrière !
Tout le plateau a donc retrouvé ce nouveau pneu arrière Michelin pour la quatrième fois avec la consigne de réaliser onze tours consécutifs pour en jauger l'endurance. Tout le plateau, sauf Fabio Quartararo qui ne reprendra le guidon que demain matin à cause du traitement médicamenteux reçu suite à sa grosse chute en FP1.
Marc Marquez s'est assez vite porté en tête de cette séance exceptionnelle avec un chrono en 1'29.254 moyennement représentatif puisque réalisé avec ce pneu prototype, en gomme tendre. Notons tout de même que le pilote Honda est à + 0,430 sec du meilleur tour enregistré ce vendredi par Viñales avec le slick 2019, désormais parfaitement connu des pilotes.
That's not quite the kind of tyre test Michelin were looking for @marcmarquez93!!! #AustralianGP pic.twitter.com/W8QAl6NP5G
— MotoGP (@MotoGP) October 25, 2019
Mais Marquez s'est surtout distingué par son nouveau rattrapage qui défie toutes les lois de la physique : l'acrobate du MotoGP a rattrapé une énorme glisse de l'avant durant laquelle sa Honda a atteint 70° d'inclinaison... Record d'angle battu pour le catalan : prochaine étape, faire frotter le guidon sans chuter !
Le n°93 précède le revenant Andrea Iannone, qui se rappelle au bon souvenir de tous sur sa poussive Aprilia sur ce tracé "gros coeur" qu'il adore. L'italien devance Maverick Viñales, Andrea Dovizioso et Danilo Petrucci.
Valentino Rossi enregistre de son côté le 7ème temps sur sa Yamaha officielle, avec laquelle il s'exerce depuis le GP du Japon à n'utiliser que deux doigts au freinage au lieu de trois habituellement. Objectif ? Mettre moins de pression sur la fourche à la prise du levier pour des entrées en courbe plus fluides.
@ValeYellow46 is set to start his 400th Grand Prix this weekend!
He will be the first rider ever to reach such a milestone! #Rossi400 | #AustralianGP pic.twitter.com/CHlxahr2si
— MotoGP (@MotoGP) October 24, 2019
Le résultat au Motegi n'a pas spécialement été démonstratif puisque le Docteur a chuté alors qu'il luttait laborieusement à l'arrière du deuxième groupe… Espérons que le n°46 retrouve rapidement des positions davantage dignes de sa carrière exceptionnelle : le nonuple champion du monde prend ce week-end son 400ème départ en Grands Prix (record à battre !) et compte 115 victoires et 324 podiums.
Cette séance additionnelle fait par ailleurs les affaires de Johann Zarco, qui profite de roulage supplémentaire sur la Honda 2018 de Nakagami qu'il pilotera jusqu'à Valence. Le français - qui répète qu'aucun avenir n'est planifié avec Honda suite à cette pige - décroche le 14ème temps de ce test de pneu… juste devant son remplaçant chez KTM, Mika Kallio !
Autre petite "victoire" pour Johann : il termine de nouveau devant Jorge Lorenzo (18ème), pourtant aux commandes de la RCV officielle au HRC. Pas de quoi inquiéter le majorquin pour autant : ce dernier a assuré à son arrivée en Australie que Honda ne lui mettait aucune pression en rapport avec Zarco et a répété son intention d'aller au bout de son contrat.
"J'ai été très surpris des commentaires lus et entendus au sujet de cette rumeur", affirme Lorenzo au sujet de sa prétendue volonté de prendre sa retraite fin 2019. "C'est complètement faux : cette course est une course normale", (r)assure le n°99, qui dément fermement entamer une prétendue "tournée d'adieux" en Australie.
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