Les stars du MotoGP sont en France !

Les 24 Heures du Mans Moto, le Paris-Roubaix, Roland-Garros et bien sûr le GP de France Moto sont autant d'événements français qui attirent les stars, leur public... et les intempéries ! Car autant commencer par là : les prévisions de Météo France pour ce week-end ne sont guère encourageantes : matinées couvertes et après-midi parsemés "d'orages isolés" sont annoncés pour les trois jours à venir...

De quoi semer le trouble et permettre au public sarthois de vivre un GP de France 2008 aussi mouvementé que celui de 2007 (lire Moto-Net.Com du 21 mai 2007) ?

Car tout le monde se souvient que l'an dernier, le circuit Bugatti avait été le théâtre d'une course plus rocambolesque que jamais, ponctuée successivement par la remontée de Randy de Puniet et Sylvain Guintoli, la chute du n°50, puis celle du n°14, l'arrivée de la pluie - la vraie ! -, le changement de monture et la première victoire de Chris Vermeulen sur sa Suzuki chaussée de Bridgestone !

Réflexion faite, la pluie pourrait donc être la bienvenue ce week-end : pénible sur la route pour rejoindre le circuit, fatigante pour ceux qui auront à creuser des rigoles autour de leur tente et désagréable pour les spectateurs, elle pourrait toutefois être un précieux allié pour nos deux petits français...

Car s'ils arrivaient à tempérer leur ardeur, Randy et Sylvain pourraient mettre à profit leur excellente connaissance du tracé, de son grip fluctuant et réaliser l'exploit tant attendu !

Une réédition de 2007 avec "happy end" pour Randy et Sylvain ?

Déçu par sa prestation chinoise (entachée dès la fin du premier tour par sa sortie de piste due à un Hopkins trop gourmand, lire Moto-Net.Com du 21 mai 2007) Randy de Puniet ne cache pas qu'il "fonde de gros espoirs pour la prochaine course au Mans" !

Excellent - il n'existe pas d'autres qualificatifs pour un pilote régulièrement auteur du 4ème meilleur temps ! - pendant les essais hivernaux, le pilote n°14 a connu un début de saison désenchantant : 9ème, abandon, 15 puis 13ème, Randy n'a accumulé que 11 points et pointe à la 15ème place du championnat...

Le GP de France marquant le retour de l'Intercontinental Circus en Europe sur des pistes où l'ex-pilote Kawa avait bien roulé, on espère naturellement que le pilote Honda repartira du bon pied pour négocier au mieux les sept courses qui se dérouleront dans les dix prochaines semaines !

"De Puniet prendra sa revanche au Mans dans deux semaines", nous promettait au soir du GP de Chine son team LCR qui décorera exceptionnellement sa RCV aux couleurs françaises ! Certes en MotoGP, Rossi (lire Moto-Net.Com du 22 mai 2006) et la pluie (lire Moto-Net.Com du 21 mai 2007) ont empêché Randy de réaliser un beau résultat au Mans. Mais en catégorie 250, le pilote parisien y a connu de beaux succès : 3ème en 2002 puis 2ème en 2003, 2004 et 2005... Qu'en sera-t-il en 2008 ? Réponse dimanche !

Le frenchie Sylvain Guintoli était également "de la party" lors de l'édition 2007 du GP au Mans et compte bien marquer de nouveau les esprits cette année : "j’ai toujours eu des sensations uniques au Mans. Particulièrement l’an dernier, lorsque je me suis retrouvé en tête de la course ! Je sentais le soutien des fans comme jamais. J’aimerais leur offrir la même émotion et le même plaisir ce week-end", confie le n°50.

Avant-dernier du championnat avec 4 points, le pilote Ducati prévient toutefois qu'une "dixième place serait déjà un bon résultat"... Le soir du GP de Chine, Guintoli félicitait son coéquipier Toni Elias pour sa 8ème place. Avec Melandri 5ème - et Stoner 3ème -, Ducati a prouvé que toutes ses GP8 étaient capables du meilleur. On sera donc tous derrière la n°50 ce week-end !

Le team Tech3

Ils ne sont pas français, mais ils seront les deux autres chouchous du public : James Toseland et Colin Edwards défendront les couleurs - tricolores - du team Tech3 ! Respectivement 6ème et 7ème du classement provisoire, les deux phénomènes permettent à Hervé Poncharal et à son team d'émarger à la 4ème place du classement par équipe !

Le team français compte pour le moment 64 points, contre 146 pour le team officiel Yamaha Fiat, 110 pour Honda Repsol et 79 pour Ducati Marlboro. Les équipes officielles Suzuki (47 points) et Kawasaki (29) sont donc à bonne distance de l'équipe française, tout comme ses concurrents "directs", les autres teams "satellites" : Honda Gresini San Carlo (29), Ducati d'Antin Alice (19). On classera les teams Honda Jir Scot (26) et Honda LCR (11) légèrement à part, puisqu'ils ne font rouler qu'un pilote...

Ce week-end au Mans, on compte beaucoup sur les M1 n°5 et n°52 puisqu'en règle générale, les Yamaha y tournent bien. En qualification, Colin Edwards sera à surveiller de très près tandis qu'en course, James Toseland pourrait bien jouer des coudes - le Mondial SBK est une bonne école - avec les meilleurs... Allez les "bleus et jaunes", donc !

Dernier français à courir ce week-end en MotoGP : le manufacturier Michelin, qui aura pour mission de laver l'affront infligé par Bridgestone l'an passé : le podium était constitué à 100% de gommes japonaises ! "Il s’agit de notre course nationale et nous visons donc la victoire, ce qui ne diffère évidemment pas des autres courses", prévient Jean-Philippe Weber, responsable de la compétition moto chez Michelin.

Le manufacturier Michelin

Le fabricant français poursuit en évoquant les principales caractéristiques de l'épreuve : "les performances au freinage sont primordiales car les pilotes rencontrent beaucoup de zones de freinage très appuyées avant de négocier des courbes relativement lentes", obligeant Michelin à concocter des gommes offrant à ses pilotes "le niveau de grip et de feeling dont ils ont besoin pour freiner tard en courbe".

Jean-Philippe Weber souligne tout de même la présence de virages rapides "comme La Chapelle, Le Musée, le Garage Vert et les Esses Bleus, où il faut une bonne adhérence sur l’angle", et insiste sur l'importance la motricité en sortie de courbe, "cruciale au Mans car bon nombre de virages négociés sur les rapports inférieurs débouchent sur des lignes droites. Ici, nous utilisons des pneus arrière de type medium car même si les pilotes requièrent une bonne motricité, le tracé n’est pas trop abrasif".

Une piste mancelle peu exigeante au niveau des gommes, en somme... Mais un revêtement de qualité "moyenne" d'après Michelin, avec une météo encore moins commode : "l’un des challenges majeurs de cette course réside dans la gestion des performances pneumatiques par rapport à la température de piste qui peut varier d’environ 20 degrés", dévoile ainsi le responsable français...

Heureusement, grâce aux progrès accomplis par les apprentis sorciers chimistes, cette difficulté tend à diminuer : "par exemple à Shanghai, Lorenzo a couru avec succès en choisissant les mêmes pneus que lors des essais, et pourtant la piste était plus fraîche de 23 degrés. Cela n’aurait pas été possible voici quelques années", assure Weber...

Enfin, "comme l’an dernier, il pourrait évidemment pleuvoir au Mans, mais nous disposerons de pneumatiques pour nous adapter aux conditions météorologiques changeantes", conclut le français, particulièrement fier de voir six de ses sept pilotes présents dans le top 10 du championnat...

Pour le moment, le score du "match" des manufacturiers est de deux partout, mais la balle n'est pas tout à fait au centre puisque Michelin a signé les quatre premières pole positions... Alors, qui de Bridgestone ou Michelin reprendra l'avantage dimanche ?

Une question également valable pour les pilotes, puisque les quatre premiers Grand Prix ont été remportés par quatre garçons dans le vent : Casey Stoner, Dani Pedrosa, Jorge Lorenzo et Valentino Rossi ! Des pilotes tellement rapides qu'aucun de leurs petits camarades n'est - pour l'instant, mais au Mans tout est possible ! - encore monté sur le podium...

Quatre vainqueurs différents...

Parmi ce quatuor, Pedrosa s'est montré le plus régulier : le pilote officiel du team Honda Repsol est le seul à être monté à chaque fois sur le podium et mène logiquement le championnat avec un total de 81 points. Un beau score sur les cent points maximum !

"Les facteurs déterminants au Mans sont une bonne accélération et de bons freins", résume l'espagnol n°26. Mais il souffle aussi à qui veut l'entendre qu'il faut "également être sûr d'avoir choisi les bons rapports de boîte" !

Un point que l'Asimo espagnol surveillera de près après sa boulette de Shanghai : sa RC212V tirait trop court dans la longue ligne droite chinoise ! Contraint d'insister longuement dans la zone rouge pour suivre Rossi, Pedrosa a préféré abdiquer quelques tours avant la fin plutôt que de risquer la casse moteur.

Heureusement pour Dani, le Bugatti n'exige pas la même allonge moteur. En revanche, si la pluie venait à s'inviter, l'espagnol pourrait être pénalisé par son faible poids, limitant l'appui de sa RCV sur ses gommes. Et une course sur le mouillé profiterait sûrement davantage à son ennemi n°1 !

Deuxième du championnat, le rookie - on a tendance à oublier ce détail ! - Jorge Lorenzo s'accommoderait en effet volontiers du pilotage tout en rondeur et en douceur exigé par la pluie. Car jugée encore incertaine en début de semaine (lire Moto-Net.Com du 13 mai 2008), sa participation vient d'être confirmée !

"Les radios ont confirmé que l'astragale de sa cheville droite et le ligament latéral interne de sa cheville gauche guérissent correctement", assurait ce matin le team Yamaha Fiat. Blessé à la réception de son impressionnant vol plané lors des essais en Chine, l'espagnol n°48 sera donc bel et bien présent demain pour les premiers essais !

Pour dimanche, le docteur Mir se montre tout aussi optimiste : "il ne s'est pas passé assez de temps pour que les blessures guérissent complètement, mais le seuil de douleur de Jorge ne devrait pas être dépassé et il devrait pouvoir concourir sans trop de risque", assure l'éminent spécialiste.

... ont monopolisé les quatre podiums !

Quatrième de la course de Shanghai malgré sa chute et la douleur, que peut nous réserver le phénoménal Jorge deux semaines après, sur un tracé réputé "amical avec les Yamaha", souligne justement son team manager Danielle Romagnoli ? Une troisième pole ? Un quatrième podium ? Une deuxième victoire ? Les trois à la fois ? Suspens...

Cela faisait huit mois qu'il n'était pas monté sur la plus haute marche du podium : Valentino Rossi a renoué avec la victoire en Chine et y a obtenu son 89ème succès toutes catégories confondues, soit un de moins que le grand Angel Nieto, deuxième derrière l'intouchable Giacomo Agostini (122 victoires !).

Vainqueur du GP de France en 2002 sur Honda et en 2005 sur Yamaha, le Doctor a été privé de la victoire en 2006 par une casse moteur de sa M1 et écarté du podium l'an dernier par des conditions de piste singulières.

Cette année, il déboule au Mans sur ses nouvelles gommes Bridgestone et compte bien contredire l'adage "jamais deux sans trois".... "Nous sommes à neuf points de la tête du championnat mais nos rivaux sont eux aussi très motivés, donc il n'y a pas de place au repos et nous devons de nouveau engranger le maximum de points", rappelle Vale.

Enfin, le champion du monde en titre Casey Stoner tentera de combler l'écart qui le sépare de ses principaux concurrents. Et même si l'australien n'affectionne pas particulièrement le Bugatti, il s'appliquera autant que d'habitude !

"Qu'on apprécie ou non la piste, l'objectif reste le même : il faut travailler dur tout le week-end et préparer une moto compétitive pour la course, ce que nous arrivons généralement à faire et avons la possibilité de répéter", assure le number one.

L'an dernier d'ailleurs, Casey s'était montré très véloce pendant les séances d'essai et s'annonçait, au vu de ses chronos, comme l'homme à battre le dimanche. La pluie en avait finalement décidé autrement, l'ex-numéro 27 terminant tout de même à la 3ème place. Le ciel lui tombera-t-il une nouvelle fois sur la tête ? A vérifier dimanche à 14h !

N'oublions pas pour autant le reste du plateau, qui meurt d'envie de goûter au champagne offert sur le podium -oui, à boire avec modération, tout comme la bière dans le camping du Houx ! -.

Parmi eux, Andrea Dovizioso, Nicky Hayden et Colin Edwards figurent en bonne place, ces trois pilotes ayant déjà terminé 4ème d'une épreuve en 2008... Loris Capirossi, John Hopkins et Marco Melandri ont eux déjà obtenu une 5ème place, tandis que James Toseland a cumulé deux sixièmes places lors de ses deux premiers GP !

À noter enfin l'engagement aux côtés de Handicap Motards Solidarité de l'un des pilotes les plus cools du paddock : le pilote de la Suzuki n°7, Chris Vermeulen ! Cette association, créée en 1995, a pour but "de permettre à des handicapés de passer le permis moto ou de le revalider suite à un accident ou une maladie.À cet effet, HMS met à la disposition du candidat au permis une moto ou un side car, équipé spécifiquement pour le handicap (accélérateur au pied, vitesse à la main droite ou gauche, frein arrière au pouce…)", nous précise Suzuki France.

"Je suis ravi d'apporter mon support à cette association (...) qui montre aux personnes handicapées et valides que la vie ne s'arrête pas après un accident ou une maladie", expose de son côté le poulain de Barry Sheene.

"C'est la première fois que je rencontre ce mouvement qui n'existe pas à ma connaissance en Australie. J'ai rencontré le président de l'association et un membre qui venait de se faire équiper une GSX-R1000 en side car. Impressionnant ! La moto est un moyen de rapprocher les gens malgré leurs différences et permet même de les oublier", insiste Chris. Le message est transmis...