Cet automne, les radars automatiques fêtent leurs cinq ans. Et ils ont bien poussé puisque depuis l'installation du tout premier boitier sur la RN20, 2 111 ont suivis ! Chez eux, point de crise : d'ici 2012, leur nombre aura encore doublé...
L'histoire avait certes mal débutée : le radar de la RN20 inauguré le 27 octobre 2003 par Nicolas Sarkozy (alors Ministre de l'intérieur) avait été vandalisé dès le lendemain par des voyous, illustrant la délicatesse de la tâche à laquelle s'attelait l'État et ses forces de l'ordre (lire Moto-Net.Com du 28 octobre 2003 et Moto-Net.Com du 4 avril 2008)... Mais depuis, les gouvernements ont tenu bon et celui de Nicolas Sarkozy (notre Président) ne devrait pas manquer à cette promesse : "objectif 2012 : 4500 radars automatiques en France" !
Ainsi au 15 septembre 2008, on recensait déjà 2 112 radars automatiques - dont deux tiers fixes et un tiers mobiles -, qui ont généré au total 25 604 234 avis de contravention.
Pour Michèle Merli, déléguée interministérielle à la Sécurité routière, le bilan est largement positif : interrogée par nos confrères de l'AFP, elle souligne que ces cinq dernières années en France, "10 000 à 11 000 vies ont été épargnées et 150 000 blessés évités, très largement à cause des radars".
Largement "grâce" aux radars donc, puisqu'avant leurs installations, la Sécurite routière enregistrait "une tendance à la baisse de 2% du nombre des tués sur les routes", et que depuis cinq ans - et l'arrivée du fameux radar dans La Ville-du-bois -, "on passe subitement à une tendance à la baisse de 10%".
Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, suit le même raisonnement : "les radars ont permis une modification du comportement des conducteurs", explique-t-elle contre-exemple à l'appui : "les motards n'ont pas bénéficié des mêmes bons chiffres sur l'accidentalité parce que les radars en position flash arrière ont été mis en place seulement en 2005".
Attention ce week-end ! |
|
|
Toutes ces observations légitiment donc la croissance du nombre de radars automatiques : 500 par an jusqu'en 2012... 500 x 4 = 2000, 2000 + 2112 = 2 112 : le compte est - presque - bon !
Ces conclusions sur l'efficacité des radars affole également l'imagination déjà débordante de nos hauts responsables, qui planchent actuellement sur de nouvelles machines automatiques enregistrant le non respect des feux rouges et des interdistances de sécurité...
"Pour les feux rouges, il faut pouvoir démontrer que l'automobiliste l'a bien grillé", remarque habilement Mme Merli. "Il ne faut donc pas une seule photo mais deux", ajoute-t-elle en précisant que "les premières (machines) devraient être installées au 1er trimestre 2009".
Quant à l'interdistance, "on va commencer à expérimenter le système dans les tunnels univoie dans un premier temps et cela devrait être mis en place avant la fin de l'année 2009", prévient la délégué interministérielle.
"Un point noir subsiste", relève tout de même l'AFP : "les étrangers qui échappent aux sanctions faute d'identification"... et représentent en 2008 26,4% des clichés pris ! Mais là aussi, l'équipe de Nicolas Sarkozy veille au grain...
"La présidence française de l'Union européenne, et particulièrement le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, travaille à une directive permettant les échanges d'information entre tous les pays de l'UE pour poursuivre les contrevenants dans leur pays", comme c'est déjà le cas avec le Luxembourg, l'Allemagne et la Belgique.
Par ailleurs, les statistiques font état d'une autre limite : environ un quart des clichés (25,6%) ne peuvent en effet être exploités en raison de photos non lisibles, des motos prises de face, donc sans immatriculation, d'adresses erronées. Mais là, à moins de changer la qualité des optiques des caméras ou installer des plaques sur l'avant des motos...
Quant aux médisants, qui ne voient dans ces formidables outils que d'abjectes "pompes à fric", la délégué leur rétorque que les radars "ne mettent pas d'argent dans la poche de l'Etat : l'argent collecté sert à financer de nouveaux radars, à payer l'entretien des machines existantes et à donner de l'argent aux collectivités pour la sécurité routière".
Un système bien huilé donc... Mais qui peut s'enrayer ! La preuve en Angleterre, où la ville de Swindon tient à se débarrasser de ses trois radars fixes depuis que leurs frais d'entretien sont à sa charge et non plus à celle de l'État (lire Moto-Net.Com du 23 octobre 2008). Money, money, money...
.
.
.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.