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DUEL
Paris, le 17 septembre 2010

Les nouvelles reines du Superbike

Les nouvelles reines du Superbike

Traditionnellement dominé par les Japonais, le segment Superbike voit ses fondamentaux bousculés par la montée en puissance de la production européenne, essentiellement l'Aprilia RSV4 R et la BMW S1000RR... Essai comparatif sur route et sur circuit !

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Quelques considérations esthétiques

Déclinaison plus abordable du modèle Factory, la RSV4 R troque ses suspensions Öhlins contre une fourche Showa et un amortisseur Sachs, ses jantes forgées contre des éléments coulés et abandonne les cornets d'admission à hauteurs variables ainsi que les possibilités d'ajustements des positions du pivot de fourche et du moteur et de l'inclinaison du fourreau de direction.

Cependant, ce que la "R" perd logiquement en compétitivité par rapport à sa luxueuse aînée, elle le gagne en accessibilité : cette modeste concession aux sacro-saintes performances devrait ainsi s'attirer la sympathie de votre banquier, puisque pas moins de 5 000 € séparent la RSV4 R du modèle Factory !

Une véritable bonne affaire, d'autant que l'italienne conserve toute sa fougue (180 ch et 115 Nm de couple) et les mêmes attraits esthétiques : finement ciselée et sexy en diable avec son arrière-train ravageur, la RSV4 R provoque l'émoi partout où elle passe, y compris auprès de Cindy, la petite brune trop bonne craquante qui tient la caisse à votre station-service habituelle...

Et ça tombe plutôt bien puisque avec sa consommation gargantuesque (9,3 l/100 km de moyenne contre 8 l/100 km pour la BMW durant notre essai !), l'Aprilia nécessite des ravitaillements fréquents, soit autant d'occasions pour tenter de convaincre ladite Cindy d'accepter de poser son délicieux fondement sur la selle passager minimaliste et haut perchée...

A ce stade, il est cependant prévisible que l'idylle naissante prenne du plomb dans l'aile : fermement suspendue et plutôt spartiate sur le plan du confort, la RSV4 R est un véritable calvaire en ville ou en balade : ses dégagements de chaleurs à l'arrêt, ses rétros illisibles exposés au chocs et la rugosité de son V4 à bas régimes auront tôt fait de mettre à mal la patience de votre future-ex-conquête !

La tchatche ne fait pas tout !

Et d'ici à ce qu'elle vous plaque pour un motard en BMW S1000RR, il n'y a qu'un pas... Moins tape à l'oeil, l'allemande révèle des lignes incisives et modernes, bien que largement inspirées de la production du pays du Soleil levant... à qui elle reprend aussi l'architecture moteur et le châssis périmétrique en alu ! Elle s'en distingue toutefois par l'asymétrie de ses optiques et de ses découpes de carénages, tout comme ses disques de freins sans frettes.

En outre, sa finition supérieure à celle de sa rivale italienne plaide en sa faveur : avec sa visserie et ses disques de freins déjà rouillés et ses vernis fragiles, notre RSV4 R de moins de 1000 km abordait des stigmates incompatibles avec son tarif... Mieux lotie en la matière, la S1000RR avoue bien une soudure ou un ajustement de plastique discutables ça et là, mais sa qualité générale de réalisation est plus soignée... et plus rassurante !

Compacte et moins haute de selle (820 mm contre 845 mm), l'Hypersport allemande se montre aussi plus confortable grâce à une position moins portée sur l'avant, un guidon plus large et des repose-pieds moins reculés. Certes, elle vibre franchement à 90 km/h en 6ème et à 50 km/h en 3ème, la béquille est dépourvue d'ergot et son embrayage est ferme, mais son rayon de braquage correct, son injection parfaitement calibrée et l'onctuosité de son "4-pattes" en font une compagne moins exigeante.

Enfin, la BMW est la seule à posséder des warnings et deux trips journaliers. Sa console de bord est plus lisible, la protection de sa bulle meilleure et l'espace sous la selle permet même de glisser quelques effets ou un bloque-disque, là où le coffre de la RSV4 R peine à accueillir un kleenex, même bien plié...

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CONDITIONS ET PARCOURS

 
  • Modèles avec 992 km (RSV4 R) et 4400 km (S1000RR) au compteur
  • Parcours : 870 km
  • Routes : routes, ville et voies rapides
  • Circuit : La Ferté Gaucher (77)
  • Pneus : Dunlop GP Racer D211 neufs (RSV4 R) et Metzeler Racetec K2 (S1000RR)
  • Consos moyenne (sur route) : de 8,2 à 10,8 l/100 km (RSV4 R) et de 6,3 à 9,5 l/100 km (S1000RR)
  • Problèmes rencontrés : RAS sur la BMW et fuite d'huile sur l'Aprilia après forte sollicitation du moteur
 
 
 

POINTS FORTS APRILIA RSV4 R

 
  • Lignes salivantes
  • Partie cycle extraordinaire
  • Caractère et sonorité du V4
 
 
 

POINTS FORTS BMW S1000RR

 
  • Premier essai superbement transformé !
  • Puissance et sophistication
  • Equilibre de la partie cycle idéal pour un usage route-piste
 
 
 

POINTS FAIBLES APRILIA RSV4 R

 
  • Certains traitements de surface
  • Consommation
  • Réactivité du réseau et fiabilité du V4 attendues au tournant...
 
 
 

POINTS FAIBLES BMW S1000RR

 
  • ABS, traction control, shifter et antiwheeling en option
  • Motorisation peu expressive sous 4000 tours
  • Forte inspiration japonaise ?