Les nouvelles immatriculations boostent le secteur des fabricants de plaques

Alors que le nouveau système d'immatriculation (SIV) fait officiellement son entrée sur la scène préfectorale, mettant fin, on l'espère, à de passionnantes polémiques concernant le maintien ou non du numéro de département, la filière des fabricants de plaques d'immatriculation semble accueillir la nouvelle avec optimisme et confiance.

Pourtant, les chiffres semblent à première vue plutôt inquiétants. Sur 15 millions de plaques/an fabriquées par FAAB/Fabrique auto (leader français de la plaque d'immatriculation), la moitié concernait la revente d'occasion ou le changement de domicile. Soit une baisse de moitié de la demande avec la nouvelle réglementation. L'immatriculation étant désormais attribuée à vie, rien n'oblige à changer la plaque en cas d'achat d'un véhicule d'occasion. A moins de tenir absolument à afficher sa Meuse natale en identifiant territorial (devenu obligatoire ET librement choisi), ou d'opter pour une plaque haut de gamme.

D'après la FIEV (Fédération des Industries des Équipements des Véhicules), le secteur devrait même connaître une hausse de 20 à 40 % sur les trois premières années suivant l'entrée en vigueur du nouveau dispositif. "Le parc complet va devoir être immatriculé selon la nouvelle norme, et le secteur va sans doute bénéficier d'un effet de mode, au moins au début" explique Alain Rolland, membre responsable à la FIEV.

Optimisme affiché et confirmé par des professionnels du secteur. "Les volumes de plaques vont augmenter sur les trois premières années. Notamment, nous estimons à 15% du parc les immatriculations volontaires selon le nouveau système" confirme Franck Chevalier, directeur marketing du 1er fabricant de plaque en France, FAAB / Fabrique auto. Christophe Netzer, gérant de MPA, spécialisé dans la plaque d'immatriculation de luxe pense que "le marché va plutôt évoluer que rétrograder". Sa cible de clientèle orientée haut de gamme devrait continuer à changer ses plaques lors de l'acquisition de voitures, haut de gamme elles aussi.

Inévitablement, les immatriculations vont pourtant baisser, et les besoins en plaques diminuer. Le souffle positif des débuts donnera du temps aux professionnels du secteur pour s'adapter et trouver de nouveaux débouchés. "Les fabricants vont devoir améliorer les prestations complémentaires. Par ailleurs des projets d'éclairage basés sur des plaques électroluminescentes sont à l'étude, et ouvrent de nouvelles perspectives au secteur" précise A. Rolland.