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RALLYE DU DOURDOU
Villecomtal (12), le 8 juillet 2015

Le Rallye du Dourdou vu de l'intérieur : Toniutti la canicule !

Le Rallye du Dourdou vu de l'intérieur : Toniutti la canicule !

La 12ème édition du rallye du Dourdou, 6ème et avant-dernière épreuve du championnat 2015, voit s'imposer Julien Toniutti (Yamaha MT-09) qui reprend ainsi la pole position du championnat entre canicule et pluie de pénalités... Compte rendu de l'intérieur.

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La course du soir

Les candidats aux titres sont fins prêts ce vendredi 3 juillet : Laurent Filleton (1290 Superduke R KTM Team France CTM83), leader provisoire du championnat, va ouvrir la marche ce soir, car ici c'est à l'inverse des autres rallyes : on commence par la nuit dès le vendredi soir.

Laurent est suivi, dans l'ordre du classement provisoire, par son coéquipier du KTM team France Florent Derrien qui a pris la courageuse décision de prendre le départ au guidon de sa 690 Duke R malgré sa blessure à la main contractée au rallye de l'Ain.

Le troisième à partir s'appelle Christophe Velardi, le pilote d'Ajaccio aux commandes de la Ducati 1200 Multistrada de Ducati Moto Prestige Ajaccio.

La Yamaha MT-09 n°1 du Team 2B Delétang Moraco pilotée par le champion de France en titre Julien Toniutti ne part qu'en quatrième position.

Bruno Shiltz, cinquième du provisoire scratch, lui emboîte le pas au guidon de la MV Agusta 800 Brutale du Team MV Paris Nord Motos Ultimate Driver.

Dans les catégories, Florent Derrien devra serrer les dents pour empocher le titre Mono qui tombera dans son escarcelle s'il collecte les derniers points lui permettant d'avoir une avance irrattrapable par son poursuivant Michael Augras (KTM 690 SMC).

En Sport 2, Maxime Mettra joue la même mise au guidon de sa Kawasaki 650 Versys et peut s'attendre à empocher le titre de la catégorie devant son adversaire direct Michael Brelly aux commandes de la Kawasaki 650 Versys du Team 212.

Le side-car de l'équipage Amblard (monsieur et madame cette fois, Alain et Edith, celle-ci à peu près remise de sa chute au rallye du Beaujolais) prend lui aussi le départ pour le titre qui pourrait lui être acquis après cette épreuve.

Même schéma en Scooter où Mathieu Bruneau met le paquet pour offrir le titre de cette nouvelle catégorie au Honda Intégra. Mais Mathieu a bien failli ne pas prendre le départ du rallye : une chute en reconnaissance jeudi soir à eu raison de "l'intégrité" de son scooter Honda... Mathieu "Terminator" Bruneau, victime d'une entorse au genou pendant sa chute, n'hésite pas une seconde et décide de prendre la route en fourgon dans la nuit précédent la course pour aller récupérer un autre Intégra à Angers !

Un tour de force aussi osé que remarquable (près de 1200 km de route supplémentaires) qui va lui permettre d'être au départ et empêcher Marc Troussard et son Yamaha T Max Team Delétang de prendre la tête du championnat Scooter...

Mais le genou blessé tiendra-t-il le coup ?

C'est parti !

19h55 vendredi : le départ de l'étape dite "de nuit" est donné ! Mais bien évidemment, un 3 juillet en Averyron, le soleil est encore loin de se coucher à 20h00 !

Plusieurs pilotes se plaignent de la position du soleil à l'heure de passage prévue dans la spéciale de Rodelle, reprochant le caractère dangereux de cette situation en mode chrono dans ces conditions.

La direction de course tient compte de ces remarques et, sans retarder l'heure de départ prévue à l'origine, décide d'annuler le passage chronométré dans cette première spéciale. Le passage se fera donc "à blanc", comme au rallye de l'Ain, et servira à valider les trajectoires "supposées" lors des reconnaissances avec une prise de repères "grandeur nature".

Les étapes de nuit ne sont plus ce qu'elles étaient... On devait modifier les appellations et dire "première étape" et "deuxième étape", pensé-je en moi-même tel un vieux fan des étapes nocturnes d'antan, quand le départ de nuit était donné à 22h00...

Le parcours est un peu gravillonneux dans la première liaison mais sans pièges inconsidérés. Jusqu'ici, tout va bien.

Une fois passés en "reco" au premier passage de Rodelle, nous voici à Limon en cette fin d'après-midi ensoleillée pour le vrai premier chrono.

Les festivités commencent ! Christophe Velardi (Ducati 1200 Multistrada) frappe fort avec le meilleur chrono (1'58,14) devant la Yamaha MT-09 de Julien Toniutti à plus de 5 dixièmes (1'58,66 pour notre champion de France en titre).

Le troisième temps revient à l'excellent Bruno Schiltz, pilote du team MV Agusta Paris Nord Motos Ultimate Driver au guidon de la MV Agusta 800 Brutale numéro 15, 25 centièmes seulement derrière Julien.

Le parcours de cette première grande boucle est plutôt agréable, il ne fait toujours pas vraiment nuit et on peut profiter des magnifiques paysages aveyronnais. Il est temps de profiter d'une température ambiante supportable bien que déjà relativement élevée, ça va être dur demain au soleil...

Arrivés à Villecomtal, 15 minutes d'assistance sont accordées. Juste le temps de s'hydrater un peu, de faire le plein d'essence et deux trois petites opérations de maintenance, et ça repart pour une boucle plus petite.

Rodelle deuxième passage, premier chrono sur cette spéciale aussi belle que rapide. Julien Toniutti appréhendait cette spéciale au niveau des performances possibles des machines de certains de ses adversaires directs au caractère plus adapté au rapide. Mais la MT-09 du pilote MNC champion de France en titre décroche la timbale et s'offre largement le meilleur chrono de la spéciale en 1'52,33 contre 1'54,05 pour Laurent Filleton.

Bruno Shiltz (MV Agusta 800 Brutale), bien décidé à aller chercher de gros points, obtient ici le troisième chrono (1'54,86).

Les chasseurs de titres des catégories ne font pas non plus dans la dentelle : Florent Derrien sauve les meubles "d'une main" au guidon de sa KTM 690 Duke R et claque un cinquième temps (1'58,83).

Maxime Mettra (Kawasaki 650 Versys) entend bien décrocher le titre Sport 2 et s'octroie le sixième chrono (2'01,97).

Mais la plus surprenante est Sonia Barbot (Suzuki 1000 GSXR Team Gexlr), déjà titrée championne féminine depuis le Rallye de l'Ain et qui s'attaque maintenant à la catégorie Topsport !

Notre Superwoman obtient ici le onzième temps scratch, deuxième Topsport à moins d'une seconde derrière Jérôme Argoud (Kawasaki 600 ZX6, huitième scratch) mais près de huit secondes plus vite que son concurrent direct, le leader du Topsport Sébastien Brugues (Kawasaki 600 ZX6 Team 212) !

La liaison nous mène ensuite à la spéciale de Limon pour un deuxième passage. Il fait enfin nuit !

A Limon, c'est encore Julien Toniutti qui décroche le pompon et colle cette fois plus de deux secondes à Christophe Velardi (1'58,54 contre 2'00,57) devant le troisième Laurent Filleton (2'00,72).

La liaison est courte : le road book indique 12,230 km pour rejoindre le contrôle horaire (CH) situé à l'intersection face à la mairie de Villecomtal. 13 minutes sont allouées pour ce tronçon.

Mais en arrivant à cet endroit précis, le CH qui y était installé n'est plus là ! Un piéton affublé d'un gilet jaune (probablement un commissaire de course) nous fait signe de continuer...

Après avoir parcouru les 500 mètres de traversée du village je vois un attroupement de concurrents stationnés autour d'un panneau de CH disposé sur la route.

C'est un peu la panique, les commissaires de courses présents sur les lieux nous rassurent et nous disent de pointer dans n'importe quel ordre et que cette liaison sera neutralisée...

En réalité, le contrôle horaire à dû être déplacé suite au comportement récalcitrant d'un riverain qui ne supportait pas le CH devant chez lui. La direction de course a donc pris la décision intelligente et diplomatique de déplacer le CH un peu plus loin, sans avoir pu prévenir les pilotes de cette légère modification.

Parmi les premiers numéros et notamment les cinq premiers, un seul, Bruno Schiltz, a tenu à pointer à son heure idéale. Nous verrons plus loin que l'expérience et le sang froid de Bruno vont porter leurs fruits...

Les KTM boys Laurent Filleton et Florent Derrien, croyant les commissaires et persuadés que le règlement est précis sur ce point (CH déplacé pendant la course = neutralisation de la liaison), ne s'inquiètent pas outre mesure de leur minute de pointage et pointent à l'aveuglette en suivant les directives.

Christophe Velardi et Julien Toniutti suivent le mouvement ainsi que plus de la moitié des concurrents de ce douzième rallye du Dourdou.

Après leur pointage, les pilotes ont, comme au tour précédent, 15 minutes d'assistance avant de repartir pour la dernière boucle nocturne.

Dernier passage de l'étape à la spéciale de Rodelle : Laurent Filleton claque la meilleure pendule en 1'53,95 devant Christophe Velardi (1'54,70) et Julien Toniutti (1'55,44).

Limon, dernier passage de nuit : Julien Toniutti une fois de plus ! 1'59,47 pour le pilote Yamaha, 28 centièmes devant la KTM de Laurent Filleton (1'59,75) et 1,55 seconde devant la Ducati de Christophe velardi (2'01,02).

Comme prévu, la bataille est serrée dans le top 5, mais ces chronos de l'espace ne vont pas être les seuls éléments qui décideront du classement...

Une fois revenus à Villecomtal au terme d'une étape de nuit difficile, la plupart des pilotes étant profondément endormis en préparation à la chaude étape de jour qui les attend, une sentence tombe en plein milieu de la nuit, une fois tous les classements comptabilisés : les pénalités du CH 9 (fin du deuxième tour nocturne) sont prises en compte !

Dommage pour ceux qui ont pointé au hasard en suivant les instructions des commissaires du CH, le tarif de rigueur est appliqué : 15 secondes par minute d'avance ou de retard au contrôle !

Julien Toniutti prendra 15 secondes, les deux KTM boys Laurent Filleton et Florent Derrien écoperont respectivement de 37,5 et 30 secondes, Christophe Velardi 22,5 ainsi que la majorité des pilotes...

Bruno Schiltz, lui, n'a pas pris de pénalité, grâce à son strict respect des temps imposés indiqués sur son carton de pointage : suite à ses excellents chronos (dans le trio de tête sur les deux premières spéciales, quatrième dans les trois autres), il prend la tête du rallye en remportant cette première étape au guidon de la MV Agusta 800 Brutale du Team MV Agusta Paris Nord Motos Ultimate Driver devant la Yamaha MT-09 Team 2B Delétang Moraco de Julien Toniutti et la Ducati 1200 Multistrada de Christophe Velardi.

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