Le bonheur sans le permis moto !

La grande force de nos deux protagonistes du jour est de permettre aux automobilistes qui ne sont pas détenteurs de permis moto de s'aventurer hors des centres-villes sans pour autant devenir des chicanes mobiles sur les axes roulants... Dans ce contexte, sa cylindrée supérieure permet au MP3 400 LT de prendre l'avantage.

Ceci étant, le BlacKsat fait preuve d'une belle allonge pour un 125 : il atteint assez vite les 110 km/h et met un peu plus de temps à aller flirter avec un petit 130 compteur. Pas mal, d'autant plus que le moteur du scooter de notre essai était loin d'être rodé.

A ces vitesses là, le Peugeot conserve une tenue de route exemplaire et très rassurante. En revanche, il convient de rappeler qu'un monocylindre de quatre-temps, a fortiori en 125 cc, n'est pas fait pour rouler à pleine charge sur de longs trajets !

Les pointes de vitesse - au delà de 100-110 km/h - ne devront être envisagées qu'épisodiquement et pas sur de longs trajets quotidiens. C'est d'ailleurs ainsi que de nombreux habitants de grande banlieue se rendent tous les jours à Paris à fond... et voient leurs moteurs rendre l'âme au bout de 4 000 km ! A bon entendeur...

L'ivresse de la vitesse...

Content d'avoir essayé le BlacKsat, Nicolas trépigne maintenant à l'idée de tester le MP3 400 LT sur des axes rapides ! C'est en effet la première fois qu'il peut piloter un engin qui ne plafonne pas à 120 km/h... Et le Piaggio ne l'a pas déçu !

Un peu lent au démarrage, le bloc Master de 400 cc montre une belle santé dès qu'il est lancé, conformément à ce que nous avions noté sur le X8 (lire notre Essai Moto-Net.Com du 25 août 2006).

Il accélère correctement entre 50 et 140 km/h, d'une manière douce et très linéaire. Ensuite, avec un peu de temps et d'espace, il accroche vaillamment les 160 compteur, soit 150 km/h chrono. Pas mal sans permis moto !

Mais tout cela n'est finalement qu'un détail : l'important pour un usage quotidien est de savoir que l'on peut croiser à un bon 130 de croisière sans tirer sur la mécanique, tout en disposant encore d'une réserve d'accélération suffisante pour se dégager d'une situation difficile.

Et c'est bien là l'atout et la forte valeur ajoutée de ce MP3 400 LT ! Certes, il ne donne pas envie de traverser l'Europe à son guidon, mais il peut rendre de sacrés services à un scootériste qui, par exemple, vit en lointaine banlieue parisienne mal desservie par les transports publics (pléonasme ?) et doit se rendre tous les jours à la capitale pour travailler.

Même à grande vitesse, le Piaggio conserve sa stabilité et se montre à la fois neutre et facile. Néanmoins, il s'avère moins sportif et moins joueur que le petit Peugeot. Le MP3 préfère un usage utilitaire et les raclements de sa béquille centrale lors des prises d'angles trop appuyées sont là pour le rappeler !

Et la sécurité dans tout ça ?

Au final, sur quelle machine se sent-on le plus en sécurité ? Sur le 125 et son freinage ABS, ou sur le 400 et ses deux roues avant ? Eh bien c'est en fait une histoire de préférences personnelles et d'expérience...

Avec une expérience moto, on est très en confiance au guidon du BlacKsat qui offre un freinage vraiment incroyable, même par rapport à nombre de motos récentes de grosse cylindrée ! Ce freinage qui cumule donc assistance, répartition (avant/arrière) et anti-blocage (ABS) est remarquable de puissance et de feeling.

C'en est même impressionnant, tant il faut se cramponner pour rester à bord de l'engin quand on plante les freins... et surtout bien regarder derrière pour ne pas se faire percuter par un véhicule moins bien équipé !

Quant aux utilisateurs moins expérimentés, ils seront peut-être moins séduits par le côté fun du Peugeot et davantage rassurés par la stabilité du MP3 grâce à son train avant. Le Piaggio freine également assez bien, mais il est dépourvu de l'ABS.

En cherchant bien, on peut finir par bloquer les roues sur le MP3, y compris sur le sec, mais la chute ne sera pas automatique - elle sera même exceptionnelle -, contrairement à un deux-roues.

Et si le feeling des leviers de frein est classique, celui de la pédale de frein peut s'avérer plus déroutant car il est de type on/off : lorsqu'on appuie doucement sur la pédale - qui active, pour rappel, les freins des trois roues en même temps -, le mordant est quasi inexistant. Mais lorsqu'on insiste un peu plus, le scooter pile franchement.

En duo et à la pompe

Quand il s'agit d'emmener un passager, le 400 tire avantage de sa cylindrée. Les départs sont encore plus laborieux mais une fois lancé, le pilote oublie le surpoids. Le passager sera à son aise avec une selle confortable et un dossier très agréable. Le seul défaut de l'italien est un manque de place évident au niveau des pieds, qui cause gêne le pilote pour poser pied à terre.

Sur le 125 Compressor, le passager sera également très à son aise et regrettera juste l'absence d'un petit dosseret. En revanche, on s'interroge sur le rendement en duo du moteur, qui voit les prises d'air de son compresseur masquées par les jambes du passager... pas très malin !

A la pompe, le tableau n'est pas très reluisant pour le BlacKsat qui affiche une consommation assez élevée - pour sa cylindrée - de 5,7 l/100 km. Sans doute peut-on imputer cela au compresseur, mais il faut aussi nuancer ces mesures par le fait que notre scooter était en rodage.

En comparaison, le MP3 400 LT est bien plus raisonnable malgré ses 250 cc supplémentaires, avec une conso moyenne de 5 l/100 km.

Au final, leurs autonomies avant réserve - autour des 180 km - sont proches, puisque le Peugeot possède un réservoir un peu plus grand que celui du Piaggio : 13,2 litres contre 12.