La tournée européenne des GP débute à Jerez !

Ce week-end se disputera le troisième Grand Prix de la saison 2009 de MotoGP. Après deux épreuves chamboulées par la pluie (GP du Qatar reporté d'une journée et séance qualif' annulée à Motegi, lire Moto-Net.Com du 14 avril 2009 et lire Moto-Net.Com du 27 avril 2009), les pilotes, leurs teams et leurs fans espèrent profiter de conditions plus clémentes...

"Pour le moment, les prévisions sont bonnes mais il semble que quelqu'un là-haut aime voir les pilotes de MotoGP rouler sous la pluie", plaisante Nicky Hayden, mais "blague à part, ce serait sympa de connaitre un week-end normal afin de préparer correctement la moto" !

Néanmoins, quoiqu'il arrive, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente une chose est sûre : l'Espagne montera sur le podium dimanche après-midi ! Reste à savoir qui des quatre pilotes ou des trois teams espagnols représentera - le plus - dignement son pays. Moto-Net.Com fait le topo...

Pedrosa : aussi fort qu'en 2008 ?

Commençons par Dani Pedrosa qui, depuis son arrivée en catégorie reine, collectionne les podiums espagnols : deuxième à Jerez en 2006 et 2007, le natif de Sabadell - tout près de Barcelone - s'est montré l'an dernier tout simplement imbattable !

"J'aime la piste de Jerez et j'y ai connu de grand moments", approuve le n°3 du team Honda Repsol qui n'a pas fini de nous surprendre. En effet, après avoir passé une bonne partie de l'hiver à panser ses blessures et après avoir obtenu une difficile 11ème place au Qatar, Dani était déjà de retour sur le podium la semaine dernière !

Un exploit d'autant plus impressionnant qu'à la fin de la course, le pneu avant de sa RC212V faisait peine à voir : deux longues et profondes entailles défiguraient son flanc droit... Bridgestone aurait fait ses excuses au pilote, qui ne semblait pourtant pas inquiet à sa descente de moto dans le parc fermé.

Et si personne - sauf Bridgestone bien sur - n'avait noté ces dégâts ? Et si les pilotes, leurs mécanos et les ingénieurs arrêtaient surtout de nous bourrer le mou avec leurs réglages ultra-minutieux et leurs gommes inadaptées à tel circuit ou à l'élévation de la température d'un dixième de degré Celsius...

Toujours est-il que Dani Pedrosa a obtenu la semaine dernière une troisième place inespérée à Motegi. Sa condition physique s'améliorant de jour en jour, "Asimo" compte donc "offrir aux fans et à l'équipe quelque chose à fêter ce week-end"... Olé !

Gibernau : le vrai retour ?

Vainqueur de l'épreuve en 2004, Sete Gibernau avait du s'incliner l'année suivante devant Rossi-près-à-tout-pour-gagner (avec lequel Stoner a fait connaissance à Laguna Seca en 2008...) mais avait tout de même terminé 2ème après son passage dans le bac à graviers du fameux "dernier virage".

En 2006, le barcelonais avait du abandonner dès le 2ème tour sur problème technique alors qu'il figurait en troisième position de la course au guidon de sa Ducati 990 cc officielle. Et c'est son coéquipier Loris Capirossi qui s'était imposé devant Pedrosa et Hayden, tandis que Rossi terminant 14ème après avoir été balayé par Elias dès le premier virage.

Cette année, l'espagnol pourrait bien créer la surprise aux commandes de sa Ducati privée. Une véritable surprise puisque Gibernau, malgré des chronos tout à fait honorables cet hiver - 8ème des essais IRTA à Jerez justement -, est resté très discret lors des deux premières courses de la saison...

Treizième au Qatar et non classé au Japon à cause d'une banale perte de l'avant dans un virage en dévers, le n°59 n'a même pas brillé en séance qualif' : respectivement 15ème et 14ème place sur la grille de départ des deux premiers GP. Sa connaissance parfaite du tracé de Jerez et l'appui de ses fans pourront-ils lui permettre d'effectuer un "vrai" retour aux affaires ? Suspense.

Elias : imprévisible...

En catégorie reine, Toni Elias n'est jamais monté sur le podium de Jerez et l'an dernier, il n'avait marqué qu'un petit point sur sa Desmosedici du team satellite Alice. Les deux années précédentes néanmoins, le natif de Manresa - ville située non loin de Barcelone - avait obtenu une belle 4ème place...

Or le n°24 pilotait à l'époque une moto Honda, marque pour laquelle il roule de nouveau en 2009 ! Et même si les machines de MotoGP évoluent chaque année - surtout chez Honda qui cherche mais ne trouve pas depuis l'arrivée des 800 ! -, il y a de bonnes chances pour qu'Elias intègre les avant-postes ce week-end.

"On se souviendra longtemps de sa victoire en 250 cc en 2003, lorsqu'il avait du s'échapper de sa troisième ligne sur la grille et faire abstraction de son pouce cassé", insiste d'ailleurs le team Gresini. Tenace le Toni Elias ?

Assurément, et l'espagnol croit fermement en ses chances : "la foule donne véritablement des ailes aux pilotes espagnols et avec les infos récoltées lors des essais de pré saison, je ne vois pas pourquoi je n'aborderais pas ce GP de manière enthousiaste et optimiste", souligne-t-il à juste titre !

Lorenzo : leader du championnat !

Avec 41 points inscrits au compteur - une victoire au Japon précédée d'une 3ème place au Qatar -, Jorge Lorenzo mène le championnat du monde : "ma motivation est grande car j'arrive chez moi en tant que leader du championnat du monde. Je ne pourrais rien demander de plus !".

Les pole positions en moins - et non, Michelin et ses gommes magiques de qualif' ne sont plus là ! -, le majorquin reproduit donc son excellent début de saison de l'an dernier. Il est même un peu mieux parti cette année puisqu'il a déjà obtenu une 1ère victoire la semaine dernière, alors qu'il lui avait fallu attendre la troisième course en 2008, année de ses début en 800 cc.

"Mais je dois faire attention car je suis encore en phase d'apprentissage avec les nouveaux Bridgestone", signale précautionneusement Lorenzo dont la fougue avait sabordé ses chances de titre l'an dernier ! Troisième du GP d'Espagne l'an dernier en MotoGP et vainqueur en 2006 et 2007 en 250 cc, on peut compter sur lui dimanche.

"J'aimerais un autre podium", demande simplement le n°99 qui fêtera son 22ème anniversaire lundi prochain. Or on voit mal comment ce "cadeau" pourrait lui échapper : "j'ai eu un très bon ressenti au Japon et j'ai apprécié le pilotage de ma moto dans chaque virage", signale Jorge qui n'avait pas quitté le Top 3 durant les derniers essais IRTA à Jerez.