A l'occasion de la Semaine de la sécurité routière qui débute aujourd'hui, le préfet de police va renforcer les contrôles dans Paris. Et mardi, des représentants de la voirie prendront place derrière des motos de la Fédération française de motocyclisme.
Jean-Paul Algre, sous-directeur de la dirculation et des transports à la Préfecture de police de Paris, l'a clairement annoncé ce matin lors de la présentation par Isabelle Massin, déléguée interministérielle à la sécurité routière, de la troisième Semaine de la sécurité sur la route : "nous allons mettre en place de très nombreux contrôles routiers". Quelques heures plus tard, la menace était confirmée par le préfet de police lui-même, M. Jean-Paul Proust, lors de l'inauguration du Village de la sécurité routière sur le parvis de l'Hôtel de Ville. "Sur les neuf premiers mois de l'année, le nombre de tués dans Paris a diminué de 35,6% et celui des blessés de 15,5%, mais ce n'est pas suffisant : nous allons amplifier les contrôles, renforcer les moyens matériels et humains et développer les opérations de prévention", a-t-il précisé. Concernant la répression, les quatre cibles prioritaires de la préfecture sont "l'alcool, la vitesse, le respect des feux tricolores et la circulation dans les couloirs de bus". Une véritable opération coup de poing est annoncée pour la soirée de vendredi 18 octobre. Les contrevenants pourront toutefois choisir une alternative à la sanction en participant à cinq ateliers de sensibilisation au Village de sécurité routière... à condition de faire la queue ! (photo).
M. Proust a également annoncé la mise en place d'une Brigade de répression de la délinquance routière (BRDR), forte de 70 personnes spécialement redéployées au sein de cette nouvelle unité. Le recours à un hélicoptère équipé d'une caméra embarquée sera "systématisé", a prévenu le préfet, afin de "détecter les automobilistes ou motards au comportement dangereux". M. Proust compte sur les nouvelles technologies pour traquer les infractions, et prévoit de placer intégralement le périphérique parisien sous contrôle radar automatique et vidéo-surveillance "d'ici quelques mois". Le dispositif s'étendra également aux voies de bus : la préfecture "travaille actuellement à la mise au point de systèmes de vidéo-surveillance fixe et embarquée à bord des bus de la RATP, permettant de constater les infractions au stationnement et à la circulation dans les couloirs de bus", explique M. Proust. Ce mécanisme inédit, qui pose encore quelques problèmes techniques et juridiques "en cours d'examen", devrait permettre de verbaliser automatiquement "les voitures et les motos empruntant un couloir de bus" sans présence policière visible.
"Nous allons faire respecter à la lettre l'interdiction de circuler dans les couloirs de bus", a averti M. Proust, avant de se déclarer "prêt à discuter avec les motards à condition qu'ils respectent un préalable indispensable : ne pas dépasser les 50 km/h en ville". Toujours dans le cadre de la Semaine de la sécurité sur la route, mardi 22 octobre aura lieu l'opération "Motard d'un jour" à Paris, organisée par la Préfecture de police et la Mairie en collaboration avec la Fédération française de motocyclisme (FFM). Une quinzaine de responsables de la voirie parisienne se mettront dans la peau d'un motard le temps d'un parcours d'une trentaine de kilomètres dans Paris et sa périphérie, afin de se rendre compte par eux-mêmes des problèmes propres aux deux-roues motorisés. Jean-Paul Proust et Jean-Paul Algre ont décliné l'invitation, tout comme Denis Beaupin, adjoint (Verts) chargé des transports. Mais la directrice de cabinet de M. Beaupin, Catherine Candelier, elle-même "motarde en 125", prendra place à l'arrière d'une des 15 motos fournies par la FFM et escortées par des motards de la police. M. Jean-Paul Algre souhaite également mettre en garde les automobilistes qui téléphonent au volant, car ils risquent de "tuer un motard par inattention". Enfin, M. Beaupin estime que l'on assisterait à une "aggravation des accidents de motos si on autorisait la circulation dans les couloirs de bus", alors qu'ils n'ont pas augmenté depuis la mise en place des murets en béton.
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