Selon la Fédération française des motards en colère (FFMC), seuls 16,3% des automobilistes suivent la recommandation d'allumage des feux de jour, alors que le gouvernement avance le chiffre de 44%. Un nouveau rassemblement est prévu ce week-end à Paris.
Avant même de savoir si l'allumage "recommandé des feux de croisement le jour, quelles que soient les conditions de visibilité, sera rendu obligatoire (selon nos informations, les constructeurs automobiles se préparent déjà activement à cette éventualité), la guerre des chiffres fait rage entre la communication officielle du gouvernement et les comptages indépendants de la FFMC.
"Les premières données montrent que fin novembre, 44% des conducteurs suivaient la recommandation", estime le gouvernement qui constate "une forte variation entre le nord et le sud" ainsi qu'une "sensibilité à la météo". En clair : si les conditions de visibilité sont mauvaises, les conducteurs allument leurs feux et s'il fait beau, ils ne les allument pas. Ce qui, outre un bon sens évident, n'est pas sans rappeler un certain code de la route, supposément connu de tous les titulaires de permis de conduire, qui prévoit fort justement que "la nuit, ou le jour lorsque la visibilité est insuffisante, tout conducteur d'un véhicule doit (...) faire usage des feux dont le véhicule est équipé" (article R 416-4)...
La FFMC relativise donc sérieusement l'estimation officielle en estimant que "les comptages montrent une moyenne sur l'ensemble du territoire français de 16,3% d’allumage des feux de croisement. Les chiffres varient de 37% en Seine maritime par temps couvert à 3,3% sur la Côte d'Azur par temps clair".
L'association de défense des motards affirme que ses mesures ont été effectuées sur "plus de 50 points de comptages comportant différents types de routes" et concernent "plus de 17 000 véhicules dans 15 départements. Elle note également "une proportion de 5,5% de véhicules circulant en feux de position" (veilleuses), ce qui avait inspiré au gouvernement ce communiqué surréaliste : "certains automobilistes allument non pas leurs feux de croisement (codes) mais leurs feux de position (lanternes) ce qui ne présente pas l'efficacité recherchée. Aussi faut-il rappeler que ce sont les feux de croisement (codes), correspondant au deuxième cran de la manette d'allumage et à l'indicateur de couleur verte sur le tableau de bord, qu'il faut utiliser" (lire Moto-Net du 18 décembre 2004).
La FFMC, qui affirme en outre que ses comptages "ont porté pour l'essentiel sur des journées de temps clair en milieu de journée", entend "dénoncer l'intox des chiffres annoncés par le ministère des transports" : "les conditions climatiques pour le moins déplorables des dernières semaines (précédant les estimations du gouvernement, NDLR) nécessitaient l’allumage des feux en dehors de toute recommandation. C'est donc une manipulation que d'en déduire l'adhésion des français à la mesure, alors qu’il ne s’agit que d’un réflexe de bonne conduite".
En attendant la décision gouvernementale de "poursuivre l’expérimentation, rendre la mesure obligatoire ou la supprimer", le ministère des transports prévoit que "la mobilisation des français sera maintenue par diverses actions de communication".
La FFMC entend bien, elle aussi, continuer à mobiliser l'opinion et continue à relayer sur son site internet une pétition qui a déjà recueilli 120 000 signatures. Enfin, un nouveau rassemblement est organisé samedi 29 janvier à 13h devant le Château de Vincennes.
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