Dans une proposition de directive visant à équiper les poids lourds de rétroviseurs anti angles morts, la Commission européenne considère explicitement les motards comme des "usagers vulnérables", au même titre que les cyclistes et les piétons.
Pour atteindre son objectif de réduire de moitié le nombre de morts sur les routes d'ici à 2010, la Commission européenne vient de publier deux propositions de directives : la première concerne l'amélioration des infrastructures routières - un sujet cher à la Fédération française des motards en colère (FFMC) et à la Federation of European Motorcyclists' Associations (FEMA) - tandis que la seconde vise à faire équiper le parc roulant de poids lourds de rétroviseurs anti-angles morts, afin de protéger les usagers les plus fragiles.
Or en rédigeant cette deuxième proposition de directive, la Commission considère explicitement les motards comme des "usagers vulnérables", au même titre que les cyclistes et les piétons.
La proposition de directive n°2006/0183(COD) du 5 octobre 2006 vise à "améliorer la sécurité des usagers de la route, notamment les usagers vulnérables tels que les piétons, les cyclistes et les motocyclistes", précise la Commission, car ils sont "particulièrement exposés au risque d'être impliqués dans un accident avec des poids lourds ayant un angle mort latéral du côté passager".
"Il existe déjà une législation rendant obligatoire un jeu de rétroviseurs plus efficace à partir de 2006/2007 pour les poids lourds neufs", poursuit la Commission, mais les autres poids lourds continueront de circuler sans que leur champ de vision indirecte n'ait été amélioré. La Commission propose donc "d'étendre les exigences en matière de champ de vision latérale indirecte, qui ne s'appliquent actuellement qu'aux véhicules neufs, au parc de poids lourds en circulation".
Une étude "coûts/avantages" a ainsi été effectuée en 2004 auprès des milieux intéressés, complétée par une consultation publique en 2006 sur internet. Parmi les réponses fournies, dix proviennent de "fabricants de rétroviseurs ou d'autres équipements destinés à améliorer le champ de vision indirecte", huit d'organisations de promotion de la sécurité routière, six d'associations nationales et internationales de transporteurs routiers (Danemark, Pays-Bas, Belgique, Espagne, Royaume Uni et Irlande), sept de gouvernements nationaux ou régionaux, une de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), une d'une société qui modifie les camions Volvo et trois d'associations d'usagers : la Federation of European Motorcyclists' Associations (FEMA) pour les motocyclistes, la Fédération internationale des véhicules anciens (FIVA) pour les véhicules anciens et l'European Cyclists' Federation (ECF) pour les cyclistes.
En attendant que cette directive soit adoptée, la FEMA accueille "avec satisfaction cette initiative de la Commission visant à améliorer la sécurité de tous les usagers de la route, et plus particulièrement les plus vulnérables, en proposant une mesure dont le coût sera compensé par les bénéfices des vies sauvées sur les routes européennes".
Cette prise de position sans équivoque de la part de la Commission européenne suffira-t-elle à faire évoluer les mentalités françaises vis-à-vis des deux-roues motorisés ? Rien n'est moins sûr...
Car pendant que Bruxelles, Londres, Athènes, Barcelone ou d'autres évoluent peu à peu (lire notamment Moto-Net du 30 avril 2004), le maire de Paris s'obstine toujours à refuser aux motards le droit de circuler en toute sécurité dans les couloirs de bus au mépris de la fluidité du trafic, de la baisse de la pollution et de la sécurité des deux-roues...
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