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ESSAI
Paris, le 15 janvier 2009

L'exception culturelle française ?

L'exception culturelle française ?

Dévoilée au Mondial 2007, la Voxan Black Classic se veut la déclinaison moins exclusive de la sculpturale Black Magic. Elle n'en présente pas moins une identité et un caractère bien trempé, mais aussi une finition indigne de son prix élitiste. Essai.

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Plus Classic que Magic ?

Éclipsée sur le stand Voxan par une 1200 GTV au design controversé lors du mondial de Paris en 2007 (lire Moto-Net.Com du 30 septembre 2007), la Black Classic sera pourtant la réelle "nouveauté" 2008 commercialisée par l'usine d'Issoire (lire Moto-Net.Com du 19 septembre 2008).

Certes, il ne s'agit pas à proprement parler d'une moto inédite, puisqu'elle reprend les solutions technologiques déjà étrennée sur la Black Magic, cette machine enthousiasmante née du coup de crayon de Sacha Lakic. Mais au vu des rebondissements sévissant régulièrement chez Voxan, il convient de saluer l'effort du constructeur qui assure avoir répondu à une demande "conséquente" en déclinant sa Black Magic en un modèle plus adapté au quotidien, la Black Classic.

Essai Voxan Black Classic : l'exception culturelle française ?

Celle-ci reprend donc le cadre double poutre tubulaire et l'efficace bicylindres en V ouvert à 72° cher à la marque, ainsi que l'ensemble des périphériques découverts sur la Black Magic, dont le coûteux réservoir en aluminium brossé manuellement. La greffe d'un guidon haut et de repose-pieds placés plus bas accorderait de surcroît plus de velléités routières à la Black Classic, qui en profite pour chiper les échappements de la Café Racer et afficher d'élégantes roues à rayons et une partie arrière redessinée.

Bref, là où la Black Magic se voulait une évocation contemporaine de la cultissime Norton Manx, la Classic joue sur un registre plus roadster avec un côté rétro que les connaisseurs apprécieront. Cependant, au premier regard, la dernière arrivée ne possède pas l'aura de son aînée : la ligne générale interpelle moins et ne possède pas ce côté gratifiant et statutaire distillé par la Magic...

Essai Voxan Black Classic : l'exception culturelle française ?

Une affaire de goûts, sans doute. Mais il n'empêche que si la Voxan reste une belle moto, elle subit néanmoins les affres du temps, malgré une palette de coloris volontairement flashy fournie par des vernis colorés qui peuvent être appliqués sur le réservoir en alu. Surtout, la moto française souffre de détails de finition perfectibles : si les platines et les leviers Brembo (réglables) sont particulièrement séduisants, l'habillage de la partie arrière en plastique brut, les commodos et le bloc compteur vieillots, le réseau électrique mal camouflé et les soudures du réservoir attireront les foudres des esthètes...

"Cela participe à l'esprit "brut" et artisanal de la machine", nous précise toutefois Michel Crespeau, le directeur technique de Voxan. "Il ne s'agit pas d'une moto de grande diffusion, mais bel et bien d'un produit exclusif destiné à séduire les nostalgiques des motos des années 50 et 70".

Espérons simplement que cette clientèle ne s'agacera pas de traitements de surface approximatifs : sur nos deux modèles d'essai - le premier souffrant d'un amortisseur abîmé par l'essayeur précédent -, la peinture noire des rayons s'écaillait et les collecteurs d'échappement affichaient une teinte peu flatteuse malgré leur faible kilométrage...

Essai Voxan Black Classic : l'exception culturelle française ?

Pour autant, la fourche inversée de 43 mm (réglable en compression et en détente), les disques Brembo de 320 mm à l'avant et de 245 mm à l'arrière, ainsi que l'élégant bras oscillant en alu moulé respirent le sérieux. Tout comme le châssis dignement proportionné, adoptant une architecture simple et à usages multiples : les deux blocs usinés sont ainsi reliés par des tubes en acier et l'ensemble fait fonction de réservoir d'huile.

Pièce maîtresse et fierté de la marque, le moteur attire lui aussi le regard sur ses 996 cc, injectés par Magnetti Marrelli et refroidis par eau. Si l'espace entre les deux cylindres avoue volontiers un côté "usine à gaz", le bloc avec ses ailettes polies n'a pas pris une ride et développe des valeurs prometteuses : 100 ch à 8 000 tr/mn (125 en full) et surtout 9,7 mkg de couple à 6 500 tr/mn.

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèles d'origines tout juste rôdés
  • 300 km
  • Ville, nationales, autoroutes et petites routes
  • Conso moyenne : 7,5 l/100 km en conduite mixte (jusqu'à 8,5 l/100 km à rythme soutenu)
  • Pneus : Dunlop Sportmax Qualifier
  • Problèmes rencontrés : amortisseur fêlé par un confrère lors de l'essai précédent, rétroviseur droit qui se dévisse à partir de 120 km/h et peinture qui s'écaille sur la jante avant

POINTS FORTS

  • Moteur enthousiasmant sur une large plage de régimes
  • Motricité excellente
  • Agilité et stabilité globale
  • Périphériques de qualité et efficaces
  • Sonorité dans les tours

POINTS FAIBLES

  • Finition indigne de ce niveau de prix
  • Comportement moteur en dessous de 2 500 tr/mn
  • Consommation excessive
  • Manque d'aspects pratiques et duo impossible
  • Réseau en reconstruction