Selon la Fédération française de motocyclisme (FFM), qui a réalisé son bilan carbone en 2010, l'impact des motos de compétition en termes de gaz à effet de serre est insignifiant. Qu'en est-il de celui de l'ensemble de ses activités ? Éléments de réponse.
Volontaire avec quatre autres fédérations (l'UFOLEP, la Fédération française de voile, la Fédération française de basket et la Fédération française de rugby), la Fédération française de motocyclisme (FFM) a recensé et regroupé l'ensemble de ses activités réalisées l'année dernière pour établir son bilan carbone.
"Le bilan carbone est un outil de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre (GES) développée par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME). Il a pour objectif principal d'évaluer, d'analyser et de hiérarchiser les divers postes émetteurs de GES d'une organisation", rappelle la FFM dans son rapport définitif "Bilan carbone FFM 2010" réalisé par l'agence AlternConsult : "dans le cadre de cette étude, les émissions de gaz à effet de serre mesurées correspondent aux activités de l'organisation dans le cadre de sa mission quotidienne".
La FFM, fédération "volontaire"
Ces émissions de gaz à effet de serre (GES) sont exprimées en tonnes équivalent CO2 (TeCO2), une unité fort pratique qui permet de comparer des activités aussi diverses que des trajets transatlantiques en avion, la fabrication d'une voiture neuve, la consommation moyenne d'un ménage... et le fonctionnement de la FFM !
Cinq pôles ont été ainsi répertoriés : "le fonctionnement du siège, les commissions et comités, le secteur haut niveau, les épreuves du championnat de France et les grands événements (Bol d'Or, 24 Heures Moto du Mans, Enduropale, GP de France, etc.)".
À la lecture des données fournies par la FFM, deux "poids lourds" se dégagent : d'un côté les "grands événements et épreuves internationales" et de l'autre les "championnats de France", qui auraient généré respectivement près de 19800 et 14200 TeCO2 l'année dernière.
"En analysant de plus près l'origine des émissions de GES des déplacements par grands types de manifestations", précisent la FFM et son agence d'étude, "nous constatons les résultats suivants" :
Le siège administratif de la FFM (parc automobile, éclairage, chauffage, papier, etc.) du 74 avenue Parmentier à Paris représenterait des émissions naturellement bien moindres, de l'ordre de 440 TeCO2. Enfin, le "haut niveau" dégagerait pour sa part 250 TeCO2 et les "commissions et comités" 220.
35 000 tonnes équivalent CO2 en 2010
Le total des émissions de gaz à effet de serre de la Fédération française de motocyclisme se porte donc à 35 000 tonnes équivalent CO2. Afin d'illustrer cette donnée brute, AlternConsult présente dans son rapport quelques graphiques plus parlants.
La FFM convertit les 10 800 trajets individuels aller-retour entre Paris et New York en "20 aller-retour d'un avion (gros porteur) qui emporte environ 500 personnes", précise à Moto-Net.Com Pierre Bonneville, directeur de la communication de la FFM.
"Sachant que plusieurs de nos manifestations telles que l'Enduropale du Touquet ou le Grand Prix de France de Vitesse accueillent plus de 100 000 spectateurs, on peut objectivement en déduire que le sport motocycliste n'a quasiment pas d'impact sur l'environnement", commente la Fédération.
En ce qui concerne l'impact des seules motos de compétition, la FFM est plus catégorique encore : les motos de compétition représentent "moins de 3% de l'empreinte totale de nos activités, soit l'équivalent du kilométrage annuel de six semi-remorques de transport". La FFM en conclut donc que "l'impact carbone des motos de compétition est insignifiant".
Et maintenant ?
Le rapport ne se contente pas de calculer les émissions de gaz à effet de serre de la FFM. Il établit également quelques préconisations visant à diminuer ses émissions futures.
La première, qui concerne à la fois les grands événements en France et les championnats de France, semble malheureusement ne pas correspondre au milieu motard puisque "la principale (et unique, NDLR) préconisation porte sur l'encouragement des visiteurs à s'y rendre en transports en commun. Parmi les actions à mettre en place, on peut signaler le tramway du Mans qui se rend jusqu'au circuit"...
Demander aux motards de se rendre aux 24 Heures en TGV puis en tramway risque de ne pas les convaincre outre mesure... Et pourtant, les émissions de gaz à effet de serre des trains électriques (donc nucléaires à près de 80% en France) sont bien moindres par rapport à celles des autos, motos ou scooters... Les économies à effectuer sur ce poste "déplacement du public" seraient donc de loin les plus importantes !
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Les émissions des commissions et comités, qui ne concernent que les déplacements des participants aux réunions des instances nationales (bureau exécutif, comité directeur, assemblée générale, congrès annuel, commissions et comités nationaux), "s'élèvent à environ 220 TeCO2 pour l'année 2010", poursuit la FFM.
"Les trajets en avion représentent près de 120 TeqCO2", précise le rapport, soulignant que "si ces trajets étaient réalisés en TGV, cela représenterait l'émission d'environ 10 TeqCO2, soit une économie de 110 TeCO2/an".
Quant à la filière haut niveau, elle ne peut malheureusement pas réduire ses émissions : "compte tenu de la distance des déplacements, les trajets en avion peuvent difficilement être substitués par des déplacements en train. Il n'y a pas vraiment de préconisations pour le haut niveau", tranche le rapport.
Au siège enfin, les actions sont triples : "la réduction du papier par le recours à l'informatique et la dématérialisation, le remplacement du système de chauffage et l'utilisation de la visioconférence, une solution à développer davantage dans les années à venir".
Et vous ? Seriez-vous prêts à vous rendre au Mans ou à Magny-Cours en train ? Le débat est tout vert ouvert sur Moto-Net.Com !
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