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Ecosse, le 19 novembre 2015

L'Ecosse en Yamaha MT-09 Tracer avec Trail Rando

L'Ecosse en Yamaha MT-09 Tracer avec Trail Rando

Dans le cadre de la promotion d'une nouvelle destination, l'agence Trail Rando, en partenariat avec Yamaha Motor France, nous a conviés à emprunter durant trois jours une partie de l'itinéraire prévu en Ecosse pour les motards tentés par l'aventure (lire notre Présentation du Yamaha Tracer Tour du 6 août 2015 ).

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Dans le cadre de la promotion d'une nouvelle destination, l'agence Trail Rando, en partenariat avec Yamaha Motor France, nous a conviés à emprunter durant trois jours une partie de l'itinéraire prévu en Ecosse pour les motards tentés par l'aventure (lire notre Présentation du Yamaha Tracer Tour du 6 août 2015).

Après ses voyages au Maroc, au Pays-de-Galles et son Paris-Dunkerque vu de l'intérieur, c'est notre "routard en chef" Marcos Poidebard qui s'y est collé. Récit, rencontres, photos et vidéo.

Après quelques heures de vol en compagnie de Grégory Lejosne, directeur commercial de Yamaha Motor France, nous atterrissons enfin (à minuit !) à Iverness. Encore 45 minutes de route et nous arrivons à l'hôtel Royal Palace de Cromarti où Philippe Perrenoud et Florence Belin de Trail Rando nous accueillent avec un magnifique buffet composé de produits et bières locales.

Philippe Perrenoud est le boss de Trail Rando, "le spécialiste de la randonnée motorisée à taille humaine", nous présente l'agence. Leur but est d'organiser des voyages qui les font rêver et qu'ils expérimentent à chaque fois, soucieux d'offrir "des moments inoubliables" à ceux qui leur font confiance. 

Après le somptueux petit déjeuner typique (saumon, bacon, oeufs, haggis...), chacun reçoit la clé de sa moto. Nous découvrons les MT-09 Tracer (lire notre Essai MNC du 17 décembre 2014 : Yamaha trace vers le succès ! et notre Duel MNC face à la Honda Crossrunner : : Goliath contre David), prêtes à nous emmener dans les chemins écossais. Philippe sera notre ouvreur durant ces trois jours. 

Il nous explique que les “vrais” clients reçoivent un GPS avec l'itinéraire requis et que chacun part de son côté s'il le souhaite : “des hommes libres dans un groupe structuré”, précise-t-il. 

Philippe roule devant les 14 motos et Florence, l'autre moitié de Trail Rando, ferme la procession. On a la liberté de s'arrêter quand on veut pour apprécier le paysage ou simplement faire des photos. Le soleil est au rendez-vous et nous traversons de beaux paysages.

Forêts, pinèdes et chemins goudronnés alternent avec des portions de routes glissantes, jonchées de feuilles humides, parfois de gravillons, et surtout la conduite à gauche requiert un maximum d'attention.

L'anti-patinage de la Tracer activé, je me laisse porter. La moto, légère et réactive, offre un couple qui facilite grandement la conduite. Je peux faire des reprises à 2000 t/m en sixième et elle ne se plaint pas. Les virages sont faciles mais la suspension un peu trop souple à mon goût. 

Notre première étape est la visite du château de Dunrobin. Datant du moyen-âge, il est entouré d'arbres et de petits chemins. Il a l'air très bien mais je profite surtout de cette pause pour entamer la conversation avec Philippe, qui m'explique comment ils préparent les itinéraires :

"Je prends des cartes Michelin imprimées à 100 millièmes de la région qu'on veut visiter et je mets tout ça par terre dans le garage de la maison. En chaussettes, je me balade dans le secteur sélectionné et je commence à tracer des itinéraires Ensuite, j'imprime encore une fois plus en détail, pour passer à l'écran, on en voit encore plus, et là on sélectionne les chemins, les pistes, les petites routes. Pour finalement prendre les motos et le sac à dos et on y va faire les recos”.

Philippe Perrenoud a une façon de s'exprimer qui me fait déjà voyager... On sent chez lui, intacte, la même passion depuis 30 ans.

Il nous explique comment ils vont, Florence et lui, voir les fermiers pour leur demander des autorisations pour traverser leurs terres, les kilos de pâté maison qu'il est obligé d'avaler et les apéros qu'il prend l'un après l'autre... Tout ça en souriant, avec un regard pétillant qui ne va pas le quitter pendant ces trois jours.

Nous repartons galvanisés par ses anecdotes. La MT-09 Tracer est un trail de route très facile à conduire et même debout la position est assez naturelle. Les lacs arrivent, les chemins remplis de gravillons me font rester derrière. Le groupe prend un rythme assez dynamique, mais je préfère ne pas me forcer à les suivre. Les paysages me font littéralement rêver, je m'attends à voir surgir un dragon derrière les collines des Highlands...`
Je dois faire attention : la moitié de mon cerveau est en extase et l'autre moitié conduit la moto !

Direction le nord écossais, tout en traversant les lacs, les landes et croisant quelques rares voitures. Nous roulons ainsi toute la matinée, avec une pause déjeuner au village de Lairg au Pier Café, exactement au bord du lac Katrine. Je me suis régalé avec le fameux “fish and chips” et suivant les conseils de Philippe, d'une glace au caramel sublime.

La direction à deux têtes de Trail Rando ne cesse de me charmer. En écoutant Florence et Philippe, je me rends compte que pour travailler dans le tourisme moto, il ne suffit pas d'avoir la passion des deux-roues : on doit d'abord aimer les gens, le voyage, partager et être bien entouré. 

MNC : Depuis quand existez-vous et comment faites-vous le choix de vos destinations (vous avez plus de 30 itinéraires !) ? 

Florence : Trail Rando est né d'une passion du voyage qui existe depuis 30 ans. Philippe a commencé à emmener des copains dans sa région à lui, et ensuite il a continué avec des potes de potes... et enfin il a dû créer une structure pour être dans un cadre légal et continuer à emmener des gens. Ensuite, il a continué avec le Maroc et l'Afrique noire. Il faut savoir que l'on n'est pas très business et on est plutôt “coup de coeur”. Quand un endroit nous intéresse, on y va pour faire une “reco”. Et on essaie de faire un itinéraire pour ensuite l'incorporer à la brochure de Trail Rando. 

L'après-midi continue à bon rythme, car on doit boucler les 360 km prévus de la journée, entre les chemins étroits, les vues des “loch”, les landes et toujours sous le soleil.

L'arrêt prévu pour notre deuxième nuit se passe au Torridon Hotel, dans un cadre superbe. Enfin je vais pouvoir reposer un peu mes fesses, qui ont un peu souffert avec la selle de la MT et les bosses de la route. J'ai hâte de prendre une douche et de m'assoir, un verre à la main !

Entre temps, encore une fois, je vois Florence s'occuper de la répartition des chambres avec un anglais sans accent.

Le dîner est prévu à 21 heures. Avant on aura le temps si on le souhaite d'échanger nos opinions sur la Tracer et de poser quelques questions à la direction de Trail Rando.

Très sollicités, ils sont difficiles à “chopper” : soit je ne les vois pas, soit ils passent accompagnés par quelqu'un. Mais à table, j'ai la chance de m'assoir à côté de Philippe. La fatigue commençant à s'installer, j'avais des doutes sur mes capacités à soutenir une conversation en français (je suis argentin)...

Mais le PDG de Trail Rando a pris l'affaire en main et avec la vitalité que le caractérise a partagé avec nous un large éventail d'anecdotes liées à ses trente ans de guide moto.

... Et j'ai vu que le gars était stressé par les scorpions au Maroc, que soit disant ils sont bien là, mais pour les croiser il faut vraiment pas avoir de chance... Et donc j'ai commencé à lui parler des cafards volants qui font des nids dans les oreilles pendant que tu dors...”

... Bien sûr que ce n'est pas vrai", ajoute-t-il.

Entre rires et fous rires, le dîner est littéralement englouti. 

L'hôtel Torrdidon est magnifique, avec un parc à perte de vue et un pub à la décoration typiquement écossaise : beaucoup de boiseries et des têtes des cerfs accrochées au mur. Encore une fois la nuit fut courte. Le lendemain, un planning chargé nous attend : une étape jusqu'au Glenborrodale avec un passage de col, des vues incroyables, encore des “loch”, plusieurs arrêts photo, un déjeuner de moules à la bière locale dans le village de pêcheurs de Plokton, etc.

Puis nous prendrons un ferry pour traverser jusqu'à Malaig et finir avec une visite à la distillerie Ardamurchan Distillery. Bref, le top départ est donné à 8h30.

La Yamaha Tracer, que je découvre vraiment, me semble l'accompagnatrice rêvée pour ce voyage. En chipotant je pourrais critiquer la selle, mais à part ça elle semble la moto idéale pour les itinéraires concoctés par Trail Rando.

Les paysages écossais m'embarquent loin de ma vie quotidienne dans une ville remplie de voitures et de gens stressés. Le métro, les galères et les responsabilités semblent loin... J'ai décidé de me laisser porter par le paysage. Faire comme si j'étais seul. Je voulais appliquer l'une des promesses de Trail Rando : “libre dans un groupe structuré”.

J'ai tout laissé de côté, je me suis arrêté quand je voulais pour faire des photos ou simplement contempler les paysages. Jouer avec la Tracer quand j'en avais envie et me laisser porter par cet incroyable pays que semble être l'Ecosse. 

Ma route croise celle de moutons en liberté (qui d'ailleurs ne sont pas du tout perturbés par le passage de la moto) et des fameuses races bovines “Highland Cattle”, de longs poils presque comme une robe rouge.

La vue du passage du col “Bealach na Bà” est à couper le souffle ! Il est conçu comme les routes des cols des Alpes, avec des virages serrés et en épingles. J'enroule les virages les uns après les autres, la végétation colorée des landes attire aussi mon attention. J'aime cette sensation de ne pas savoir où poser mon regard.

La courtoisie des automobilistes écossais est exemplaire et l'on a presque envie de descendre de la moto pour aller leur serrer la main ! Au bout de la route, on retrouve le village de pêcheurs de Plokton. On sera encore une fois très bien accueillis.

Autour de moi je vois des yeux pétillants, des sourires et beaucoup d'excitation. Le groupe est complètement sur le charme de la région et de nos guides. Même si ce n'est pas ma façon favorite de voyager (je préfère en solo sans plan trop prédifini), je dois reconnaître que le modus operandi de Trail Rando est plus qu'attrayant !

On garde notre autonomie et notre liberté. Ils ont “arrondi les pointes”, on n'a plus qu'à rouler et se laisser envahir par les paysages et le pays !Et ce soir l'idée de ne pas monter ma tente de campagne, sortir mon réchaud, etc. ne me manque pas ! Je dois avouer que ça me plaît.

Après le déjeuner et une séance photo, on reprend la route côtière jusqu'à Ardvasar pour attraper le ferry qui nous mènera jusqu'à Mallaig. Les routes restent fidèles à l'image de l'Ecosse, étroites et toujours avec des paysages à couper le souffle, à droite la mer et à gauche un mur de granit humide. Parfois, des cascades timides osent se montrer.

Fidèle à son caractère de grand voyageur, Philippe nous propose une visite au “Castle Tioram”, dont l'accès se fait par de très étroits chemins en très mauvais état... Je me rends compte qu'il y a eu de l'exploration en amont, car le château de Tioram n'est pas facile à trouver. Mais sa visite en vaut la peine.

Ensuite on reprend la route direction la distillerie Ardamurchan, par des chemins encore sublimes, remplis de bosses, traversant des forêts. Les chemins sont tellement étroits que je me demande si je roule vraiment à gauche...

L'éclat du coucher de soleil qui me frappe de face et m'aveugle à maintes reprises complique sérieusement le pilotage, mais heureusement nous arrivons vite à la distillerie. Pour ceux qui s'intéressent à la fabrication du whisky (et qui sont anglophones), la visite est riche en information et en saveurs. 

Ce soir encore, nous sommes logés dans un cadre non moins sublime que la veille. Notre groupe de motards rentre dans un lieu digne de lords et comtesses des siècles passés... Florence prend les affaires en main et après avoir roulé avec nous toute la journée, s'occupe de notre installation.

Je ne pensais pas pouvoir être encore étonné, mais la suite est grandiose. Baignoire avec des pieds en argent et une salle de douche où je pourrai garer ma Tracer.

Après l'utilisation de mes commodités, je demande à mes fidèles serviteurs (imaginaires, faut-il le préciser ?) dans quelle salle de réception de mon château se déroulera le dîner. La salle à manger est digne d'un décor de Games of Thrones et le repas est tout à fait succulent : crevettes, gambas, cerf et légumes...

Mais je suis plutôt concentré sur Philippe et Florence, car j'ai encore une fois eu l'opportunité d'être leur voisin de table. Pendant et après le dîner, j'en ai profité pour discuter avec Florence : 

MNC : C'est difficile, physiquement et techniquement, de partir avec vous ?

C'est physique oui, mais il n'y a rien de technique. Avec un bagage limité et avec l'envie, tu le fais. Effectivement ce n'est pas une semaine où tu te reposes physiquement, mais tu te reposes la tête, tu déconnectes complètement.

MNC : Vous sélectionnez les clients ?

Les gens qui s'inscrivent ne le font pas par internet. Sinon on les appelle et on discute avec eux pendant une demi-heure, une heure. On écoute les gens, on essaie de savoir ce qu'ils cherchent à vivre et on les oriente. On ne vend pas une destination, on vend une tranche de vie. 

MNC : Est-ce-que c'est dangereux de partir avec Trail Rando ?

Il y plusieurs réponses à ça... Ca fait 30 ans que Trail Rando existe, on a jamais eu de problème vraiment grave (oui, une ou deux clavicules à l'année). Disons qu'avec les briefings qu'on fait, avec le mode de fonctionnement, et la clientèle aussi, on n'a pas de mec de 25 ans “tout feu tout flamme”, ce n'est pas de l'enduro qu'on fait. C'est du voyage à moto, il y a pas d'esprit de compétition, le guide a l'oeil et il va dire au gars “attention je t'ai vu sur la roue avant, ça fait deux fois"...

On donne des alertes, mais bon, on fait ça gentiment et pas devant tout le monde. Oui des accidents on en a eus, mais jamais graves. En même temps, on est une agence de voyage, on a une assurance responsabilité civile et une caution solidaire (si entre le moment où tu paies et tu pars l'agence fait faillite, l'assurance va rembourser les clients) donc, oui, les voyageurs sont assurés. C'est super important. Tu mets ta vie dans les mains de l'agence de voyage. 

MNC : Comment formez-vous vos guides ?

Aujourd'hui on a une équipe de dix à douze gars qui sont vraiment extraordinaires. Ils ont une énorme responsabilité. Le guide, en gros, c'est un ancien client. Il connait Trail Rando, connait notre esprit, il nous connait intimement et il adhère à notre façon de faire.

On lui demande d'être autonome financièrement. C'est quelqu'un qui n'a pas besoin de ça pour vivre, il est là parce qu'il est passionné et qu'il aime notre état d'esprit. Après ça on va le former à la “sauce Trail Rando”. En fait ça fait dix ans qu'on travaille avec un GPS et on a un mode de fonctionnement bien particulier avec des nomenclatures, des briefings, des consignes, etc. On a mis en place différents outils pour chaque pays, et chaque fois qu'on a un guide qui rentre il va enrichir cet outil et ça va servir à tout le monde.

Cette équipe qui se balade aux quatre coins de la planète avec quelqu'un qui va centraliser cette information, c'est un trésor de guerre.

Les guides, après la formation théorique, ont une formation pratique d'une semaine dans laquelle ils suivent un guide plus expérimenté et ils voient comment ça fonctionne, ils apprennent, ils enregistrent tout. Suit une autre session pour ceux qui prennent les rênes de la Diagonale, avec le guide et l'assistance qui vérifie ce qu'ils font. Quand il rentre, on voit les choses à travailler et ensuite il y a encore une semaine pour valider le tout.

Donc il y a deux semaines de formation sur le terrain. Aujourd'hui on a un mode de formation que nous sommes quasi exclusivement les seuls à pratiquer. 

MNC : Vous savez quoi ? J'aime pas les voyages organisés... Pourquoi devrais-je partir avec vous ?

On n'aime pas les voyages organisés. Ce n'est pas l'esprit Trail Rando. Nous ne faisons pas de voyages organisés, mais des voyages en liberté qui sont justement faits pour que tu puisses avec la moto vivre quelque chose de libre. Tu ne suis pas le groupe, sinon... tu prends le bus. Et là le GPS permet ça. Avant, on avait le road book, maintenant c'est le GPS. Le guide n'est pas devant, il est derrière. L'assistance ne va pas t'emmerder. Elle est là juste pour que tu puisses profiter de ta moto et de ta liberté. Et ça, peut-être qu'on ne communique pas assez là-dessus !

Aujourd'hui, notre meilleure communication ce sont nos clients qui en parlent. Notre taux de satisfaction est de 99%. On a beaucoup de gens qui nous envoient des mails ou qui nous appellent pour nous dire "merci, c'est le meilleur voyage de ma vie, ça m'a fait un bien fou, j'ai débranché, c'était fabuleux" et ça nous fait franchement plaisir ! On a beaucoup de gens qui nous disent "je suis étonné, j'aime pas les voyages organisés et chez vous j'aime bien".

Notre meilleur pote, on l'a rencontré il y a cinq ou six ans. Il s'était inscrit pour la Mongolie. Il avait fait plusieurs randos moto organisées et il n'était jamais assez satisfait, mais il voulait partir en Mongolie. Y aller tout seul lui semblait un peu compliqué... Donc il nous contacte et finit par partir avec nous. On a passé une semaine extraordinaire, on a rigolé (comme souvent !) et à la fin des dix jours il nous a dit : "vous m'avez réconcilié avec les voyages organisés !"

En fait, il n'est jamais plus parti avec quelqu'un d'autre que nous. Et aujourd'hui il fait des validations et des reconnaissances. Voilà, il est l'exemple type de gars qui n'aime pas les voyages organisés...

MNC : On sent que vous aimez ce que vous faites...

Quand tu fais ce boulot là, t'es obligé de l'aimer vraiment. On bosse énormément et si t'aimes pas, ça vaut pas la peine.

MNC : Pourquoi avez-vous choisi l'Ecosse pour le Tracer Tour 2015 ?

Ca faisait un moment que ça nous titillait l'Ecosse, tout le monde nous en parlait en bien, et Eric De Seynes (le PDG de Yamaha Europe, NDLR) nous a demandé de sortir un itinéraire un peu plus trail et route. L'Ecosse ça faisait rêver tout le monde et on fait pas du tout-terrain, donc c'était l'idéal pour sortir un “produit route”.

En parallèle, on a rencontré un concessionnaire Yamaha qui nous a dit bien connaître ce pays et nous l'a conseillé, et on a décidé d'y aller quelques jours. Honnêtement, quand on pense à une destination, on ne réfléchit pas beaucoup. Du jour au lendemain on se dit, “allez on y va”, ça sort de l'intérieur et on y va sans trop réfléchir. 

MNC : Depuis combien de temps avez-vous un partenariat avec Yamaha ?

Depuis 6 ans, et en fait on roule depuis toujours en Yam'. Jamais de pépin, même avant le partenariat ! Philipe connaissait Jean-Claude Olivier depuis plusieurs années, il est venu au Maroc avec nous. Et quand on a sorti la “Diagonale”, Philipe a présenté le produit à Jean-Claude et ça l'a intéressé tout de suite. Donc on a lancé la “Diagonale Yamaha” et c'est devenu une exclu réservée aux possesseurs de Yam'.

Ensuite, avec la demande de possesseurs des autres marques, on a commencé à les incorporer. Aujourd'hui, les possesseurs de toutes les marques peuvent venir faire la Diagonale. On met en location des Yamaha pour ceux qui le souhaitent. Ce partenariat est pour nous extraordinaire, il nous aide vraiment pour la communication et la promotion de nos produits. Yamaha c'est une boîte de passionnés, c'est une boîte avec laquelle on aime bien fonctionner. Et c'est sympa de bosser avec des gens comme ça. 

Le dernier jour de notre voyage sera celui du réveil le plus matinal... Départ prévu à 6h30 ! On doit prendre un ferry à 8h00 pour aller sur l'île de Mull et une journée pleine de paysages à couper le souffle s'annonce !

Surprise : pour une fois le soleil ne s'est pas levé ce matin et c'est dans le brouillard qu'on doit s'engager sur les chemins et les routes étroites avec gravillons bosses et bouses de vaches... La route promet d'être difficile. Les visages marqués, les yeux rouges mais le sourire toujours présent, on est tous d'accord : oui ça pique un peu, mais ça en vaut la peine !

Après un café vite fait, nous sommes toujours 14 Tracer dans les chemins en direction du ferry de Kilchoan. La double optique à LED de la Tracer éclaire assez bien... mais n'empêche pas deux biches de traverser la route devant moi !

A chaque virage, je sors le pied pour éviter toute glissade éventuelle et j'essaie de ne pas me retrouver au milieu de la route là où tous les gravillons se concentrent. En même temps, sur les côtés stagne une mousse verte pas très appétissante...

L'arrivée au port se fait en plein brouillard : on ne voit pas plus loin que 10 mètres... Le ferry est annulé. On se rend dans un centre municipal pour faire le point autour d'un thé et de quelques gâteaux. La direction de Trail Rando passe quelques coups de fil et on repart vers Lochaline pour prendre un autre ferry qui va aussi sur l'île de Mull.

J'ai observé Florence téléphoner à droite à gauche, sans aucun stress, même si quatorze motards attendaient pour continuer à rouler. Philippe et Florence, dont le sourire et la bonne humeur en toutes circonstances m'épatent vraiment, nous donnent de nouvelles directives : demi-tour, direction Lochaine.

La traversée du ferry n'a rien d'extraordinaire, si ce n'est qu'en voyant l'île de Mull s'approcher lentement on est pressés d'y poser les roues ! C'est notre dernier jour et on a envie de rouler et de se balader, il faut en profiter un maximum !

Pendant qu'on descend du bateau et qu'on se regroupe, je commence à cogiter sur "comment faire pour rentrer à la maison avec la Tracer ?" On peut toujours rêver ! J'aime cette moto : agile, couple généreux, esthétique agréable, tableau de bord visible, bon éclairage, selle et pare-brise réglables, différents modes de conduite... Une très bonne machine qui me plaît vraiment !

 

 

 

 

A droite le détroit de Mull et à gauche la lande de l'ile de Mull. Des routes encore une fois étroites sur lesquelles le fait de rouler à gauche ou à droite ne change rien ! L'air frais rentre par le casque et la vue de l'océan Atlantique me libère de toute fatigue. Je ne pense et ne ressens que l'instant présent. Ca y est, je suis en voyage !

Il nous faut plus d'une heure pour faire 30 km jusqu'au village de pêcheurs Tobermory, avec ses maisons colorées et sa baie à marée basse. Quelques photos et on repart pour boucler le tour de l'île. 

Je continue à rouler, j'admire le paysage, je n'arrête pas de sourire dans mon casque, je roule lentement, je ne veux pas en perdre une miette.

Je retrouve Florence qui s'est arrêtée pour prendre quelques photos et son regard curieux, ainsi que celui de Philippe, me frappe. Bien qu'ils passent leur vie à voyager, rien de blasé chez eux. Ils ne trichent pas, leur travail et l'organisation qu'il demande n'a pas entamé leur désir de découverte, de partage, et leur passion du voyage à moto. 

L'île de Mull est comme un condensé de l'Ecosse : les châteaux, l'océan, les “loch”, les animaux en liberté, la courtoisie des Ecossais. On a repris un ferry jusqu'à Oban où on était attendus avec un cocktail dinatoire très sympa.

Mais avant - et malheureusement -, on a dû rendre les motos... Mon plan de repartir avec la mienne a échoué... Après trois jours complets sur la Yamaha MT-09 Tracer, je me suis fortement attaché à elle. Une moto idéale pour presque tout. La ville, les routes en bon état ou les chemins cabossés. Il faudra quand même faire attention à la largeur du guidon qui risque de compliquer la tâche pour remonter les files ! Elle aurait un débattement de fourche plus long, je voudrais l'essayer sur les pistes marocaines

 

 

Pour Trail Rando, je suis très agréablement surpris : pas seulement pour l'organisation qui était impeccable et professionnelle : même dans les situations où ils ont dû improviser et où ils ont toujours gardé le sourire. Les itinéraires choisis pendant les trois jours semblent plus que représentatifs de l'Ecosse. Les restaurants, pubs et hôtels étaient parfaits. Tout ça était très bien organisé, mais je m'y attendais plus ou moins.

En revanche, je dois avouer que le fait de voyager avec des passionnés comme Florence et Philippe ça change la donne. Les paysages ne vont pas changer, mais pour une fois, moi qui suis adepte du voyage en solo, je ne vais pas arrêter de rechercher leur compagnie !

Vidéo : l'Ecosse en Yamaha MT-09 Tracer avec Trail Rando

 

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