Les députés ont voté hier une loi encadrant les motos-taxis, qui connaissent un succès croissant dans les grandes villes mais ne pourront désormais travailler que sur réservation préalable : fini les clients pris à la sauvette, comme les taxis auto...
City Bird, Motocab, Athénée Prestige, Easytrans, Motopolitain... La liste serait longue ! Car malgré les vives réticences des taxis "traditionnels" et des tarifs encore très élevés, les "sociétés de transport de personnes à moto" (lire Moto-Net.Com du 17 septembre 2001) connaissent depuis 2001 un succès grandissant dans les grandes villes saturées d'embouteillages.
On en dénombrerait ainsi près d'une centaine en France, dont plus de la moitié en région parisienne. Suffisamment en tout cas pour que le gouvernement décide de se pencher sur la question dans le cadre de son projet de "Développement et modernisation des services touristiques", afin d'éviter "qu'un événement dramatique vienne frapper ce secteur d'activité".
Jusqu'à présent, "tout conducteur de moto ou de maxi-scooter pouvait se proclamer moto-taxi, avec ce que ça comporte d'incertitudes et d'aléas pour les personnes transportées", déplorait hier devant ses collègues Didier Gonzales, député (UMP) du Val-de-Marne (94), à l'origine de l'amendement visant à encadrer l'activité des motos-taxis.
Avec le soutien du secrétaire d'Etat au tourisme chargé notamment du commerce et des PME Hervé Novelli, M. Gonzales a précisé que "le dispositif prévoit l'instauration d'un cadre souple, pour permettre le développement de ce nouveau secteur et des emplois qui vont de pair, mais il comporte également un certain nombre d'exigences en matière de sécurité, en obligeant les entreprises à proposer des véhicules adaptés et des chauffeurs qualifiés".
Réservation préalable obligatoire !
Un décret d'application devrait venir préciser prochainement les nouvelles règles du jeu : "un nombre minimal d'années de détention du permis moto, un entretien régulier des machines, qui seront renouvelées fréquemment, sont des exemples parmi d'autres", indique d'ores et déjà M. Gonzales.
Mais le point principal de l'amendement est surtout le principe de la "réservation préalable", qui permettra de "différencier ce secteur de celui des artisans taxis, qui ont des droits différents mais qui sont soumis à des obligations plus lourdes", explique le député.
Les conducteurs de motos n'auraient ainsi plus le droit, sous peine d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende, de stationner ni circuler sur la voie publique en quête de clients sans réservation préalable prouvée...
Terminée donc la décision spontanée de héler une moto en descendant de l'avion ou du train pour gagner du temps : il faudra désormais s'enfermer dans un taxi, un "vrai" avec quatre roues, pour aller grossir les bouchons comme tout le monde... A moins bien sûr d'avoir réservé une moto avant de prendre votre avion ou votre train !
Les sociétés de motos taxis ayant pignon sur rue semblent plutôt favorables à cet encadrement : dans la mesure où la plupart des clients sont des hommes d'affaires et des personnalités du show biz - qui peuvent compter sur leurs assistants pour assurer la logistique -, cette obligation de réservation préalable ne devrait pas leur porter trop préjudice.
Ainsi Motocab, le leader français du secteur avec ses 50 motos qui offre déjà un service de réservation en ligne, s'estime "en pole position" pour bénéficier de cette nouvelle loi sur le transport à motos avec chauffeur : "cette nouvelle réglementation récompense les efforts de Motocab entrepris avec Didier Gonzales et les représentants du ministère de l'intérieur", se réjouit Philippe Hervé, le président de la société détenue à 10% par Patrick Bruel, estimant que "c'est une vraie reconnaissance de notre savoir-faire car elle va permettre de structurer la profession en utilisant nos best practices : la sécurité à bord, la ponctualité et le confort des transferts".
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