Les industriels de la moto et du scooter, représentés auprès des instances européennes par l'ACEM, ont renouvelé leur demande d'intervention urgente des autorités pour contrer les effets de la crise, sur le modèle de ce qui a été fait pour l'automobile.
Stefan Pierer, le big boss autrichien de KTM et président de l'ACEM, vient de rencontrer le vice-président de la Commission européenne chargé des entreprises et de l'industrie, Günter Verheugen.
Objectif : lui rappeler la nécessaire application à l'industrie du deux-roues motorisés des "mêmes mesures anti crise déjà adoptées pour le secteur automobile" (lire Moto-Net.Com du 27 mars 2009).
"Les immatriculations de deux-roues motorisés en Europe sont en baisse significative (-34%) depuis le dernier trimestre 2008", rappelle l'ACEM en indiquant que "la sévérité de l'effondrement économique met le pouvoir d'achat des consommateurs à rude épreuve", avec des conséquences négatives non seulement pour les constructeurs mais également pour tous les industriels liés au secteur du deux-roues motorisé, des fabricants de pièces détachées aux réseaux de revendeurs.
Les fournisseurs et distributeurs sont même confrontés à des difficultés financières "encore plus importantes", s'inquiète l'ACEM, en raison de l'effet conjugué de la baisse des commandes, du sur-stockage et de la dégradation de leurs facultés d'emprunt : "environ 10% des fournisseurs présentent un risque de faillite, tandis que d'autres ont déjà cessé leur activité"...
Sur le premier trimestre 2009, le marché européen du deux-roues motorisé a chuté de 39%, indique encore l'ACEM, alors que "sur la même période le marché automobile déclinait de 17,2%".
Suite à cet entretien, M. Verheugen s'est montré favorable au principe de l'application au secteur moto et scooter du même traitement que le secteur auto, sur les bases du programme de la Commission intitulé "Répondre à la crise dans l'industrie européenne automobile".
Ce programme inclut notamment le soutien de la demande via des incitations au renouvellement du parc, et un accès facilité au financement pour les entreprises, y compris les fournisseurs et les revendeurs.
La Direction générale Entreprises et Industrie de la Commission européenne devrait donc étudier comment mieux intégrer le secteur du deux-roues motorisé dans les prochaines initiatives de Bruxelles, avec notamment une incitation à produire des véhicules plus propres et plus sûrs.
Un pas supplémentaire vers le contrôle technique moto - qui sera abordé par la Commission au printemps 2010 et qui bénéficie notamment du soutien de l'ACEM (voir notre interview vidéo de son président Jacques Compagne, Moto-Net.Com du 4 décembre 2008). Ce chapitre des régulations technique devra toutefois être abordé "avec prudence pour ne pas se faire au détriment de l'industrie du deux-roues motorisé", rappelle l'ACEM, en gardant bien à l'esprit "les possibilités du secteur et l'acceptation par le marché".
"Les constructeurs font face à des difficultés et cherchent à minimiser leurs impacts sur les gens, mais les temps sont durs et nous avons besoin d'un soutien externe", a conclu Stefan Pierer, président de l'ACEM, en se réjouissant de "l'accueil positif" de M. Verheugen face à ses demandes.
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