Invaincue depuis 5 ans, la Kawasaki Z750 voit apparaitre cette année une adversaire à sa taille : la Yamaha FZ8 ! Cubant un peu plus et offrant un compromis davantage orienté sur le confort, la nouvelle venue peut-elle remporter ce match décisif ? Duel !
Arrive l'épreuve la plus attendue de tous les motards, celle de la route ! La vraie route, départementale ou nationale, peu importe, à condition qu'elle se torde et laisse paraître de temps à autre quelques bouts droits pour lâcher les chevaux : 106 à 10 500 tr/min pour la Z750 et 106,2 - elle y tient ! - 500 tours plus tôt pour la FZ8.
Malheureusement - et ça devient une constante chez MNC, "Chat Noir Maudit" en verlan -, la météo n'a pas permis aux motos d'exprimer pleinement leur potentiel pendant une longue partie du roulage... Réalisés sous des cieux menaçants et sur une route archi gras-mouillée, nos premiers kilomètres se sont même déroulés à très faible allure !
Les téméraires essayeurs MNC ont cependant pu confirmer la douceur de l'injection de la Z750. La concentration et la précision sont plus de rigueur sur la FZ8, qui réagit plus nerveusement aux sollicitations de la poignée droite.
Au début, le freinage de la Kawasaki se montre plus docile et "franc" que celui de la Yamaha car sur la Zed, le levier droit est à peine tiré que déjà les étriers Nissin sont activés : le ressenti est immédiat !
Sur la FZ, la course morte du levier étant un peu plus longue - mais l'efficacité des mâchoires dorées au moins aussi élevée -, les freinages sont plus secs. Cette sensation de mordant excessif est d'ailleurs accentuée par le vif plongeon du guidon.
Sur surface rapide
Au fil des kilomètres heureusement, la route se met à sécher et permet de mettre de plus en plus de gaz et de frein. Sur revêtement parfaitement plat, on s'aperçoit rapidement que la Z750 est la plus facile - intuitive, évidente, agréable, vous avez saisi... - à emmener.
Les puissantes accélérations du 4-cylindres "made in Akashi" sont parfaitement gérées par le train avant. En sorties de virages, alors que le pilote "casaque verte" ouvre en grand, le "casque bleu" peut se montrer plus timide : la Yamaha s'avachit davantage sur son train arrière lorsque le 4-pattes "made in Iwata" s'exprime.
Notons à cette occasion que le moteur et le pot de la FZ8 remontent de plusieurs crans dans l'estime des motards sportifs : relativement discrète au ralenti et à bas régimes, la Yamaha laisse échapper une clameur particulièrement rauque et puissante passés les 6 000 tr/min. L'héritage R1, certainement !
Toujours sur bitume propre et lisse, les trajectoires de la Z750 se montrent plus précises que celles de la FZ8 : alors qu'un léger coup de frein ou une lichette de gaz influent peu sur le comportement général de la Kawa, ils modifient grandement celui de la Yam'.
Poussées dans leurs derniers retranchements - enfin, elles ont la gentillesse de nous le laisser croire -, ces deux motos présentent deux profils différents : la Z750 est prévisible, docile et efficace, tandis que la FZ8 semble plus indisciplinée, remuante et... diablement efficace quand même !
Sur surface lente
Lorsque l'état de la route se dégrade, les écarts se resserrent : dans ces conditions, la rigoureuse Z750 redevient trop tape-cul alors que la FZ8 refait valoir son côté plus passe-partout. Après, comme le chantonnent Fabienne et Richard : "c'est une question de feeling"...
En attaquant sur petites routes défoncées, les uns critiqueront les rebonds incessants de la selle - voire les décrochages de la roue arrière - du "pur-sang" Kawasaki, tandis que les autres pesteront contre l'avant un brin baladeur et l'arrière dodelinant du "cheval à bascule" Yamaha.
Les premiers encenseront une FZ8 sur laquelle on peut conserver un rythme finalement très élevé - beaucoup trop d'après les forces de l'ordre - quel que soit le revêtement et se réjouiront du côté vivant, voire combatif du pilotage de la FZ8.
Les seconds objecteront alors qu'une Z750 permet d'attaquer en toute sérénité, surtout une fois réglée "tip-top" et montée en Michelin Power 2 CT (mot de passe chez votre concessionnaire : "je veux les mêmes réglages et les mêmes pneus que sur le modèle d'essai emprunté par Moto-Net.Com dans ce duel d'anthologie")...
Il faut néanmoins reconnaître que bousculer la Z750 est plus grisant que d'enrouler vivement sur la FZ8. La majorité des adeptes de roadsters mid-size sportifs préfèreront donc la Z sur petites routes : troisième set pour la petite soeur des Ninjas !
.
.
CONDITIONS ET PARCOURS | ||
| ||
POINTS FORTS KAWASAKI Z750 | ||
| ||
POINTS FORTS YAMAHA FZ8 | ||
| ||
POINTS FAIBLES KAWASAKI Z750 | ||
| ||
POINTS FAIBLES YAMAHA FZ8 | ||
| ||
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.