Kawasaki Z750 contre Yamaha FZ8 : le match de 2010 !

Maintes fois vue et revue, la Z750 continue pourtant de séduire chaque mois des centaines de motards français. Le nouveau coloris bitons 2010 "blanc et noir avec liseré vert" permet d'entretenir le mythe et évite à la "sept et demi" de prendre un trop gros coup de vieux face à la toute récente Z1000.

Sur ce coloris précis, les Verts auraient toutefois pu se fendre de quatre liserés supplémentaires sur les jantes, afin d'accompagner celui qui orne le réservoir. Face à eux, les Bleus marquent de précieux points en équipant leur nouveau modèle d'éléments dorés : fourche, jantes et étriers de frein.

Déjà vu également, le look de la FZ8 se veut plus pimpant : normal, pour une nouveauté qui souhaite attirer le chaland ! En outre, la qualité des pièces et la finition de la Yamaha sont supérieures et un simple coup d'oeil suffit à s'en assurer.

Parmi les menus détails - qui font de grandes différences -, on recensera notamment le réservoir de liquide de frein sur le guidon de la Yamaha, bien plus discret que le pot en plastique de la Kawasaki. Sur la Kawa au contraire, on regrette que l'injection - ses fils, ses branchements et ses conduits - ne soient même pas cachés.

Dame de fer - et un poil de carbone - contre Dame d'alu

Plus frappante encore, la différence au niveau des parties cycles donne un sacré avantage à la FZ8 : l'aluminium et le dessin de son cadre et de son bras oscillant humilient littéralement le bras de section carré et le cadre en acier habillé de plastique de la Zed.

En revanche, les Bleus se sont ratés sur les pots ! Autant l'échappement de la Z750 peut déplaire de par son format volumineux, autant celui de la Yamaha aura du mal à séduire qui que ce soit, avec son look quelconque et sa peinture peu qualitative... Alors, qui d'Akrapovic, Arrow, Giannelli ou Leovince prévoit d'offrir la plus belle ristourne sur les adaptables FZ8 en sortie de concessions ? Parions que tous s'en frottent déjà les mains !

Les selles des deux motos, juchées sensiblement à la même hauteur (815 mm), permettent à l'immense majorité des motards de poser les deux talons par terre. Sur la Kawa, le guidon relativement cintré et les repose-pieds légèrement plus hauts et reculés que ceux de la Yam' induisent une position un brin plus sportive, bien que le plus "sportif" sur la Verte soit de loin la selle !

En comparaison, la Yam' offre une assise bien plus moelleuse, presque sénatoriale. Les jambes sont moins pliées et le réservoir un peu plus évasé permet de serrer la moto au plus près sur l'ensemble des cuisses.

Copier-coller

Mais c'est en observant les compteurs qu'on s'aperçoit que le 1er set de ce match n'est pas si expéditif que ça... Yamaha s'est contenté de coller un fond blanc sur le compteur que partagent déjà la FZ1 et la XJ6, avec en outre un trip partiel de plus que celui de la Z750. Mais la Kawa, depuis l'apparition du tout nouveau Z1000, possède son propre compteur, assez esthétique de surcroît.

Mis à part le trip supplémentaire et une disposition différente, les compteurs de la Yamaha et de la Kawasaki sont fort similaires : compte-tours analogique, écran digital pour la vitesse, l'odomètre, la jauge d'essence, l'heure et la température moteur et les voyants habituels (point mort, clignos-warning, huile, réserve).

Du très classique et parfaitement complet en somme : que ferait-on d'une température de l'air ambiant ou d'un indicateur de rapport engagé sur de telles machines taillées pour le train-train quotidien ? On appréciera au passage que les deux motos bénéficient d'une clé à antidémarrage codé.

Pour autant, les deux roadsters ne font pas complètement l'impasse sur le transport d'antivol. Sous la selle passager de la Yamaha, on pourra loger un petit bloque-disque. Et si la selle passager de la Kawasaki n'offre pas grand-chose - plutôt des fils et des tubes à foison ! -, un petit câble permet de retirer la selle conducteur qui offre alors, merveille des merveilles, un profond espace de rangement apte à accueillir un bloque-disque de tout gabarit, une bombinette de graisse de chaine et un fin pantalon de pluie : du rarement vu dans la production actuelle ! L'effort est donc à saluer, même si pour de nombreux utilisateurs il ne sera pas suffisant.

En effet, où mettre une chaîne ou un vrai U, une combi de pluie ou de vrais gants de rechange à l'abri des intempéries ? De même, on regrette l'absence sur nos deux adversaires du jour de béquille centrale...

Ne reste plus qu'à réveiller les mécaniques, d'une simple pression sur le bouton droit. Instantanément, la Z750 prend le dessus : plus sonore et ronflant, son ralenti lui offre une prestance supérieure malgré ses 31 cc de moins (779 pour la Yam' contre 748 cc pour la Kawa).

On passe sur le vilain bruit que l'embrayage de notre Zed d'essai laissait échapper à froid pour attribuer, au final, cette première manche à la Z750... mais de justesse ! Certains crieront à la calomnie - et c'est bien légitime tant l'attribution de certains points est subjective -, mais l'arbitre est bien obligé de trancher !