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MOTOGP 2008
Paris, le 8 janvier 2008

Kawasaki se dit prêt à jouer le titre en 2009 !

Kawasaki se dit prêt à jouer le titre en 2009 !

Equipe d'usine à part entière depuis 2007, la structure gérée par le belge Michaël Bartholémy est progressivement montée en puissance : retour sur les hauts et les bas de l'équipe Kawasaki en MotoGP, avec un avenir annoncé triomphant en 2008...

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2007 aura été une année charnière pour les Verts : coordinateur du team Kawasaki en MotoGP pendant trois ans, le belge Michaël Bartholémy a pu apprendre les rouages de la catégorie reine et déterminer les atouts nécessaires pour gagner.

MotoGP : Kawasaki se dit prêt à jouer le titre en 2009 !

Mais lorsque la maison mère lui annonce fin 2006 sa décision de le nommer responsable de la compétition et lui fait part de son intention de couper les ponts avec Harald Eckl, l'ampleur de la tâche lui apparaît soudain : "j'avais quelques doutes quand Kawasaki Heavy Industries m'a annoncé le 6 novembre 2006 que nous poursuivions le projet et que nous mettions sur pied une équipe pour la saison suivante. Je n'étais pas convaincu que nous y parviendrons... Pas parce que nous n'en étions pas capables, mais parce que le temps jouait contre nous", explique-t-il aujourd'hui.

Car il est vrai qu'à l'époque, la gestion du team MotoGP était complètement assurée par Harald Eckl : partant de zéro, Bartholémy était obligé de créer une logistique complète et d'acheter le matériel nécessaire au bon fonctionnement du team, tout en suivant l'évolution de la nouvelle Ninja ZX-RR 800 cc !

Conformément à la nouvelle réglementation sur la cylindrée maximale, Kawasaki (ainsi que tous les autres constructeurs) a dû revoir sa copie sitôt la saison 2006 terminée : conservant la même architecture moteur (un 4 cylindres en ligne), la firme japonaise, qui emploie près de 30 000 salariés, osa toutefois un système de rappel pneumatiques de soupapes.

Malgré tout, les essais réalisés à Sepang fin novembre 2006 mirent en avant un certain nombre de problèmes : si le directeur du team et ses pilotes en ont conçu quelques craintes, celles-ci furent balayées dès la mi-janvier, lorsque la moto a repris la piste sans connaître un seul souci !

"Pendant l'hiver, les ingénieurs de chez Kawasaki ont travaillé très dur et ce qu'ils ont réussi à réaliser fut incroyable ! J'ai compris que nous serions compétitifs après les tests IRTA en février", précise Bartholémy. "La moto était rapide, mais ce n'était pas tout. Les ingénieurs ont continué à travailler sur la ZX-RR et nous avons vu des améliorations énormes tout au long de l'année".

MotoGP : Kawasaki se dit prêt à jouer le titre en 2009 !

Pour autant, le début de saison ne fut pas à la hauteur des espérances placées en l'équipe : entre chutes et résultats moyens, Randy de Puniet et Olivier Jacque ont connu de multiples difficultés. Une situation plus que délicate, qui a conduit au remplacement d'OJ par l'australien Anthony West : "nous savions dès le début qu'Olivier (âgé de 34 ans, NDLR) n'était pas le pilote le plus jeune du plateau et c'est vrai que j'avais quelques réserves sur le fait qu'il courre pour nous", admet Michaël Bartholémy.

Le team manager a néanmoins consacré toute son énergie à aider ses deux pilotes, sans toutefois imaginer l'ampleur des problèmes de réadaptation, puis le blessures contractées par l'ex-champion du monde 250 (en 2000).

MotoGP : Kawasaki se dit prêt à jouer le titre en 2009 !

Blessé dès les essais hivernaux, OJ est tombé en Turquie, puis en Chine, et enfin à Barcelone. D'un commun accord avec l'usine, notre célèbre n°19 décide alors de jeter l'éponge. Une décision courageuse saluée comme il se doit par le team manager : "ça n'a pas été facile pour lui, car c'est un compétiteur et un ancien champion du monde. Il faut beaucoup de courage pour accepter que ce chapitre de votre vie se termine. Mais nous ne voulions pas le perdre et j'ai pensé qu'il pourrait continuer à participer au développement de la moto. Olivier s'est parfaitement adapté à son nouveau rôle et il est, à mon sens, le meilleur pilote d'essais en MotoGP".

Grâce au travail en interne et aux indications éclairées d'Olivier Jacque, Randy et Anthony West ont ainsi pu connaître quelques succès : si notre Frenchie a attendu le Japon pour monter sur son premier podium avant de concrétiser par une superbe course en Malaisie, son coéquipier fit preuve de moins de réussite mais d'une adaptation incroyablement rapide à la catégorie, soulignée par une dextérité étonnante sous la pluie.

A en croire Bartholémy, recruter West a été très productif car celui-ci a marqué des points à chaque course auxquelles il a participé (sauf à Valence). Une régularité que le team manager belge aurait aimé prêter à Randy, auteur du plus grand nombre de chutes cette saison et dont la onzième place finale - due à ses sept courses non terminées - ne peut être jugée totalement satisfaisante.

MotoGP : Kawasaki se dit prêt à jouer le titre en 2009 !

Et pendant que Randy oeuvrait à trouver un guidon chez Honda LCR, Michaël Bartholémy prenait contact avec John Hopkins : "j'ai décidé de miser sur Hopper au mois d'avril et il n'a pas été évident de convaincre les gens autour de moi", indique le belge, "mais prenez le classement final du championnat : Stoner reste chez Ducati, Pedrosa chez Honda et Rossi est lié à Yamaha... Le premier pilote susceptible de changer d'équipe était Hopkins - celui-là même que nous avions choisi en avril - et il voulait venir chez Kawasaki !"

Longtemps jugée comme peu performante et manquant de fiabilité, la Ninja et le team entier ont donc gagné leurs lettres de noblesse cette année. La "balle verte" fait régulièrement partie des plus rapides du plateau - lors du GP de Valence, les deux pilotes ont enregistré la vitesse de pointe la plus élevée -, prouvant s'il en était besoin le sérieux et l'application qui règnent chez Kawasaki, dont les ingénieurs moteur auraient trouvé plus de 15 chevaux supplémentaires entre la version de début et de fin de la saison !

"Je pense que c'était peut-être la première fois que plusieurs pilotes considéraient Kawasaki comme une option sérieuse", se réjouit Bartholémy : "la saison 2007 a changé notre vie et le paddock nous considère maintenant comme une équipe d'usine à part entière !"

Seul bémol : Kawasaki est le seul des quatre constructeurs nippons à ne pas avoir enregistré de victoires cette saison... Une situation frustrante que Bartholémy entend bien inverser dès 2008 grâce aux compétences d'Hopkins, mais aussi par le choix délibéré de garder la même machine : "en 2008, nous n'aurons pas de nouvelle moto et c'est à mon avis un choix très positif. Garder la même moto en faisant les changements à chaque fois que c'est nécessaire est quelque chose qui nous rendra plus forts. Notre machine a fonctionné de mieux en mieux au cours de la saison : pourquoi risquer d'introduire un nouveau concept ?"

Fort de raisonnement, Michaël Bartholémy croise les doigts pour disputer une très bonne saison 2008... avant de pouvoir jouer le titre mondial en 2009 : "je suis convaincu que nous pouvons le faire, totalement convaincu ! Nous avons de très, très bonnes personnes avec nous et je pense que nous avons la meilleure équipe du plateau. Nous avons eu des hauts et des bas, mais ensemble, nous avons développé une moto incroyable et monté une équipe d'usine. Je me sens extrêmement fier de chacun !"

Sa conviction inébranlable est également basée aussi sur les relations de confiance que le manager a su tisser avec les dirigeants japonais : une condition indispensable selon lui pour avancer dans la même direction avec le maximum de réussite.

Ainsi, l'usine vient de lui faire la promesse de rester dans le programme MotoGP jusqu'en 2011 minimum, tout en souhaitant tout de même nouer un partenariat avec un sponsor : "Kawasaki est très conscient des dépenses engendrées par le MotoGP, c'est pourquoi nous avons travaillé dur cette année pour attirer un grand sponsor extérieur au monde la moto... Mais ce n'est pas qu'une question d'argent, c'est aussi pour associer notre nom à d'autre marchés que la moto", précise le team manager.

Lucide et déterminé, cet homme direct veut asseoir la réputation de Kawasaki dans l'univers ultra concurrentiel du MotoGP : comptant sur la régularité de West et l'opiniâtreté d'Hopper, le team manager compte bien glisser du vert sur le podium aussi souvent que possible ! Rendez-vous en 2008... sur Moto-Net.Com évidemment !

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