L'intelligence artificielle, récurrente et souvent inquiétante vedette des films de science-fiction, devient progressivement une réalité sur quelques prototypes de robots, comme le célèbre Asimo Honda. Kawasaki cherche désormais à l'étendre à la moto, afin de lui permettre de percevoir les émotions de son pilote ! Explications.
"Le système permettra une communication entre le pilote et sa moto afin d’échanger des informations dans le but qu’ils évoluent dans une même optique, ouvrant ainsi la porte à des expériences sur route jusqu’alors inédite", assure le groupe Kawasaki Heavy Industries (KHI), visiblement résolu à repousser encore plus loin toutes les démarches déjà entreprises en termes de systèmes de transports intelligents (lire notre Dossier spécial sur les systèmes de transports intelligents et les motos connectées).
L'objectif, encore un peu abstrait à ce jour, vise à développer des motos capables d'évoluer "en phase avec son pilote", précisent les Verts qui entendent créer un système en mesure de percevoir les habitudes de pilotage pour donner "une personnalité unique à la moto reflétant les singularités du pilote". A la fois enthousiasmant... et vaguement flippant !
"Les motos utiliseront les ICT (technologies d’information et de communications), y compris l’IA (intelligence artificielle) pour atteindre cet objectif : elles utiliseront un générateur d’émotions ("Emotion Generation Engine") et un système de dialogue naturel ("Natural Language Dialogue System"). D’après les mots prononcés par le pilote, le système sera capable d’analyser les intentions comme l’état émotionnel de celui-ci", développe Kawasaki. Une sorte de psychanalyse sans le divan ? Tonton Sigmund doit se retourner dans sa tombe...
"En accédant aux banques de données Kawasaki sur les châssis et le roulage, stockées sur un Cloud, ou bien en se référant directement à la multitude d’informations disponibles sur Internet, le système proposera des conseils pertinents afin d’améliorer le plaisir et les sensations de roulage du pilote, tout comme des recommandations sécuritaires adaptées à la situation. Via une technologie de gestion électronique avancée, le système mettra continuellement à jour les paramètres de la machine en fonction des actions et du style de conduite du pilote", prévoit encore KHI. Tout un programme !
Toutes ces interactions répétées finiraient par créer une véritable communication entre l'homme et la machine, cette dernière étant capable de tenir compte de l'état émotionnel du pilote pour s'adapter à ses demandes. Mais à terme, ces nouvelles motos - qui "possèderont des traits de caractère et une personnalité individuelle", comme l'envisage Kawasaki - ne risquent-elles pas d'entrer en conflit avec certaines décisions du pilote, aussi bien dans une optique de sécurité routière que dans la façon d'utiliser la mécanique. "Mais passe la six, bon sang ! Tu crames du coco pour rien"...
Blague à part, dans cet hypothétique cas de figure, qui aura le dernier mot : la main de l'homme ou l'ECU de la moto ? Dans la mesure où cette centrale électonique sera certainement en mesure de contrôler toutes les fonctions du deux-roues (l'accélérateur via l' injection et le freinage par le biais des ABS désormais électroniques), la réponse semble évidente... et potentiellement terrifiante !
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