Avec 17 150 immatriculations en 2008, Piaggio affiche une baisse de -22,9% sur le marché français du motocycle. Jean-Philippe Dauviau, directeur marketing Piaggio France, établit pour Moto-Net.Com le bilan 2008 de la marque et dévoile ses objectifs 2009.
Moto-Net.Com : Que vous inspire l'évolution générale du marché du deux-roues en 2008 ?
Jean-Philippe Dauviau, directeur marketing de Piaggio France : Notre attention est focalisée sur le marché du scooter, un segment qui a progressé de 6% en 2008 si on y intègre notre MP3 LT qui reste un scooter. Le marché est donc sain. Les derniers mois de novembre et décembre affichent des croissances négatives liés à la conjoncture économique mais aussi à une météo froide et pluvieuse.
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M.-N.C. : Quel bilan dressez-vous de votre année en 125 et en gros cubes ?
J.-P. D. : Globalement nos ventes ont baissé de 10% en volume, mais nous avons évolué positivement avec un prix moyen de vente en hausse.
M.-N.C. : Êtes-vous pleinement satisfaits des résultats de vos meilleures ventes : XEvo 125, MP3 125, Vespa LX125 et GT, Gilera Nexus 125 et GP800 ?
J.-P. D. : Le Xevo a compensé une bonne partie de nos pertes dues à l'arrêt du X9 en 2007. Le MP3 125 a connu un bon début d'année mais s'est ralenti à cause des rumeurs sur le lancement de la version LT. Les Vespa LX et GT ont globalement souffert de toutes les promotions dans le segment GT qui ont aspiré les prix vers le bas. Dans ce contexte, le différentiel prix devient difficile à maintenir. Le Nexus 125 est en ligne avec nos objectifs. Enfin, le GP 800 correspond également à nos prévisions, même s'il aurait pu faire mieux.
M.-N.C. : Quels sont les modèles dont les ventes vous ont déçu ?
J.-P. D. : Le X7 125 n'a pas trouvé son public à cause d'un prix de lancement trop élevé, alors qu'il représente un bon scooter urbain, agile et performant. Repositionné à 3099 € en 2009, nous espérons qu'il reprendra de la part de marché.
M.-N.C. : Vos nouveautés 2008 (Piaggio, Gilera et Vespa) ont-elles réussi leur première année ?
J.-P. D. : A part le X7 que nous avons évoqué ci-dessus, les autres nouveautés ont correctement pris leur place dans un marché fortement promotionné en 125 cc.
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M.-N.C. : Quelle a été la bonne surprise 2008 ?
J.-P. D. : Sans hésitation, le succès du MP3 LT 250 cc et 400 cc qui s'est vendu à plus de 2 000 exemplaires sur le dernier trimestre. Si l'on intègre le LT dans le marché du scooter, il représente quasiment 2% de part de marché sur l'année alors qu'il n'a été commercialisé que trois mois.
M.-N.C. : Quelle a été la moins bonne ?
J.-P. D. : Le X7.
M.-N.C. : Quel a été selon vous l'événement marquant de l'année 2008 dans le monde du deux-roues ?
J.-P. D. : Je pense naturellement à notre MP3 LT qui ouvre une nouvelle voie dans la mobilité urbaine.
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M.-N.C. : Quelle est la situation de Piaggio aux échelles européenne et mondiale ?
J.-P. D. : La plupart des pays européens subissent la crise économique à des degrés divers. Nous pouvons retenir la belle performance de Piaggio en Hollande et surtout aux USA où le MP3 effectue un démarrage très positif grâce à la hausse des prix des carburants qui détourne les Américains de l'automobile.
M.-N.C. : Quelles sont les autres activités du groupe Piaggio et quelles répercussions ont-elles sur votre activité "Scooter", d'un point de vue technologique, sportif mais aussi budgétaire et financier ?
J.-P. D. : Le groupe Piaggio, avec les marques Piaggio, Vespa, Gilera, Aprilia, Moto-Guzzi et Derbi, possède une force incroyable de jouer dans tous les segments du marché du deux roues. La position de premier constructeur européen et de motoriste nous confère une capacité à développer des synergies qui bénéficient à toutes les marques.
M.-N.C. : Comment vos nouveautés 2009 (Piaggio, Gilera et Vespa toujours) ont-elles été accueillies par votre réseau et par l'ensemble des utilisateurs ?
J.-P. D. : Les concessionnaires Piaggio participent activement aux lancements de nouveaux produits. Des véhicules comme le MP3 LT mobilisent rapidement les énergies et permettent d'atteindre rapidement des résultats significatifs. Concernant les utilisateurs, ils connaissent nos produits phares comme le MP3, Xevo, les Vespa, le GP800. Ils connaissent également les points de vente dans leur zone où ils peuvent essayer les modèles récents. Ensuite, c'est à nous de faire la différence en facilitant l'achat par des offres à valeur ajoutée ou des services...
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M.-N.C. : Lors de la présentation presse des MP3 LT (accessibles aux automobilistes), vous nous annonciez l'arrivée début 2009 de la version hybride... Avez-vous du nouveau à ce sujet ?
J.-P. D. : Aucun constructeur n'a encore lancé de scooter hybride alors que différents prototypes ont été présentés lors de salons internationaux. Piaggio a développé plusieurs projets et conduits des tests. Le MP3 Hybride est le concept le plus abouti. Il est possible que Piaggio ouvre le bal avec le MP3 en 2009, mais nous sommes encore dans l'attente d'une confirmation. Les clients actuels sont surtout focalisés sur l'aspect économique des produits. Les voitures hybrides arrivent difficilement à un équilibre financier. Un véhicule hybride est un produit d'image que seuls les grands constructeurs peuvent se permettre de mettre sur le marché. Soyons donc encore un peu patients...
M.-N.C. : Quels sont vos objectifs en 2009 ?
J.-P. D. : En termes de vente, nous souhaitons reconquérir de la part de marché en optimisant le positionnement de nos produits, en lançant de nouveaux modèles ou versions. Notre réseau va évoluer sur le plan qualitatif par l'amélioration de la présentation des points de ventes et par la proposition des services qui facilitent l'achat : crédit, assurance... Enfin, nous soutiendrons nos marques en communiquant sur nos produits "phares".
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M.-N.C. : La part d'Internet a-t-elle augmenté dans votre activité en 2008 ?
J.-P. D. : Internet est une source incontournable de contact avec le client final. Les utilisateurs de scooters sont des gens pressés dans leur mode de transport mais aussi dans leur consommation média. Internet représente donc un support d'information incontournable mais vaste. A nous de faire la différence par une stratégie de création de contenu d'information, de partenariats et de publicité classique sous forme de bannières...
M.-N.C. : Quels sont vos grands rendez-vous en 2009 ?
J.-P. D. : Nos plans sont en cours de finalisation. Il est encore trop tôt pour en parler !
M.-N.C. : Que pensez-vous de la nouvelle formation obligatoire de 3 heures pour les titulaires du permis B qui souhaitent goûter aux joies du 125 ?
J.-P. D. : Je ne pense pas que ce soit un frein à l'accès aux deux-roues. Seuls les plus jeunes sont soumis à cette contrainte sécuritaire. Cette génération a toujours voyagé dans des sièges auto, attaché sa ceinture... La sécurité fait partie de leur univers. Je regrette juste l'obligation d'effectuer la formation sur une moto 125 alors que le scooter représentera 70% des utilisations.
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M.-N.C. : 2009 sera-t-elle l'année de la crise ?
J.-P. D. : Je n'ai pas de boule de cristal, mais quelles que soient les conditions économiques, le deux-roues restera toujours à la fois un outil utilitaire nécessaire pour se déplacer facilement et rapidement en ville, et un objet de plaisir passionnel, de liberté... Je reste donc optimiste pour notre secteur.
M.-N.C. : Comment abordez-vous le Mondial du deux-roues 2009 "Nouvelle formule" ?
J.-P. D. : Le Mondial évolue dans le bon sens : plus près des nouveaux clients des deux-roues, plus près des attentes des constructeurs. Les meilleurs experts sont réunis pour faire de cette édition un événement fort.
M.-N.C. : En conclusion, quelle maxime illustrerait le mieux votre bilan 2008 ?
J.-P. D. : 2008 restera un bon millésime mais pas une année exceptionnelle...
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