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DUEL
Paris, le 9 avril 2010

Hors compétition... mais pas hors-jeu !

Hors compétition... mais pas hors-jeu !

Dans la famille des motos sportives, deux modèles font actuellement bande à part : la Ducati 848 et la Suzuki GSX-R 750. Moto-Net.Com se devait donc de confronter l'italienne et la japonaise, à la fois sur route et sur circuit... Duel !

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Prise en main... et prises de tête !

Avant même de les démarrer, on comprend rien qu'en les enfourchant que ces deux motos "à part" roulent dans deux catégories différentes : alors que l'une se montre parfaitement accueillante et confortable pour une sportive, l'autre se révèle intransigeante et raide...

 Ducati 848 et Suzuki GSX-R 750 : Hors compétition mais pas hors-jeu !

En effet, sur la Suzuki, l'appui sur les poignets est bien moindre que sur la Ducati. Les jambes sont moins repliées sur la "Sept et demi" et peuvent même gagner de précieux millimètres d'amplitude via trois réglages offerts par les repose-pieds. Un atout des Gex 600, 750 et 1000 dont devraient d'ailleurs s'inspirer leurs concurrentes !

Enfin, bien que le 4-cylindres écarte davantage les genoux, ces derniers sont mieux accueillis sur la Suz' car pour les plus grands, le contact avec le cadre tubulaire de la Ducat' finit par lasser... D'autant que la selle penchée vers l'avant de la 848 renvoie systématiquement les rotules buter contre les tubes d'acier, tandis que celle de la GSX-R est plus plate et moins haute de 2 cm.

La japonaise se montre bien plus commode en terme de position et seuls les vrais tifosis accepteront d'être à ce point malmenés par la transalpine !

 Ducati 848 et Suzuki GSX-R 750 : Hors compétition mais pas hors-jeu !

Une fois les moteurs démarrés, le constat se confirme : le réveil de la Ducati est plus difficile et l'effort à produire pour mouvoir les deux pistons semble si important qu'on en viendrait presque à plaindre le démarreur et sa batterie ! Les vocalises du bicylindre sont si puissantes, même à bas régime, qu'on évitera de démarrer la bête sous la fenêtre des non-mélomanes !

On remercie en revanche les ingénieurs de Bologne d'avoir opté pour un embrayage à bain d'huile. À l'arrêt, le niveau sonore de la 848 est plus acceptable que celui des Supersport 748 ou 749 et la longévité devrait également être améliorée.

 Ducati 848 et Suzuki GSX-R 750 : Hors compétition mais pas hors-jeu !

De son côté, la Suzuki se montre particulièrement civilisée. Les bourdonnements du moulin au ralenti et les lents coups de gaz nécessaires au passage des premières vitesses pour sortir du garage puis de sa rue permettent de se faire discret comme un Ninja Shinobi !

En ville, le calvaire italien est accentué par les effluves de chaleur qui émanent rapidement du pot placé directement sous la selle. Pas besoin du compteur entièrement digital - superbe, lisible et très complet - pour deviner que dans les bouchons, la température du moteur peut grimper jusqu'à 105° C !

Pour naviguer dans le flot de la circulation ou manoeuvrer à l'arrêt, la GSX-R s'impose également : son rayon de braquage est un poil meilleur et surtout, les doigts du pilote ne sont pas pincés par le carénage lorsqu'on pousse à fond le guidon ! De plus, seule la Suz' dispose des warnings, utiles lors des remontées - tout en prudence - des files ininterrompues de quatre, six, voire huit ou dix-roues.

 Ducati 848 et Suzuki GSX-R 750 : Hors compétition mais pas hors-jeu !

On apprécie en revanche sur la Ducati le fait que chaque levier soit réglable en écartement, tandis que seul celui du frein l'est sur la Suzuki. Mais question agrément d'utilisation, l'avantage va de nouveau à la GSX-R 750 : malgré son léger manque de progressivité, la commande d'embrayage de la Suz' est bien moins dure que celle de la Ducat' qui demande une poigne de forgeron !

De même, la boîte de vitesse "Made in Japan" est plus douce et mieux étagée pour un usage urbain : on saute d'une vitesse à l'autre sans toucher à l'embrayage. Bien aidée par la souplesse et la rondeur de son moteur, la Gex permet de circuler en ville sur le deuxième, voire le troisième rapport. Les plus distraits ou moins bien réveillés peuvent même démarrer en seconde !

 Ducati 848 et Suzuki GSX-R 750 : Hors compétition mais pas hors-jeu !

Il n'en va pas de même sur la 848 : son pur sang italien rechigne à descendre sous les 2 500 tr/min et contraint le pilote à abuser de l'embrayage. Dans la circulation, difficile de choisir entre le premier et le deuxième rapport, même aux alentours de 50 km/h. À se demander si la 848 ne tire pas un poil long...

Côté pratique enfin, il y a belle lurette que les sportives se contentent du minimum syndical, voire carrément du "zéro charge patronale". Pas d'exception ici : l'italienne et la japonaise obligent leur propriétaire à transporter leurs affaires sur eux et la Suz' accueille tout juste un bloque-disque.

 Ducati 848 et Suzuki GSX-R 750 : Hors compétition mais pas hors-jeu !

Notons à cette occasion que notre 848 d'essai était dépourvue de repose-pieds passager, nous évitant ainsi la "joie" de tester le duo sur l'italienne. Déjà que l'accueil du passager n'était pas fameux sur la nippone...

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèles d'origine avec 700 km (Ducati)et 7 600 km (Suzuki) au compteur
  • Parcours : environ 500 km
  • Routes : ville, petites routes, autoroute et circuit
  • Consos : 6,0 l/100 km avec la 848 et 6,2 l/100 km avec la GSX-R 750 (en mode balade)
  • Pneus : Pirelli Dragon Supercorsa Pro sur l'italienne, Bridgestone BT016 sur la japonaise
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS DUCATI 848

  • Aptitudes sur circuit
  • Véritable mini 1198
  • Tarif de la "Black"

POINTS FORTS SUZUKI GSX-R 750

  • Compromis parfait sport-route
  • Moteur disponible et musclé
  • 25 ans et pas une ride

POINTS FAIBLES DUCATI 848

  • Inadaptée au quotidien
  • Trop fatigante sur route
  • Rapport final trop long

POINTS FAIBLES SUZUKI GSX-R 750

  • Manque d'attaque du frein avant
  • Vibrations à mi-régimes
  • Suspensions limites sur circuit

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