Honda VFR 1200 DCT Vs BMW K1300S : la suprématie remise en cause...

Cubant désormais 1 293 cc, la BMW K1300S se veut l'archétype de la moto plébiscitée par le "gentleman rider" : dotée d'un quatre cylindres en ligne suffisamment coupleux (140 Nm à 8 250 tr/mn en Full) pour tailler la route loin et longtemps avec armes et bagages, la "K13S" propose aussi une monumentale réserve de puissance pure (175 ch à 9 250 tr/mn partout sauf en France) et toute une batterie d'aides électroniques aussi élaborées... qu'optionnelles ! Scheiße...

Notre modèle d'essai était donc copieusement équipé par BMW France du pack "Sécurité" (indicateur de la pression des pneus RDC + antipatinage ASC") à 425 € et du pack "S" (shifter + réglage électronique de suspensions ESA II + poignées chauffantes + ordinateur de bord) à 1450 euros. Face à un tel degré de sophistication (à quand l'horoscope et la météo ?), la VFR fait triste mine : s'il est un point sur lequel la nouvelle Honda surprend - négativement -, c'est justement au regard de son maigre contenu technologique, qu'il soit de série ou en option...

Étonnement, hormis l'ABS intégral de série et la boîte à double embrayage - une option à 1300 euros -, la VFR 1200 se dispense en effet des services de l'électronique : pas d'antipatinage - alors que le V4 Honda balance tout de même 173 ch et 129 Nm de couple à la roue arrière en Full ! - ni de choix de cartographies d'injection ou d'ajustements de suspensions au guidon, et encore moins d'ordinateur de bord.

Une dernière lacune d'autant plus préjudiciable sur ce type de machine que l'austère console de bord Honda n'assure que le minimum syndical (lire les parties "Instrumentations" de nos fiches techniques ci-après) : deux trips, l'heure, une jauge à essence - mais pas de témoin ni de trip de passage en réserve -, la température de l'air et du moteur et, sur la version DCT, un indicateur de rapport engagé et le choix de sélection : automatique (AT) avec ses modes "D" ou "S" ou manuel (MT).

Fort heureusement, la principale nouveauté 2010 du premier constructeur mondial possède des atouts particulièrement travaillés sur ce millésime, à commencer par son originalité esthétique et sa qualité de réalisation au-dessus de tous soupçons !

Placées côte à côte, le constat est effectivement sans appel entre la Honda et la BMW : la VFR attire tous les regards avec son phare en forme de demi X et son magnifique double carénage vierge de toutes vis !

Hormis le caractère peu flatteur du volumineux silencieux et de la visserie des carters moteurs, la Honda frôle le sans faute visuel, surtout dans cette déclinaison blanche qui ne fait que renforcer ses lignes distinguées et innovantes. Statutaire, la belle VFR 1200 DCT domine une BMW K1300S à la plastique plus "brute de décoffrage" : longue comme un jour sans bretzel (1 585 mm d'empattement contre 1545 pour la VFR), l'allemande exhibe une "Kolossale" optique avant, des lignes taillées à la serpe et une finition indigne de son rang sur certains aspects.

Certes, la présence de durits tressées et d'un feu arrière à diodes sur la BMW est appréciée là où la Honda se contente de caoutchouc et d'ampoules, mais à plus de 16 000 euros (sans options !), le constructeur allemand aurait pu accorder plus d'attention aux soudures du châssis en aluminium, et surtout revoir certains traitement de surface : d'inadmissibles points de rouille parsemaient déjà les trois disques de freins avec moins de 5 500 km au compteur !