Le pilote Rachel Nicotte, surnommé "le patron du Supersport", vice-champion d'Europe 500, triple champion de France 500 et 600 et double vainqueur des 24 Heures du Mans, a choisi de mettre fin à ses jours ce week-end à l'âge de 48 ans...
"C'était quelqu'un que j'appréciais énormément... Nous savions tous qu'il traversait une période difficile de sa vie, mais je suis sous le choc", confie Marc Troussard, très touché par la disparition à l'âge de 48 ans de Rachel Nicotte, pilote unanimement apprécié dans le monde du sport moto français.
"Je lui dois beaucoup. Je ne le connaissais que depuis un peu plus d'un an, mais sufisamment pour avoir pu apprécier pas mal de ses qualités. Et il en avait un stock, de qualités", se souvient Marc : "c'était un mec simple, modeste, humble et passionné. Ex-pilote pro, il était un metteur au point hors pair et un remarquable instructeur qui savait ce qu'il disait. Il a notamment su me faire comprendre pourquoi il fallait freiner là et pas là... Après m'avoir démontré le potentiel de ma moto en claquant un temps infaisable pour moi au circuit d'Arnos, il me recevait chez lui à Tosse, dans cette région magique des Landes dont il était tombé amoureux, pour partager un dîner plein d'anecdotes de ses années de gloire en endurance aux côtés de Morillas, Sarron, etc."
"Il avait gagné les 24 Heures du Mans en 1991 sur la Yamaha n°9 en compagnie de Philippe Monneret et de moi-même", se souvient également Bruno Bonhuil, lui aussi très touché, qui lui rend hommage en diffusant sur son site une vidéo du Bol en 1991 (www.bike70.com). "Nous sommes tristes et nous compatissons très sincèrement à la douleur de sa famille et de ses amis...."
"Rachel fait partie de ceux qui m'ont le plus apporté en tant que pilote, en tant que formateur et en tant qu'homme", regrette de son côté Christophe Guyot, team manager "sous le choc" du GMT 94 pour qui avait roulé Rachel en 1996 sur le circuit d' Assen, alors qu'il était officiel Yamaha aux 24 Heures du Mans. "Il n'avait cessé de m'aider à progresser. Dans les moments de doutes propres à tout sportif, j'ai souvent apprécié son contact et sa personnalité. Pour cela, je lui dois une partie de mon titre de champion de France en 1998. Il m'a également aidé à construire l'organisation et la stratégie qui font de nous une bonne équipe d'endurance aujourd'hui. Pour moi, il faisait partie des plus grands"...
Surnommé le "patron" du Supersport, Rachel Nicotte avait aussi remporté les 24 Heures du Mans à deux reprises. Il fut également vice-champion d'Europe 500 cm3 et trois fois champion de France en 500 cm3 et en 600 Supersport.
"C'était un grand pilote assorti d'un authentique passionné de motos", poursuit Christophe : "lui aussi considérait que rien n'était irréalisable, pour reprendre ses propres mots qu'il m'a écrits après notre première victoire au Mans... Notre dernier point commun est qu'il était le dernier vainqueur des 24 Heures du Mans sur une Yamaha... Pour moi, pour nous, c'est surtout un ami que nous perdons. Avec la douleur de ne pas avoir su l'aider à surmonter sa souffrance. Je pense à ses trois filles, à Anne et à tous ses proches qui ressentiront la même peine"...
"Bref, c'était un monsieur super accessible par sa gentillesse et son écoute", résume Marc Troussard qui aurait "voulu pouvoir lui parler davantage, passer encore plus de temps avec lui... Chacune de ses paroles je me les gravais dans le cerveau, c'était quelqu'un Rachel... Il a choisi de prendre une route qu'on prendra tous un jour. Il a pris ce cap un peu trop tôt, mais bon... Il l'a choisi, il devait savoir pourquoi... On te regrettera longtemps, Rachel ! Et Groland aussi est en deuil, car qui va régler nos suspensions maintenant ?"
Les obsèques de Rachel Nicotte auront lieu demain à Nogent-en-Bassigny, en Haute-Marne. Moto-Net s'associe à la douleur de sa famille et de ses proches...
.
.
.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.