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MOTOGP 2009 - SACHSENRING
Paris, le 20 juillet 2009

GP d'Allemagne : Rossi et Lorenzo éclipsent la concurrence !

GP d'Allemagne : Rossi et Lorenzo éclipsent la concurrence !

9ème manche du championnat du monde, le Grand Prix du Sachsenring a été le théâtre d'un nouvel affrontement entre Valentino Rossi et Jorge Lorenzo : très en verve, les Yamaha Boy's se sont livrés un fantastique duel que le Docteur remporte d'un cheveu...

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MotoGP : le gros baston !

Malgré une météo peu amène durant tout le week-end, les spectateurs allemands se sont déplacés en masse autour du Sachsenring : à quelques minutes du départ, ils sont plus de 100 000 à retenir leur souffle au moment où les MotoGP s'apprêtent à déchaîner toute la furie de leurs moteurs surpuissants...

MotoGP : le gros baston !

Départ : Rossi prend un excellent départ devant Dani Pedrosa, Randy de Puniet, Casey Stoner, Alex de Angelis et Jorge Lorenzo. Alors qu'il se battait avec les meilleurs, Randy part à la faute pour la troisième fois du week-end : le n°14 se relève indemne, déçu de signer son premier résultat blanc de la saison…

Rossi tente de creuser l'écart sur Pedrosa tandis que Stoner revient petit à petit sur l'espagnol. Andrea Dovizioso réalise les meilleurs chronos et taxe la quatrième place à son "vieux" rival, Jorge Lorenzo, mais le majorquin ne s'en laisse pas conter et repasse la Honda RCV212 dans un enchaînement rapide !

MotoGP : le gros baston !

Sixième, Alex de Angelis perd peu à peu du terrain sur les hommes forts du championnat... avant de se resaisir et de dépasser avec la manière Andrea Dovizioso ! Ultra véloce, Casey Stoner tente un freinage incroyable sur Dani Pedrosa dans un gauche et le double dans un style superbe ! Pilote le plus rapide en piste, l'australien revient facilement dans l'échappement de la Yamaha de Rossi : dans le même gauche où il a passé Pedrosa, le n°27 dépasse Rossi avec aisance, le train avant de sa Ducati comme rivé sur un rail !

MotoGP : le gros baston !

Les quatre hommes forts du championnat se retrouvent désormais roue dans roue à plusieurs longueurs d'Alex de Angelis et Andrea Dovizioso. Légèrement en dessous du rythme de Stoner et de Rossi, Pedrosa se fait passer par Lorenzo qui a senti le danger : le n°99 recolle aussitôt les deux hommes de tête, tandis que Pedrosa fait l'effort pour garder le contact.

Parti 13ème, Marco Melandri apparaît à la septième place : belle performance de la part de l'italien, qui réalise une saison plus qu'intéressante avec sa ZX RR Hayate privée de soutien de Kawasaki : grâce à sa dixième place à Laguna Seca, le n°33 a marqué 61 points sur les huit premières courses de l’année, soit quatre fois plus que le total de points de John Hopkins avec une Kawasaki d'usine sur la totalité de la saison 2008 !

MotoGP : le gros baston !

A quinze tours de l'arrivée, Casey Stoner semble devoir faire plus d'efforts que Rossi et Lorenzo pour garder le rythme imposé depuis le début de la course : la Ducati glisse à l'accélération, élargit un peu en plongeant à la corde et pourtant, Rossi reste sagement derrière l'australien, suivi comme son ombre par Lorenzo et - un peu plus loin - Pedrosa.

Après plusieurs tours dans la roue de Stoner, Vale plonge sous les roues de l'australien pour s'emparer de la première place, immédiatement imité par Lorenzo qui se damnerait plutôt que de laisser son chef de file s'échapper ! Belle course également d'Alex de Angelis qui laisse Dovizioso loin derrière : en difficulté, l'officiel HRC se fait d'ailleurs attaquer et dépasser par Marco Melandri !

MotoGP : le gros baston !

En tête de course, les deux Yamaha Boy's assurent encore une fois le spectacle : le public attend la bagarre qui ne manquera pas d'éclater d'ici quelques tours ! Incapables de suivre la cadence, Stoner et Pedrosa accusent déjà près d'une seconde de retard sur le n°46 et son coéquipier. Frustré, le n°27 remet un coup de collier et parvient à signer le meilleur tour en course avec sa Ducati pour tenter de revenir au contact de Rossi et Lorenzo.

La manoeuvre donne des idées à Pedrosa et Lorenzo : pendant que le pilote Honda taxe Stoner à l'entame de la ligne droite des stands, Lorenzo fait les freins à Rossi à l'issue de cette même portion de piste ! A quatre tours du drapeau à damiers, Andrea Dovizioso rentre aux stands et abandonne - visiblement en proie à des soucis de pneus - tandis que Stoner se rate dans une courbe et perd le contact sur les trois hommes de tête.

MotoGP : le gros baston !

A deux tours de l'arrivée, Rossi réalise la même attaque sur Lorenzo que celui-ci juste avant et reprend le leadership de l'épreuve ! Illico, le Docteur entreprend de soigner cet encombrant coéquipier et envoie du gros gaz pour s'en défaire... Mais le majorquin s'accroche, car il possède un avantage théorique sur le n°46 : pariant sur la clémence de la météo, Lorenzo est parti en pneu "extra-hards" à l'arrière, là où Rossi a choisi un pneu un peu moins dur...

Le majorquin, qui semble bénéficier d'un intéressant surcroît d'adhérence dans les dernières boucles, en profite pour tenter l'extérieur dans le premier droit du circuit, car Rossi lui a fermé l'accès par l'intérieur ! Mais ça ne passe pas et le n°99 en est quitte pour re-cravacher sévère !

Dernier tour : Lorenzo déploie toute son énergie et son talent pour parvenir à recoller son rival à trois virages de l'arrivée... Mais Rossi, bien conscient de la menace, freine milieu de piste pour condamner toute tentative de dépassement ! Le n°99 tente de s'infiltrer par tous les côtés, mais il bute sur un Docteur particulièrement déterminé !

MotoGP : le gros baston !

Dans le dernier virage, les deux M1 officielles sont côte à côte... Mais "Vale", mieux placé à la réaccélération, franchit la ligne d'arrivée 0,099 seconde avant Lorenzo ! Valentino Rossi signe ainsi son 101ème succès et son 159ème podium en Grand Prix en matant de nouveau ce satané Lorenzo ! Quelle course et surtout quelle intensité dans les manœuvres des deux pilotes Yamaha qui mènent le championnat du monde, séparés par seulement 14 points...

Ils s'expliquent :

MotoGP : le gros baston !

Valentino Rossi (1er) : “C’était fun, mais très dur ! Les leaders avaient tous fait des choix de pneus différents et toutes les motos se comportaient différemment. A la mi-course j’ai réussi à doubler Casey mais j’ai ensuite vu que Jorge l’avait directement passé et je me suis dit "oh non, encore !" C’est toujours difficile de se battre contre Jorge. J’ai essayé de pousser aussi fort que possible, mais il est parvenu à doubler. J’ai attaqué en sachant qu’il est très difficile de dépasser ici, alors j’ai essayé de rester devant. Dans le dernier tour, j’ai été le plus rapide dans les sections les plus importantes”.

Jorge Lorenzo (2ème) : “Comme à Montmeló, nous avons perdu la bataille, mais ce n’est pas un problème. Je pense que nous pouvons être contents parce nous sommes toujours devant et que nous progressons. La course a été très dure parce que cette piste est assez lente et il faut tout donner physiquement, alors garder le rythme de Valentino a été difficile. Passer devant lui était très compliqué parce qu’il freinait très dur et très tard. Je suis bien sûr déçu d’avoir encore perdu dans une course très serrée, c’est toujours triste, mais je sais que nous sommes capables de nous battre avec Valentino et vu son expérience, c’est quelque chose dont je suis fier. La seconde place était importante aujourd’hui et le championnat est loin d’être terminé.

Dani Pedrosa (3ème) : “Le podium c'est bien, mais je pense que nous aurions pu gagner... Nous étions suffisamment forts, mais j’avais un problème avec mon pneu avant quand j’allais vite. Mon co-équipier semblait avoir le même problème alors je suis content d’être sur le podium, mais je pense que nous aurions pu aller plus vite aujourd’hui".

MotoGP : le gros baston !

Randy de Puniet (chute au premier tour) : "La déception est grande évidemment, après un bon départ qui m'avait permis de pointer en troisième position derrière Pedrosa. Mais j'ai ensuite commis une erreur dans le premier virage à droite avant la grande descente en rouvrant les gaz un peu trop tôt alors que la machine était encore bien sur l'angle. Ça n'a pas pardonné et je me suis immédiatement fait éjecter... Même si je m'estime chanceux de m'en sortir indemne, cette chute est une petite régression pour l'équipe et moi-même au championnat. Avec le rythme que nous avions, nous aurions eu l'opportunité de réaliser une superbe course et de nous battre pour une place dans le Top 5. Je conserve malgré tout la 10ème place au championnat provisoire et nous allons repartir d'une feuille blanche pour construire un résultat positif à Donington".

Résultats du GP d'allemagne

Classement général provisoire MotoGP

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Biaggi, Gibernau, Hayden-Pedrosa, Stoner et maintenant Lorenzo. 6 grands noms pour affronter Rossi et 6 approches différentes. Complexe de supériorité pour Biaggi Stoner et Lorenzo, complexe d'infériorité pour Gibernau, Hayden et Pedrosa (dans son cas, c'est son mentor Puig qui nourrit le complexe de supériorité). La réponse aux questions qu'ils se posent est toujours la même: inflexibilité et victoire de Rossi à chaque combat rapproché. De mémoire, le seul en catégorie reine qui ait battu Rossi après gros baston sur les derniers tours ne fait pas partie de la liste puisqu'il s'appelle Elias. Il a d'ailleurs involontairement offert le titre à Hayden cette année là. Depuis tant d'années, la première force de Rossi, au delà de ses indéniables qualités de pilote, c'est d'avoir su assumer le poids psychologique d'être pilote leader d'une usine, quel que soit son âge. Biaggi ne vivait qu'avec des rapports de force lors de ses jours sans, pour masquer ses carences. Gibernau souffrait de n'avoir remporté aucun titre, et de ne pas être un vrai pilote d'usine. Hayden devait assumer un très lourd héritage après les années Rossi, même s'il s'en acquita fort bien en 2006. Pedrosa a d'abord du accepter que son propre coéquipier décroche le titre, alors qu'il n'avait plus tout le soutien de l'usine. Stoner s'est placè sur orbite, dès sa première année Ducati, et s'est mis énormément de pression pour les années suivantes en ne s'accordant pas le moindre faux pas. Et aujourd'hui Lorenzo tutoie les étoiles pour la deuxième année consécutive. Ce qui m'impressionne chez ce jeune pilote, c'est que justement rien ne semble l'impressionner. Doté d'une intelligence très supérieure à la moyenne, il souffle le chaud et le froid, tantôt en expliquant qu'il est là pour apprendre, tantôt en montrant qu'il sait déjà. Et ça, à part Rossi, aucun autre pilote n'a su le faire aussi bien ces dernières années. Biaggi n'a jamais conquis le Nirvana et est parti frustré en SBK, Gibernau a réalisé un vieux rêve en devenant officiel Ducati aux côtés de Capirossi lorsqu'il a compris qu'il ne serait jamais champion du monde. Hayden a réalisé son rêve de titre et semble résigné depuis. Stoner n'arrive plus a redescendre sur terre depuis son titre, quant à Pedrosa, il semble aujourd'hui être soulagé quand il fait un podium. A tel point qu'il paraissait même surpris d'être sur la plus haute marche à Laguna Seca. Lorenzo pendant ce temps, apprend très vite à se faire aimer, en affichant un courage héroïque sur sa moto le lendemain de monstrueux volumes laissant d'importantes séquelles physiques. Il apprend la patience en assurant de gros points plutôt que de se mettre au tas pour une hypothétique et éphémère gloire. Il marque les esprits avec ses drapeaux Lorenzoland. Il sait rendre hommage à Rossi, même si aujourd'hui ses dernières défaites doivent lui rester en travers de la gorge. Il devient la pierre angulaire de la période des transferts et deviendrait avec Rossi le pilote de motogp le mieux payé s'il succombe à l'offre de Honda. Il accumule les bons résultats, au point de se voir offrir les réglages du Maître, ce dont Hayden et Edwards ont rêvé avant lui. Bref, il fait son nid patiemment et avec intelligence, mais ce nid ressemble foutrement à un nid d'aigle. Ce garçon apprend très vite et a déjà acquis en deux saisons l'expérience que d'autres avant lui ont mis des années à engranger. Alors, que Lorenzo reste une année de plus chez Yamaha, ou qu'il réponde à l'offre de Honda, même s'il doit développer seul la moto, une chose est sûre, vous avez là le nom de la relève ! L'histoire est en marche pour ce garçon, et le jour où il coiffera sa première couronne, ne sera que le premier jour d'un parcours étoilé. En attendant: Chapeau bas Valentino !

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