Le soleil est de retour et les conditions de nouveau réunies pour se (re)faire plaisir à moto ! Et si on voyait ce que ça donne sur deux gros supermotards italiens au caractère bien trempé, l'Aprilia Dorsoduro et la Ducati Hypermotard ? Face à face !
Mais avant de tirer un trait définitif sur la catégorie des gros supermotards, il convient de saluer la grande accessibilité de nos machines. Malgré des hauteurs de selle conséquentes (845 mm pour l'Hypermotard et 870 mm pour la Dorsoduro), on se sent tout de suite à l'aise et en confiance à leurs guidons.
Une fois en selle, l'Aprilia propose une position naturelle et une maniabilité hors pair. Son large guidon est parfaitement positionné et les genoux viennent naturellement trouver leur place de part et d'autre du fin réservoir.
C'est un petit peu moins bien sur la Ducati : tandis que l'on fait corps avec la Dorsoduro, on a plus l'impression d'être juste "posé" sur l'Hypermotard, en raison du guidon placé bien plus bas que sur la Dorsoduro. De plus, la selle et le réservoir écartent sensiblement plus les jambes.
En revanche, les manoeuvres moteur coupé s'avèrent beaucoup plus faciles avec la 1100 qu'avec la 750. Cette dernière souffre d'un centre de gravité plus élevé et accuse 7 kg de plus que sa concurrente (186 kg à sec pour l'Aprilia et 179 kg pour la Ducati), malgré sa cylindrée inférieure de précisément 328 cc.
Facile et agile, l'Hypermot' et la Dorso' se révèlent bien évidemment à l'aise en ville où leur côté joueur les rend particulièrement plaisants, quoiqu'un peu pousse-au-crime… Nos deux italiennes se laissent emmener au milieu des bouchons avec aisance, sans se montrer aussi efficaces toutefois que des SM monocylindres qui pèsent souvent 50 kg de moins.
De plus, elles souffrent toutes les deux des mêmes défauts agaçants une fois la circulation devenue inextricable. Le premier vient de leur twin, certes bourré de caractère mais également assez rugueux et brutal. Les deux moulins cognent énergiquement sous les 2 000-2 500 tr/mn et imposent de requérir souvent à l'embrayage pour conserver un pilotage fluide.
Le phénomène s'atténue quelque peu sur l'Aprilia si l'on roule en mode Touring ou Rain, le Sport étant décidément assez brutal. En second lieu, les boîtes de vitesses quelque peu récalcitrantes dans les embouteillages - sur la Dorsoduro comme sur l'Hypermotard - imposent de tricoter allègrement du sélecteur pour trouver le point mort aux feux rouges.
Enfin, les deux machines sont pénalisées des guidons bien trop larges pour se faufiler facilement entre les voitures. Particulièrement sur la Ducati dont la largeur, rétroviseurs déployés, dépasse les 120 cm ! Du coup, en ville, on ne roule qu'avec le rétro de gauche et il n'est pas rare de temporairement le replier pour remonter une file, sans vision arrière pour le coup : pas génial pour la sécurité !
Pour le reste, on a réellement l'impression d'être le roi de la ville au guidon de ces deux engins ! Vue imprenable sur la circulation, look ravageur, sonorité diabolique, twin agressif à souhait : le succès est garanti à tous les feux comme aux terrasses de cafés !
En outre, les deux italiennes se payent le luxe d'offrir des rayons de braquage très convaincants, ce qui est suffisamment rare - notamment chez Ducati - pour le souligner ! Leurs bicylindres préfèrent les heures creuses et les rues dégagées pour s'exprimer et n'aiment pas trop chauffer dans le trafic, en particulier le bloc refroidi par air et huile de l'Hypermotard.
Mais attention, rouler à 50 km/h en ville avec ces deux machines relève d'un véritable exercice de concentration ! Soit on reste en seconde - mais les moteurs se montrent alors assez brutaux -, soit on croise en troisième ou en quatrième sur un filet de gaz - mais dans ce cas le couple vous propulse très vite bien au delà des vitesses légales...
Arrêtés aux feux, les nombreuses infos fournies par les tableaux de bord - complets et accessibles du commodo gauche en prime ! - occuperont un bon moment leurs propriétaires : sur les deux machines, on peut afficher les infos de bases (vitesse, 2 trips, odomètre, horloge) mais également bien d'autres données (conso moyenne et instantanée, vitesses moyenne et maxi, températures moteur, chrono, etc.).
Avantage cependant au compte-tours analogique de la Dorsoduro qui s'avère beaucoup plus lisible que le barographe à cristaux liquides de l'Hypermotard. L'Aprilia indique également dans sa fenêtre digitale le mode de cartographie d'injection sélectionné : S, T ou R (Sport, Touring et Rain) que l'on change grâce au bouton de démarreur. On regrette juste l'absence d'un indicateur de rapport engagé qui serait bien pratique pour exploiter au mieux ces deux twins gavés de couple !
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CONDITIONS ET PARCOURS | ||
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POINTS FORTS APRILIA DORSODURO 750 | ||
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POINTS FORTS DUCATI HYPERMOTARD 1100 | ||
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POINTS FAIBLES APRILIA DORSODURO 750 | ||
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POINTS FAIBLES DUCATI HYPERMOTARD 1100 | ||
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