Depuis le milieu des années 90, Ducati Monster et Triumph Speed Triple marient avec brio une forte identité visuelle à un moteur gros comme ça ! Un essai comparatif entre le nouveau 1100 rital et le dernier millésime du 3-pattes anglais s'imposait...
Bien installé sur la Speed, les pieds légèrement pliés vers l'arrière et le buste bien droit, l'épreuve de la ville permet déjà de mettre le doigt sur d'importantes différences entre les deux motos
Ronronnant comme une vieille GT de Rallye, le trois-pattes Triumph reprend sans hoqueter dès 2 000 tr/mn en quatrième. La douceur de la boîte, alliée à la progressivité et à l'efficacité du freinage, permettent de tourner autour de la Ducati qui demande de garder la seconde à 50 km/h et qui brûle le haut de la cuisse gauche - par l'intermédiaire du bâti arrière - dans les bouchons !
Plus accueillant que par le passé, le 1100 Monster pâtit d'une selle qui dirige naturellement vos parties les plus intimes sur le réservoir, et d'une position un poil recourbée des poignées : pratique à l'attaque - la Ducat' n'est pas peu fière de ses origines sportives -, mais un poil éprouvant dans les trajets du quotidien. Légère comme une plume (avec ses 169 kg à sec, la Rouge colle 20 kg à la Speed !), la moto vibre juste ce qu'il faut pour la rendre attachante et vire prestement à basse et moyenne vitesse, sans jamais donner l'impression de "tomber" de l'avant, comme cela se ressent parfois avec des roadsters à géométrie radicale.
Pleine comme un oeuf dès 4 000 tr/mn, la Ducat' revient rapidement dans les courts silencieux de la Speed Triple une fois sortie d'agglomération : à ce régime, le sixième rapport emmène l'équipage à 125 km/h et il est nécessaire de rester en 4ème pour bénéficier de solides reprises à 90 km/h sur les petites routes ! Une fois assimilé ce mode d'emploi, le Monster balance alors toute sa fougue au visage du pilote, au propre comme au figuré !
Car la motorisation ritale pousse l'enfer et colle le guidon dans les dents à chaque franche accélération en seconde ! Bénéficiant de trois premiers rapports très courts, la Ducati laisse sur place la Triple... qui revient grâce à l'allonge fantastique de son trois-cylindres ! Le tout dans une sonorité à faire mettre immédiatement la clé sous la porte à n'importe quelle marque de silencieux adaptables !
Onctueuse de 2 000 à 5 000 tr/mn, la mécanique britannique s'emballe passé ce cap et délivre alors une copieuse et continue poussée jusqu'à 8 000 tr/mn, régime où le bridage français coupe net cet incroyable élan... à près de 2 000 tours du rupteur ! Presque 30 purs sangs (132 ch à 9 250 tr/mn) restent ainsi à l'écurie dans les tours... au grand bonheur de la Ducati qui voyait déjà la Speed s'éloigner irrémédiablement, malgré toute la bonne volonté - et c'est peu de le dire ! - de ses 95 ch !
Car si les deux pistons de la Ducati s'emballent avec la frénésie de deux ados à la sortie du lycée, la réjouissante poussée s'arrête brutalement à 8 000 tr/mn, dans la sonorité désagréable du bi amené au rupteur... Non pas qu'à Moto-Net.Com, le respect de la mécanique ne soit qu'une vague notion - bien au contraire -, mais à partir des mi-régimes, l'envolée mécanique est tellement vive et dénuée de temps morts qu'il est difficile de ne pas être frustré et surpris par son arrêt brutal !
Dès lors, il convient d'user au bon moment de la boîte de vitesse - précise et ferme - pour relancer une fois encore ce formidable manège à sensations... Sauf que devant, la Speed Triple n'a pas attendue sa rivale ! Malgré son bridage, le trois-pattes possède une plage de régime bien plus étendue, doublée d'une patate peut-être moins démonstrative mais bigrement efficace : si les deux motos attrapent facilement plus de 220 km/h, seule la Triumph continue ensuite à monter jusqu'à un bon 230 km/h !
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CONDITIONS ET PARCOURS | ||
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POINTS FORTS DUCATI 1100 MONSTER | ||
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POINTS FORTS TRIUMPH SPEED TRIPLE | ||
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POINTS FAIBLES DUCATI 1100 MONSTER | ||
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POINTS FAIBLES TRIUMPH SPEED TRIPLE | ||
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