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Huelva (Espagne), le 13 décembre 2016

Essai Z650 : le roadster Kawasaki plus léger que l'ER

Essai Z650 : le roadster Kawasaki plus léger que l'ER

Pour relayer l'ER-6n - et détrôner la Yamaha MT-07 ? -, Kawasaki lance en 2017 une inédite Z650 qui intègre une nouvelle version du bicylindre de 649 cc au sein d'un châssis entièrement refondu. Moto-Net.Com a pu l'essayer à quelques semaines de sa sortie. Test !

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Moteur

La Z650 reprend le bloc - en aluminium moulé sous pression - de l'ER-6n. Logique, puisque le bicylindre en ligne de 649 cc à refroidissement liquide, double arbre à cames en tête, 8-soupapes et injection électronique a assuré en grande partie le succès de l'ancienne Kawette, moto la plus vendue en France... avant l'arrivée de la MT-07 !

D'après les Verts, la souplesse et la vivacité à bas et moyen régimes de leur Twin représentent ses principales qualités. Elles "le prédisposent à la conduite sportive, mais elles lui valent aussi une docilité qui inspirera confiance aux nouveaux venus à la moto". Ces derniers pourront d'ailleurs brider la petite "Zed" à 35 kW, et la débrider remettre dans sa configuration d'origine deux ans plus tard.

 Essai Z650 : le roadster Kawasaki, plus léger que l'ER

C'est notamment le calage des pistons à 180°, donc "la courte période de croisement des cames d'admission et d'échappement (qui) décalent la courbe de couple vers le bas des tours", assurent les ingénieurs. Et cela est d'autant plus vrai sur la version 2017 du moulin, qui répond à l'incontournable norme Euro4...

Par rapport à la dernière ER-6n - lancée en 2012 -, la Z650 atteint un couple maxi supérieur de 1,7 Nm (65,7 Nm donc), 500 tours plus tôt (6500 tr/min désormais). En contrepartie, les japonais ont consenti à laisser s'échapper du box "650" quatre chevaux (4,1 ch très exactement !), soit 68 ch pour la nouvelle "Zed" donc.

 Essai Z650 : le roadster Kawasaki, plus léger que l'ER

"Les réglages visent à optimiser les performances et les sensations à mi-régime (de 3000 à 6000 tr/min)", insistent les japonais, graphique à l'appui (voir la photo prise lors de la conférence de presse). "Pour autant, le moteur reste très souple à bas régime (en dessous de 3000 tr/min), et même au-delà de 6000 tr/min, les courbes de puissance et de couple ne chutent pas brutalement", se défendent-ils.

D'après Kawasaki toujours, la boite à air plus étroite et équipée d'une unique entrée d'air (contre deux auparavant), ses cornets d'admission spécifiques, les boîtiers papillon de 36 mm (vs. 38) et, côté échappement, la longueur des tubulures (750 mm) et la canule de silencieux de 33 mm sont conçus pour favoriser les performances et la réponse à bas et mi-régimes.

"Nous avons également revu la distribution", précise le responsable du projet "Z650", Kenji Idaka, qui a bien voulu accorder une interview aux journalistes français. Les papillons secondaires quant à eux, continuent de garantir la souplesse et la sensibilité de l'accélération.

 Essai Z650 : le roadster Kawasaki, plus léger que l'ER

Parallèlement, Kawasaki a tenu à renforcer la sobriété de son engin, qui était déjà assez remarquable : pour rappel, lors du comparo MNC face aux NC700S et Gladius, l'ER-6n avait réussi à parcourir 100 km avec 3,5 litres d'essence... Selon les normes WMTC, la Z650 consommerait 4,3 l/100 km. À vérifier lors d'un prochain match...

L'arbre d'équilibrage entrainé par le vilebrequin a toujours comme fonction d'assouplir le fonctionnement du moteur... Malheureusement, Moto-Net.Com s'en est rapidement rendu compte durant cet essai, ce second arbre ne parvient pas à supprimer les vibrations à mi-régimes. Dommage !

Pour faire diversion Kawasaki assure que "le cache breveté du ventilateur situé derrière le radiateur canalise l'air chaud vers le bas, à distance du conducteur qui profite ainsi d'un meilleur confort dans les embouteillages. Ceci évite en outre d'échauffer le réservoir, le cadre et les autres parties de la machine en contact avec le conducteur". À vérifier l'été prochain !

 Essai Z650 : le roadster Kawasaki, plus léger que l'ER

Bon point pour le pilote aussi : la Z650 se dote d'un embrayage antidribble : "lorsque le moteur tourne à régime normal, la came d'assistance joue le rôle d'amortisseur de couple en ramenant l'un contre l'autre le moyeu d'embrayage et le plateau de pression, afin de comprimer les disques d'embrayage", décrit Kawasaki. Les néophytes retiendront que : "ceci réduit la charge totale du ressort d'embrayage, adoucissant ainsi le fonctionnement du levier".

"En cas de freinage moteur excessif, résultant par exemple d'un rétrogradage brutal ou involontaire", complètent les Verts, "la came antidribble entre en jeu et écarte l'un de l'autre le moyeu d'embrayage et le plateau de pression. En soulageant la pression exercée sur les disques d'embrayage, ceci réduit le contre-couple et évite que le pneu arrière ne dribble ou dérape". Rassurant, non ?!

Enfin, petit bonus que d'autres marques mettent davantage en valeur - comme Suzuki, par exemple - : "le système d'accélération automatique du ralenti simplifie le démarrage et assure une montée en température rapide du catalyseur à la valeur optimale".

Partie cycle

Grâce à son poids tous pleins faits de 187 kg, la Z650 passe dans une autre catégorie que sa "lourde" devancière. Pour rappel, sur la même balance "constructeur", l'ER-6n était estimée à 206 kg (avec l'ABS alors optionnel). D'après les ingénieurs, le cadre est "l'une des principales explications du poids très contenu de la Z650"...

Les tubulures du cadre treillis suivraient désormais "une ligne idéale", composée d'un maximum de parties rectilignes et de courbes les plus ouvertes possible. Inaugurée sur l'extraordinaire Ninja H2, une nouvelle technique d'analyse aurait aussi permis de déterminer plus précisément le diamètre et la longueur des tubes, ainsi que l'épaisseur des parois... et d'alléger le cadre de 10 kg !

"Ainsi débarrassé de toute matière superflue, le nouveau cadre est extrêmement léger : 15 kg seulement, ce qui explique la vivacité de la Z650", se félicitent les ingénieurs nippons qui ont conservé le montage rigide du moteur et des platines de repose-pieds, au bénéfice de la raideur du cadre et de sa légèreté... mais pas du confort, comme le trahissent les masselottes en bout de guidon et sous les repose-pieds.

 Essai Z650 : le roadster Kawasaki, plus léger que l'ER

La nouvelle et quasi-miraculeuse méthode d'analyse de Kawasaki a bien entendu été employée pour le bras oscillant. En utilisant le même principe - "la droite allant de l'axe du bras à celui de la roue arrière est aussi rectiligne que possible" -, les japonais ont obtenu le même résultat : un poids réduit à 4,8 kg (-2,7 kg vs ER-6n).

Autre source d'économie de matière et de poids : l'amortisseur, déporté sur l'ER-6n, est centré sur la Z650. Cette solution évite de lourdes consolidations en raison du caractère asymétrique du montage. De plus, "comparativement aux suspensions sans biellettes, elle équilibre au mieux performances sportives et confort routier", garantit - aujourd'hui - Kawasaki !

En plaçant l'amortisseur et les biellettes au-dessus du bras oscillant, la Z650 bénéficie d'un meilleur centrage des masses. En outre, "cette configuration permet d'éloigner suffisamment la suspension de l'échappement pour que la chaleur n'affecte pas son fonctionnement", notent les nippons.

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Naturellement, la fourche avant de 41 mm qui semble avoir été directement transplantée de l'ER-6n à la Z650 a vu ses réglages modifiés. L'angle de chasse est fermé d'un degré (24°, comme sur une certaine MT-07 !), réduisant la chasse d'un centimètre, dans le but de "favoriser la précision du train avant".

Le diamètre et la coupe "pétales" des disques de frein ne bougent pas, mais les étriers - double pistons devant toujours - sont plus légers que les précédents. Le module ABS Bosch 9.1M, plus compact, participe aussi à la baisse de poids, tout comme les jantes en étoile à 5 branches (en "Y" à 6 bâtons sur l'ER). En tout, ce poste "roues" aurait permis d'économiser "environ 2 kg", estiment les Verts.

 Essai Z650 : le roadster Kawasaki, plus léger que l'ER

La boucle arrière du cadre quant à elle, constituée de deux tubes, autorise une faible hauteur de selle : 790 mm, soit 15 mm de moins que la troisième et dernière génération d'ER-6n. Pour faciliter encore la pose des pieds à terre, les designers ont habilement affiné l'avant de la selle.

Le support de selle est monté sur silentblocs à l'avant afin de limiter - au mieux - la transmission des vibrations du moteur. Le guidon bénéficie du même montage, tandis que les repose-pieds conducteur et passager sont revêtus de généreux patins en caoutchouc, efficaces !

Précisons pour boucler cette partie (-cycle !) que les leviers d'embrayage et de frein sont réglables sur cinq positions. Pas de selle réglable pour les géants - verts, hohoho -, mais "une selle haute sera disponible en option", nous souffle le responsable marketing et communication de Kawasaki France.

Instrumentation

Placé nettement au-dessus du phare - à ampoule unique et deux feux de position, feu stop à LED en forme de Z derrière -, le tête de fourche combine mini saute vent et cache compteur. "Disposé en surplomb pour une bonne lisibilité, le combiné d'instruments possède un compte-tours analogique"... à aiguille digitale : très "zoriginal" !

De ce fait, le compte-tours propose trois modes d'affichage au choix et sert également d'indicateur de changement de vitesse - "shifter" -, en clignotant. "Le conducteur peut fixer le régime de montée des rapports sur la plage de 5 000 à 11 000 tr/min, par paliers de 500 tr/min. Il peut également désactiver l'indicateur de changement de vitesse", précisent les "green geeks".

 Essai Z650 : le roadster Kawasaki, plus léger que l'ER

Absent sur l'ER-6n - or les absents ont toujours tort... -, le témoin de rapport engagé trône au centre de l'instrumentation de la Z650 : impossible de passer à côté ! L'écran LCD à affichage négatif (lettres blanches sur fond noir) affiche bien évidemment la vitesse ainsi que le kilométrage total, le kilométrage partiel (deux totaliseurs), l'autonomie restante, la consommation moyenne et instantanée, la température du liquide de refroidissement, l'heure et le témoin de conduite économique...

Pour rappel, ce dernier témoin spécifique et cher à Kawasaki permet au conducteur de savoir si sa conduite est "éco-responsable". "Cette fonctionnalité bien pratique est activée en permanence mais, pour qu'elle opère efficacement, le conducteur doit adopter une conduite relativement posée et rouler à moins de 6 000 tr/min, moins de 30 % des gaz et moins de 140 km/h"... Il doit rouler comme un bon père vert de famille, quoi.

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CONDITIONS ET PARCOURS

 
  • Modèle d'origine
  • Parcours : 500 km
  • Routes : ville, petites routes et autoroute
  • Pneus : Dunlop D214
  • Conso moyenne : non mesurée (5,1 l/100km selon l'ordinateur de bord)
  • Problèmes rencontrés : RAS
 
 
 

POINTS FORTS KAWASAKI Z650

 
  • Poids en nette baisse (Vs Er-6n)
  • Agilité en hausse
  • Tenue de route(s)
  • Look plus bestial
 
 
 

POINTS FAIBLES KAWASAKI Z650

 
  • Vibrations à mi régime
  • Duo sacrifié (poignées ?!)
  • Twin moins teigneux
  • Coloris ordinaires