Essai Yamaha XSR 900 : la MT-09 met 3-pattes dans le rétro

Moteur en marche, la XSR900 reste relativement discrète mais hausse vite le ton dès qu'on titille sa poignée d'accélérateur ! Vivace, le trois-cylindres en ligne jappe sèchement à chaque coup de gaz... Ça promet !

Dès les premiers tours de roues, l'impression de légèreté du train avant surprend. La roue avant en 17 pouces passe d'autant plus facilement d'un angle à l'autre que le large guidon offre un fort bras de levier. Le rayon de braquage demeure toutefois un peu court, même si le poids tous pleins faits maintenu sous les 200 kg (195 kg contre 191 pour la MT-09) facilite les manoeuvres à faible allure.

Le trois-cylindres découvert sur la MT-09 fin 2013 n'a rien perdu de son onctuosité (logique : c'est le même !), acceptant de cruiser en sous-régime à 2000 tr/min sur le sixième rapport sans cogner. Malgré les retouches apportées par Yamaha sur l'injection, l'accélérateur électronique ride-by-wire n'est pas transparent et engendre encore de petits à-coups de transmission à l'accélération.

Ce phénomène est surtout sensible en mode de conduite "A", le plus sportif avec une réponse instantanée, mais il se fait aussi ressentir en mode "Standard". En mode "B", prévu pour les roulages en conditions délicates, c'est un peu moins flagrant mais le moteur y perd franchement en peps. Le changement de cartographie s'effectue en roulant, à condition de couper les gaz avant d'actionner le bouton prévu à cet effet.

Dans la plupart des cas, le mode "Std" offre le meilleur compromis entre réactivité et souplesse. Les vitesses s'enclenchent avec fermeté mais de manière précise, avec un étagement de boîte adapté aux évolutions à basse vitesse.

Une légère rotation de la poignée suffit à faire bondir la XSR900 pour prendre rapidement de la vitesse. Très vite, on se prend au jeu et l'on se met à jouer de l'accélérateur pour profiter au mieux du couple généreux du trois-cylindres Yamaha (87,5 Nm).

En accélérant franchement au passage d'un dos d'âne bien lisse, l'anti-patinage TCS entre instantanément en action, coupant allumage et injection de manière assez brutale. Permissif sur le niveau 1, il permet cependant aux pilotes les plus joueurs de déclencher un wheeling sans intervenir, ne limitant que les dérapages éventuels de la roue arrière (ce qui est impossible sur le niveau 2, beaucoup plus restrictif).

Le freinage apparaît pour sa part puissant et incisif... voire un peu trop incisif ! Comme sur la MT-09, l'attaque au levier droit manque de progressivité sur le premier tiers. Là encore, la similitude avec la MT-09 est on ne peut plus logique puisque le dispositif à étriers radiaux 4-pistons est identique ! Notons par ailleurs que le freinage est assisté d'un ABS bien calibré et pas trop intrusif sur le sec.