Essai Yamaha Xmax 125 : le retour du roi des scooters 125 ?

En nous présentant leur nouveau Xmax 125, les responsables Yamaha insistent notamment sur la finition "premium" de la selle à double texture, dosseret indépendant - mais non réglable -, double piqure colorée et emblèmes "façon" aluminium : autant d'artifices qui étaient auparavant réservés aux séries spéciales, mais qui apparaissent sur le Xmax 2018 "standard".

Sous la selle, la contenance du coffre ne bouge pas (deux casques intégraux toujours) mais sa découpe un peu différente doit faciliter l'accueil de sacoches rectangulaires. Une loupiotte permettra d'y voir plus clair au fond d'un sombre parking ou la nuit tombée...

En terme de lignes extérieures, le nouveau scooter Yamaha reprend celles du précédent modèle : le look "max" est - un peu trop ? - conservé et reste ainsi très distinct de celui du nouveau roi Forza. En fait, le Xmax 125 adopte avant tout les carénages des tous derniers 400 et 300, aux pièces saillantes et proprement agencées.

La stratégie de plateforme est poussée ici à son paroxysme : "globalement, le 125 ne diffère du 400 que par son moteur, son échappement et son train arrière... et ses rétroviseurs !", détaillent pour nous les Bleus (et le second disque avant, alors ?!). Comparé au 300 (simple disque avant pour le coup) sorti quelques mois plus tôt, "seuls la selle et le capot de guidon ont été redessinés".

Arrivées sur le 125cc en 2014, les jantes plus sportives sont inchangées mais celle de 15 pouces à l'avant voit le disque de 267 mm (et non 276 comme le laissait entendre le premier communiqué de presse) virer de bord, tandis que celle de 14 pouces à l'arrière accueille un nouveau disque de 245 mm (+5 mm).

Affublée de longs flancs de garde-boue peints, la nouvelle fourche du (des) scooter(s) Yamaha doit muscler son (leur) train avant : "c'est une vraie fourche de moto à double té, et dont l'axe de fixation de la roue est placé au bout des tubes, sans déport, afin d'augmenter la rigidité", assurent les responsables.

En termes d'éclairage aussi le Xmax 2018 se veut plus efficace : après le feu arrière en 2014 et les feux de position du modèle 2016 "Euro4", les LED investissent l'ensemble de la machine en 2018... Exception faite toutefois des clignotants qui passeront peut-être aux diodes en 2020 ?

MNC note au passage que l'élégante forme incurvée des feux de position avant est reprise à l'arrière... avec moins de réussite car elle élargit esthétiquement et inutilement le scooter que Yamaha a pourtant voulu un peu plus fin que son prédécesseur (775 mm Vs 790).

Le tableau de bord évolue lui aussi en 2018 : paradoxalement, il marque un retour à l'analogique après le tout numérique de 2014. "Les clients aiment les deux larges compteurs à aiguille", nous garantissent les responsables Yamaha qui en ont profité pour modifier la typographie des cadrans et la casquette.

Les commodos du guidon sont ergonomiques et pratiques, notamment pour faire défiler la foule d'informations que relaient la fenêtre LCD à affichage inversée, c'est-à-dire blanc sur fond noir ce qui fait "plus moderne", selon Yamaha.

En complément de l'heure, le pilote a le choix entre température extérieure, tension de batterie, contrôle de traction (On/Off), conso moyenne, conso instantanée ou vitesse moyenne dans la partie supérieure, odomètre, trip, temps de roulage, entretiens huile ou courroie dans la partie inférieure.

Parmi les nombreuses évolutions 2018, l'une des plus est sans doute l'adoption du système "smartkey" qui permet, clé en poche, de se servir de son scooter. Grâce à lui, impossible de se retrouver coincé en fermant par erreur son coffre dans lequel se trouve son attaché-case, sac de sport ou pardessus avec, à l'intérieur, son trousseau de clés !

À l'inverse, l'utilisateur ne risque pas plus de quitter son scooter avec le contact enclenché : dans ce cas, il est rappelé à l'ordre par un rappel sonore. Si les deux vide-poches sont dépourvus de serrure, celui de gauche est bien lié à la "clé intelligente" et se verrouille comme par magie. On peut y charger son smartphone : moins "smart" en revanche, la prise 12V nécessite pour cela un adaptateur USB...

Au terme de ce tour du propriétaire, MNC confirme donc que la Xmax a tout des grands 300 et 400 ! Il en propose même un peu plus en termes de coloris puisqu'en complément des Argent "Blazing", Gris "Sonic" et Bleu "Phantom", Yamaha lui réserve un Rouge "Radical", malicieux clin d'œil à sa cible principale...

À ce stade également, MNC regrette que la politique de plateforme conduite par le constructeur japonais n'ait pas abouti à un maintien - voire une baisse ! - du tarif, désormais fixé à 4 999 euros... Cela signifie qu'avec une rallonge de 900 euros seulement, les détenteurs du permis A2 peuvent s'offrir le 300 cc !

Les permis A1 ou B qui ne sont pas sensibles à l'étiquette "Fabriqué en France" vont nécessairement se tourner vers la concurrence afin de comparer les prix. Pour 50 euros de moins dans les concessions Honda principalement, les "scootomobilistes" peuvent repartir au guidon du roi des scooters GT-sportif "Fatto in Italia".

Il faut en revanche débourser presque deux fois plus pour un trois-roues de marque italienne ou française, trois fois plus pour un maxiscooter électrique allemand... Les tarifs des scooters 125 accessibles aux automobilistes - qui se réfèrent aussi aux prix d'une micro citadine type Smart ? - ne seraient finalement pas si élevées ? À eux d'en juger.

Le Xmax 125 2018 n'est pas attendu avant la fin novembre dans les concessions françaises Yamaha. Mais pistonné, le Journal moto du net a pu faire une boucle de 76 km à son guidon. Au programme : promenade dans la capitale puis escapade dans le bois de Boulogne, avant un rapide passage devant la demeure de "Louis Croibatonvé"...