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Lisbonne (Portugal), le 22 novembre 2019

Essai Yamaha Tmax 560 2020 : roi de la jungle urbaine !

Essai Yamaha Tmax 560 2020 : roi de la jungle urbaine !

Avec le permis moto et 14 000 euros en poche dans une concession Yamaha, vous pouvez opter pour l'excitante sportive YZF-R6, le crapuleux roadster MT-10 de 160 ch... ou le nouveau Tmax 560 dans sa luxueuse version Tech Max ! MNC vous explique pourquoi choisir le scooter est loin d'être insensé... même pour un motard ! Essai.

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Essai Tmax 560 page 1 : Yamaha va continuer à en vendre un Max !

Allez donc traverser Lisbonne (Portugal) à l'heure de pointe en R6 ou en MT-10 sous un crachin glacial, poignets en feu sur la sportive et permis en suspens à chaque relance explosive sur le roadster ! A cet instant, les bonbons collés au papier par la pluie et le dos en vrac, l'idée d'investir 11 999 euros dans le nouveau Tmax 560 et 13 799 euros dans sa nouvelle variante Tech Max vous paraîtra moins saugrenue…

En premier lieu car la référence des maxi-scooters - 330 000 ventes depuis 2001 dont 84% en Europe ! - sait recevoir, à plus forte raison en version haut de gamme Tech Max : composer avec les rigueurs de l'hiver en deviendrait presque agréable grâce à ses efficaces poignées et selle chauffantes de série ainsi que son large pare-brise électrique (réglable sur deux hauteurs avec outils sur le Tmax standard).

En position haute, cette bulle facile à commander depuis un interrupteur à gauche forme une déflexion suffisante pour abriter biceps, buste et épaules ainsi que l'intégralité du casque d'un pilote d'1,75 m. Le tablier formant un "écran total" pour les jambes et les pieds, seuls les gants restent finalement exposés faute de protège-mains comme sur le principal rival X-ADV.

Confortablement installé sur sa longue selle moelleuse, jambes (d)étendues vers l'avant sur ses marche-pieds à l'oblique et bras naturellement dirigés vers son guidon idéalement dessiné, MNC s'interroge sur l'absence de ces éléments de protection pourtant si pratiques pour dévier l'air des mimines en hiver.

"C'est pour préserver la sportivité des lignes", nous répond le responsable deux-roues de Yamaha Europe, Clément Villet, avant de préciser que des pares-mains optionnels sont cependant disponibles. Il est vrai que le concurrent Honda profite, lui, de son inédit statut de "SUV du scooter" pour les intégrer de manière tout à fait naturelle.

Le Tmax 2020 se refait une beauté

Car l'esthétisme est une composante clé dans l'incroyable "success story" du Tmax qui s'écoule jusqu'à 5000 unités en France, son premier marché - devant l'Italie - avec presque 30% du volume mondial. L'avis des "Tmax-istes" français compte donc un "Max" pour Yamaha !

Or le virage stylistique pris par le précédent en 2017 - et ses rondeurs sur l'arrière - n'ont pas séduit cette clientèle exigeante, sceptique également devant la segmentation autour de trois versions (standard, intermédiaire SX et haut de gamme DX). Pour 2020, Yamaha a donc simplifié son offre : le DX devient Tech Max et le Tmax de base reçoit de série deux cartographies sélectionnables comme l'ancien SX, qui disparaît.

Cette démarche fait aussi suite au plébiscite du modèle tout équipé : le luxueux Tmax DX a raflé 56% des ventes l'an dernier, contre seulement 9% pour le standard (35% pour le SX). Autrement dit : l'acheteur d'un Tmax veut le top du top, peu importe le prix. Un peu comme une certaine moto allemande qui commence par "R1250" et finit par "GS" : les deux ont en commun un statut à part, assimilé à un signe extérieur de richesse.

Le Tmax 560 renoue donc avec une silhouette moins "bourgeoise", surtout à l'arrière qui s'est aminci et accueille un feu à LED en forme de "T" du plus bel effet. Cette modification ne sert pas que la cause esthétique : le passager profite également d'une meilleure accessibilité et d'un confort amélioré (sur l'ancien modèle, les mollets frottaient désagréablement sur les arêtes de la coque).

Fort heureusement, cette perte de volume n'affecte pas la taille du coffre : un casque intégral et un jet trouvent toujours leur place dans cet espace éclairé et moquetté, dont l'ouverture assistée par deux vérins s'opère depuis la commande "Seat" sur l'avant de la selle. Certains concurrents font cependant bien mieux en matière de capacité d'emport, y compris sur des cylindrées moins élevées.

MNC regrette aussi que le tablier ne comporte qu'un seul vide-poche (côté droit) : impossible d'en installer un deuxième à gauche car "l'espace est occupé par la batterie", nous explique un technicien Yamaha. On se console avec le fermeture centralisée de cette boîte à gants dans laquelle entre une bouteille d'eau de 50 cl : une pression au guidon ou sur la télécommande de démarrage sans clé suffit à la verrouiller, en même temps que le coffre.

Ce pratique dispositif est complété par la possibilité de bloquer la béquille centrale quand elle est dépliée pour limiter les risques de vol : une pression courte sur le bouton situé sur la droite du capotage du guidon verrouille la direction, une pression longue verrouille la centrale. Bien vu au regard du pouvoir d'attractivité malhonnête du scooter le plus volé en France !

32 cc de plus, vraiment ?

Le Tmax 560 évolue légèrement d'un point de vue stylistique, mais aussi mécanique : son bicylindre vertical passe de 530 à 562 cc pour satisfaire aux nouvelle normes Euro5 sans perdre en performances. Cette nouveauté 2020 - nativement A2 - revendique même un gain substantiel de 1,6 ch (47,6 ch) et de 2,7 Nm (55,7 Nm).

La démultiplication de sa transmission finale par courroie est par ailleurs raccourcie pour gagner en vigueur sur les relances. Le nouveau Tmax est ainsi mieux armé face aux plus costauds de ses rivaux comme le BMW C650 Sport de 647 cc (60 ch et 63 Nm) et le Honda X-ADV de 745 cc (54 ch et 68 Nm). 

Mais autant briser tout de suite le suspens : ses 32 cc sont peu perceptibles, d'autant qu'ils doivent par ailleurs tracter 5 kg supplémentaires (218 kg contre 213 en 2019, essentiellement en raison des nouveaux dispositifs catalytiques imposés par Euro5). Ceux qui espéraient une avancée transcendante en matière de peps resteront sur leur faim...

En même temps, est-ce vraiment nécessaire ? Le maxi-scooter Yamaha reconduit en effet son répondant immédiat, gages de départs en trombe au feu rouge. Sa pêche au démarrage justifie d'ailleurs à elle seule la présence de son antipatinage, qui se montre beaucoup plus fin et moins castrateur grâce à un pertinent reparamétrage pour 2020. 

Les accélérations délivrées sont toujours aussi enthousiasmantes, surtout entre 2500 et 5000 tr/mn où le Tmax "avionne" sévère. Ses reprises entre 30 et 90 km/h ont la fulgurance nécessaire pour s'extirper en un éclair du trafic, tandis qu'une bonne ligne droite lui permet d'atteindre assez facilement la dernière graduation du compteur (180 km/h à 7400 tr/mn, en hausse de "5 km/h" selon Yamaha).

Ses performances sont par ailleurs servies par deux qualités historiques : son "Broaaap" caractéristique qui décuple les sensations malgré sa baisse d'intensité liée à Euro5. Le 560 est légèrement moins bruyant que le 530 mais certainement pas moins mélodieux : vos voisins apprécieront ! A noter que l'adaptable Akrapovic proposé en option délivre une sonorité moins harmonieuse aux oreilles de MNC. A bon entendeur, justement !

L'autre point fort du Tmax tient à sa connexion cristalline entre sa poignée de gaz et sa roue de 15 pouces (idem à l'avant). Le dosage de l'accélérateur est tout simplement parfait, à l'origine de réactions proportionnées et immédiates entre la main droite et l'injection. Un aspect qui contribue grandement à la conduite "enlevée" vite adoptée sur le Tmax... Ce répondant instantané du "Twin Max" est magique, certes, mais aussi pousse-au-crime !

La transmission par courroie se montrant transparente, silencieuse et vierge d'à-coups, l'agrément mécanique est vraiment agréable et par ailleurs plus "ouaté" que le dispositif à double embrayage du concurrent X-ADV. MNC apprécie également la baisse d'intensité des petites vibrations ressenties autour de 60/70 km/h, plus présentes sur l'ancien modèle.

Un scooter ludique : oui monsieur, parfaitement !

Malgré sa petite prise de poids, le Tmax 560 conserve une maniabilité redoutable à basse vitesse, bien aidé par son centre de gravité extrêmement bas. Sa direction précise et stable associée à un excellent rayon de braquage autorisent des manoeuvres au millimètre dans les bouchons : le Tmax est une arme de décongestion rapide !

Freinage puissant et dosable (avant comme arrière), garde au sol très correcte, mises sur l'angle fluides, réactivité immédiate aux ordres donnés au guidon ou via une inclinaison du buste : le scooter Yamaha reconduit à l'identique ses qualités précédentes. Et pour cause : sa partie cycle est la même qu'en 2017/2019, à l'exception notable de son accord de suspension.

Yamaha a optimisé le calibrage de sa fourche inversée (non réglable) et de son mono-amortisseur (ajustable en précharge sur Tech Max uniquement) et c'est une réussite ! Le Tmax 2020 réunit confort et dynamisme avec une insolente évidence, se plaçant une fois de plus au-dessus de la mêlée en matière de comportement.

Le Journal moto du Net a été bluffé par sa capacité à absorber les pires irrégularités pendant notre traversée du centre-ville historique de Lisbonne : pavés en piteux état, plaques d'égouts proéminentes, rails épais et mal intégrés du célèbre tramway. A côté, la place de l'Etoile est un vélodrome !

Bien maintenu en ressort, son amortissement offre de surcroît une gestion hydraulique aux petits oignons, loin des réactions désordonnées et cassantes de certains concurrents. Confortable mais rigoureux, le nouveau Tmax : ses transferts de masses impeccablement maîtrisés font merveille dans le sinueux, tout comme la rigidité de son châssis inspiré des  motos (double longerons en alu).

Le maxi-scooter Yamaha est rivé au sol et procure une assurance stupéfiante, malgré les tâches d'humidité encore présentes sur les petites routes de l'arrière-pays portugais. L'occasion de saluer l'adhérence remarquable de ses pneus Bridgestone Battlax SC, qui se sont révélés prévenants et efficaces dans ces conditions pourtant piégeuses.

Verdict : toujours au Max !

Le Yamaha Tmax 560 est une évolution - et non une révolution - d'un concept qui séduit massivement les usagers urbains et périurbains depuis presque deux décennies. Évolution par petites touches et surtout dictée par une volonté de rectifier un design moyennement apprécié et satisfaire à Euro5. En cela, il s'agit d'un modèle de transition avant une véritable refonte, sans doute prévue pour 2022.

Au final, le Tmax 2020 s'avère très, très proche du Tmax 2019 malgré sa hausse de cylindrée et l'intégration sur la version standard de deux cartographies d'injection : T plus douce et S plus réactive. Un peu chiche pour justifier les 500 euros d'inflation affichés par le Tmax standard ci-dessus et Tmax Tech Max (Vs l'ancien DX)...

Mais plus que l'augmentation, c'est le total du prix qui laisse MNC pantois : un scooter de 47,6 ch à 11 999 euros en version de base et à 13 799 euros en déclinaison haut de gamme, franchement, ça pique. Et dire que pendant ce temps, l'excellente Tracer 900 GT s'échange au prix de 12 999 euros !

Certes, Yamaha est aligné sur les tarifs de ses principaux concurrents : le X-ADV est à 11 999 euros et le C650 à 11 750 euros. En revanche, Kymco et Sym proposent leur AK 550 et Sym Maxsym TL à respectivement 9980 euros et 7999 euros. Et le coréen reçoit un écran à matrices TFT couleurs qui fait défaut au Tmax, surtout en déclinaison Tech Max (sur un tel engin, l'écran LCD monochrome entouré d'aiguilles n'est pas très "premium")...

Autre atout de ces deux challengers : faute d'image, ils suscitent moins la convoitise des voleurs. Mais le Tmax n'est pas choisi pour faire profil bas, au contraire : en témoignent les jantes et fourreaux dorés assez clinquants du Tech Max et les innombrables modèles "tunés" avec des pièces hors de prix (clignotants, passage de roue, échappements Full Barouf, néons fluos, moquette sur le guidon, dés au rétroviseur, chaîne en or qui brille) !

  • Suite de notre essai Tmax 560 en photos légendées en page 2

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CONDITIONS ET PARCOURS

 
  • Modèle : Tech Max
  • Kilométrage au départ : 508 km
  • Parcours : 220 km autour de Lisbonne
  • Routes : ville, réseau secondaire, voie rapide
  • Pneus : Bridgestone Battlax SC
  • Conso moyenne : non mesurée (5,3 l/100 km d'après ordi de bord)
  • Problèmes rencontrés : RAS
 
 
 

POINTS FORTS TMAX 560 2020

 
  •  Look plus sportif
  • Compromis dynamisme et confort épatant
  • Equipements supplémentaires Tech Max efficaces et pratiques  
 
 
 

POINTS FAIBLES TMAX 560 2020

 
  • Plus-value augmentation cylindrée peu perceptible
  • Un seul vide-poche et coffre moyennement spacieux
  • Prix délirant !
 
 
 

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