Un nouveau custom de 650 cc va atterrir dans les concessions françaises Kawasaki d'ici quelques jours ! Dénommé Vulcan S, il vient d'être observé dans le sud de l'Espagne, non loin d'Almeria. Moto-Net.Com a participé au lancement : 3, 2, 1, feu... vert !
En abordant les petites routes qui mènent au coeur de l'arrière pays andalous, MNC réalise que la nouvelle Kawasaki a plus d'un tour dans son sac... ou plus de 3500 tr/min dans son moteur ! En tirant davantage les rapports, les mi-régimes se montrent consistants et entrainants.
Passés les 7500 tr/min (et leurs 61 chevaux, voir la fiche technique en dernière page), le Twin continue de pédaler vaillamment mais cesse de tracter. Inutile donc d'aller déclencher le - très doux - rupteur placé environ 2000 tours plus haut, comme on le fait volontiers aux commandes d'une ER-6n.
Sur petites routes, la plage d'utilisation de "ce" moteur de petit cruiser s'étale finalement de 3000 à 7500 tr/min. Pour se balader sans se trainer, on peut compter sur le couple maxi de 63 Nm placé à 6600 tr/min et on jongle entre les troisième et quatrième rapports.
Moto-Net.Com en profite pour signaler que le témoin de rapport engagé est disponible en option, comme c'est le cas sur la toute dernière Versys 650. Une prise 12 V peut également être installée de l'autre côté du compteur emprunté à l'ER-6n, donc particulièrement complet comparé aux traditionnelles instrumentations de customs.
En (dé)vissant à fond la poignée de gaz, le pilote ouvre en grand la double paire de papillon de l'admission. La boite à air se gave alors copieusement et produit un grondement sourd tout à fait plaisant, auquel n'est malheureusement pas accordé le pot d'origine de la Vulcan S...
Discrète en ville à bas-régime - ce qui est plutôt habile de la part des Japonais -, la bande-son de la petite Kawa manque de décibels dans les moyens et hauts régimes. Les accélérations et reprises de la machine perdent en sensation... auditive car au niveau tactile, la Vulcan S s'exprime !
Les "good" vibrations ressenties principalement dans les mains au démarrage font leur retour dans les pieds et les fesses, mais à une fréquence bien plus élevée. Parfaitement tolérables lorsqu'on circule sur une départementale viroleuse, elles sont un peu moins supportables à allure constante sur des kilomètres de voie rapide.
Sur la portion d'autoroute empruntée par Moto-Net.Com à la fin du premier jour de roulage d'ailleurs, la Vulcan S ne nous a pas étonné : la position détendue à allure modérée devient crispante lorsqu'on dépasse les 120 km/h. L'absence complète de protection oblige à se cramponner au guidon et fait salement bosser les abdominaux !
Pour tenir les 130 km/h de moyenne sur une longue distance - l'aiguille du compte-tour surplombe tout juste la barre des 6000 tr/min -, il faudra impérativement se coucher sur le réservoir (de 14 litres)... ou plutôt investir dans un pare-brise escamotable en un tournemain !
De même, en descendant de la Vulcans S à l'issue d'une première boucle de 240 km effectuée en plusieurs petites étapes, Moto-Net.Com "commençait à sentir la fatigue" au niveau de son arrière -train. Pour ceux qui souhaiteraient tailler la route, l'achat de la selle confort ne sera pas du luxe.
Au rayon accessoires toujours, le sissy-bar sera sans doute apprécié par le passager. Le pilote quant à lui aimera le fait que cet élément est très facile à retirer. Il regrettera en revanche que les supports des petites valises - fixées par vis quart-de-tour - ne s'enlèvent pas aussi rapidement.
Après une bonne nuit de sommeil, Moto-Net.Com est de nouveau d'attaque. Au programme, une nouvelle balade de 150 km, dont une petite "spéciale" serpentant sans discontinuer sur environ 20 km, dénichée la veille par deux de nos confrères - bravo et merci encore à eux !
Sur un revêtement im-pec-cable, le Journal Moto du Net s'en donne à coeur joie et se rend compte que les responsables Kawasaki n'exagérait pas durant leur conférence : l'ADN Kawa est là. MNC dirait même plus : il coule dans les veines de ce Vulcan S un sang aussi vert que celui de Monsieur Spock des ER-6 !
Naturellement, le simple disque avant de 300 mm pincé par deux petits pistons n'offre pas au custom le même mordant que celui qu'on trouve sur le roadster, la routière ou le trail 650... Mais en faisant appel au disque de 250 mm arrière et à son simple piston, la puissance de freinage devient satisfaisante.
"Les freins avant et arrière donnent la priorité au confort d'utilisation des débutants", nous glissait Martin Lambert lors de sa présentation. Force est de constater que sur ce point, la Vulcan S remplit son contrat de petit custom. Mais les motards plus confirmés ne sont pas complètement lésés, ouf !
Le modèle testé par Moto-Net.Com était également équipé de l'ABS : "nos freins sont des Nissin", précise le responsable Kawasaki Europe, "mais le système ABS est le Bosch 9.1M qui équipe de nombreux modèles Kawasaki". Ses interventions dans les petites rues glissantes sont à la fois efficaces et discrètes : RAS.
Agréables en ville également, les suspensions continuent de bien travailler sur route. Le pilote sent la moto s'appuyer sur sa roue arrière (160/60x17) à l'accélération ou sur de fortes compressions mais le train arrière reste toujours aligné avec l'avant, ce qui met en confiance et incite à sortir toujours un peu plus fort des virages !
Les entrées en courbe sont un peu moins spectaculaires, la fourche appréciant modérément les prises de freins prolongées sur l'angle. Sur la Vulcan S, comme sur bon nombre de customs, mieux vaut réguler sa vitesse avant de plonger vers la corde... où l'angle maxi atteint des valeurs insoupçonnables !
La garde au sol en courbe est largement suffisante pour les débutants. Les plus expérimentés, plus talentueux ou plus inconscients finiront bien par frotter les gros ergots en aluminium mais Moto-Net.Com a pu le constater : il est possible d'attaquer comme un alien-é sur la Vulcan S !
Chaussée d'origine d'une paire de Dunlop D220, la petite Kawette nous a impressionné par sa tenue de route : il est possible de faire racler les repose-pieds dans des courbes négociées à - bien - plus de 100 km/h ! La tenue de cap n'est pas tout à fait aussi incroyable : les raccords font bouger l'ensemble, mais pas suffisamment pour rendre la main !
Agréable en ville, performante sur route mais usante sur autoroute, la Vulcan S présente un bilan largement positif pour qui désire une moto de moyenne cylindrée différente non seulement des roadsters qui se vendent par containers entiers en France, mais aussi des petits customs proposés par la concurrence.
Accessible physiquement et financièrement, doté d'un look et d'un moteur singuliers pour la catégorie - comme le sont sa transmission par chaine et sa sonorité trop étouffée, malheureusement... -, cette nouveauté 2015 Kawasaki dispose de solides arguments, à faire valoir auprès des jeunes, des femmes et des "sleeping licences" (motards qui ne roulent plus).
Il se pourrait bien que cette nouvelle venue de la planête Vulcan permette à l'ensemble des "mini-cruisers" de se développer en France. Après tout, "l'an dernier en Europe, la Street 750 a permis d'augmenter le segment des cruiser 650-800 cc de +13% (contre -11% si on l'exclue des stats)", font remarquer les - petits hommes - verts. À vérifier dans les prochains bilans marché MNC...
Dernière remarque enfin, à l'attention des lecteurs des années 20 (2020 !) : prenez soin lors de l'achat de votre Vulcan S d'occasion de vérifier dans quelle configuration "Ergo-Fit" se trouve le modèle repéré. Si votre gabarit ne correspond pas - du tout - à celui du vendeur, méfiance…
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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POINTS FORTS VULCAN S |
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POINTS FAIBLES VULCAN S |
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