Essai Vespa 946 : piqûre de nostalgie !

Au démarrage, la Vespa 946 délivre une sonorité des plus discrètes, bien étouffée par le catalyseur 3 voies intégré à l'échappement. Le départ n'est pas des plus virulents, la 946 peinant à faire oublier ses 155 kg en ordre de marche (35 kg de plus qu'une Primavera), naturellement augmentés du poids du conducteur...

La montée en régime s'effectue néanmoins à bon rythme et de manière très linéaire, jusqu'à la vitesse maximale de 105 km/h compteur (environ 95 km/h chrono). Ce n'est pas Byzance, mais ça suffit pour emprunter une voie rapide sans trop d'appréhension, d'autant que la réponse à l'accélération gagne en vivacité dès qu'on atteint les mi-régimes. Il suffit alors d'une rotation franche de la poignée pour obtenir une relance suffisamment énergique pour effectuer un dépassement ou s'extraire d'une situation anxiogène (à proximité des roues d'un camion, par exemple)...

C'est bien sûr en ville que la Vespa 946 tire le mieux son épingle du jeu, grâce notamment à son rayon de braquage court qui lui confère une excellente maniabilité et lui permet de s'extirper sans efforts des embouteillages. L'inscription en courbe s'effectue rondement, sans réticence ni vivacité excessive, la relative largeur du guidon offrant un bon contrôle sur le train avant.

Bien campée sur ses roues de 12 pouces chaussées de pneus Michelin City Grip, la 946 affiche une bonne stabilité générale et se montre peu sensible aux raccords de bitume et autres imperfections du revêtement en conduite cool, même sur les pavés. Il suffit cependant d'adopter une conduite un tantinet plus rapide pour altérer la belle homogénéité de l'engin dans ce contexte. La fourche talonne alors plus facilement au passage d'une petite ornière ou d'un pavé saillant, l'amortisseur arrière répercutant pour sa part sèchement les chocs dans le bas du dos.

Sur route, les enchaînements de virages se négocient à bonne allure sans qu'il soit besoin de forcer au guidon, ni déplacer le poids de son corps pour aider à la manoeuvre. La 946 offre un comportement sain et homogène tant que l'on enroule à bon rythme sans chercher à faire péter un chrono.

Le freinage est puissant et dosable à la fois, parfaitement adapté aux performances modestes de la Vespa 946. La présence de l'antiblocage ABS est un véritable plus au moment de freiner fort sur les pavés humides, tandis que l'antipatinage évite de finir à plat ventre lorsqu'on accélère avec un peu d'angle en passant sur une bande blanche ou une zone glissante. Revers de la médaille : on ressent parfois un petit temps de latence à la remise des gaz, lorsque le système cherche à déterminer s'il faut intervenir en réduisant les gaz.

Comme promis, la consommation de carburant est des plus raisonnables avec une moyenne de 3,4 l/100 km qui permet à la Vespa 946 de parcourir environ 245 km, réserve incluse. Cette motorisation présente par ailleurs la particularité d'avoir une périodicité d'entretien étendue à 10 000 km.

Le plaisir avant tout !

Au final, l'achat d'une Vespa 946 relève d'un constat bien simple : on a les moyens ou pas ! Dépenser 9000 euros pour un scooter 125 cm3 relèvera pour certains de la folie douce, tandis que d'autres succomberont à ses charmes en passant outre son prix exorbitant.

Car ce scooter est, il faut bien le reconnaître, un très bel objet et un engin formidable à utiliser en ville au quotidien, malgré son manque d'aspects pratiques et sa puissance somme toute modeste. A son guidon, on voyage littéralement dans le temps, entre un passé pas si lointain et un futur proche, loin des considérations existentielles et des tracas du quotidien... Et tout ceci a un prix, que certains n'hésiteront pas à payer pour leur bon plaisir !