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Sicile (Italie), le 15 décembre 2014

Essai Versys 650 2015 : Kawasaki sort la grosse artillerie

Essai Versys 650 2015 : Kawasaki sort la grosse artillerie

La troisième version de la Versys 650 présentée à Cologne entrera en service en début d'année 2015. Cinq ans après avoir corrigé son tir, Kawasaki sort cette fois l'artillerie lourde... Moto-Net.Com a passé en revue le trail routier Kawa : garde à lui !

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Kawasaki met le paquet sur son petit trail

Même délestée de ses valises, la Versys 650 n'est pas évidente à enfourcher pour les motard(e)s de moins d'1,70m. Lorsque les sacoches sont fixées, la maîtrise du "Mawashi-Geri" devient impérative pour tous ceux - petits ou grands - qui ne veulent pas laisser des traces de bottes !

Une fois installé, le pilote jouit d'une position de conduite extrêmement agréable. Comme sur la précédente version, les bras ne sont ni trop écartés ni trop éloignés, le dos est bien droit et les deux pieds accèdent simultanément au sol grâce à la finesse de la partie avant de la selle.

Les repose-pieds étant abaissés de 15 mm et avancés de 20, les jambes sont désormais plus détendues lorsqu'on conduit, mais pour autant les mollets ne sont pas gênés à l'arrêt. De même, le réservoir gagne 2 litres de contenance mais les cuisses et genoux sont toujours aussi bien accueillis.

Moto-Net.Com ne peut se prononcer sur la hausse de 7 kg (pour la version ABS) du poids tous pleins faits du trail Kawa : notre modèle est une version "presque toute équipée" plus lourde que la version 2015 de base, et plus encore que celle de 2010.

La "six-et-demi" demeure malgré tout facile à déplacer, que ce soit sur le parking de notre hôtel en dévers ou sur les bords de route gravillonneux. La selle étant un peu haute (840 mm), les pilotes de moins d'1,70m ont intérêt à descendre de la moto pour la pousser... ou de commander la selle basse !

Une pression sur le démarreur et le bicylindre s'ébroue gentiment. Calé à 180°, le moteur tourne alors de manière régulière et discrète, le nouveau silencieux à l'allure plus sportive n'étant pas plus expressif que l'ancien, peut-être même un peu moins.

Le caractère agile de la Versys est conservé : pour les motards habitués au roadster, la "petite" roue de 17 pouces de cette Kawasaki est plus facile à appréhender que les roues de 19 pouces - voire 21 - montées sur les trails midsize concurrents (V-Strom ou Tiger 800 XR, par exemple).

Une fois lancée, la machine répond au doigt et à l'oeil. Malgré tout l'attirail monté dessus, notre "Versys Tourer +" se sort parfaitement de l'épreuve citadine. La direction est particulièrement légère, ce qui permet de virevolter d'une ruelle à l'autre sans aucun effort.

La nouvelle fourche Showa de 41 mm marque de gros points pendant la traversée de la petite ville d'Acireale. Par rapport à l'ancien modèle, le train avant absorbe nettement mieux les pavés, trous ou bosses : un régal pour les "commuters".

De même, les nouveaux silent-blocs installés au niveau du (haut) moteur, du guidon et des repose-pieds isolent le pilote des vibrations. Alors que la précédente Versys 650 gratouillait les fesses, puis les mains et les jambes, le nouveau modèle 2015 les chatouille à peine.

On sent bien quelques nano-vibrations apparaître dans l'entrejambe entre 3500 et 4000 tr/min, mais elles n'ont absolument rien de pénalisant. Idem pour les grésillements perceptibles dans les lombaires passé 6000 tr/min : on ne les sent que lorsqu'on se cale contre le petit bourrelet de la selle passager, pour contrer un gros freinage notamment.

En pilant justement à plusieurs reprises devant des locaux - le code de la route en Sicile est assez dur à assimiler ! -, Moto-Net.Com s'aperçoit que la moto s'enfonce plus généreusement qu'auparavant. Or le frein arrière (nouveau disque de 250 mm, maître-cylindre et étrier Nissin) n'est toujours pas d'une grande aide pour asseoir la Kawa...

La pédale de droite possède une course trop longue et un toucher trop spongieux pour accompagner efficacement le travail des freins avant. Le bon dosage est loin d'être évident à trouver à l'arrière et dans un premier temps, sur les rues au faible grip, l'ABS intervient souvent.

On note à l'occasion que les réactions du nouveau système Bosch 9.1MB - qui remplace le 8.0M - restent sensibles : la pédale secoue le pied puis devient dure. Dans le levier, on ressent de plus faibles tressautements, si bien que la sensation de contrôle est plus grande.

En ville toujours, on apprécie la lisibilité du compte-tours car il faut veiller à ne pas laisser l'aiguille descendre sous les 2000 t/min, sous peine de faire hoqueter sérieusement le moteur... et le reste de la moto avec. Le quatrième rapport est donc rarement enclenché en milieu urbain.

La présence du témoin de rapport engagé (disponible en accessoire) facilite aussi le travail du pilote. Son intégration sur le tableau de bord n’est pas des plus esthétiques, mais son affichage basique en rouge le rend lisible d'un rapide coup d'oeil.

Le petit pavé digital indique la vitesse bien sûr, le niveau de carburant, le kilométrage total et deux trips (231 km parcourus au final par MNC). Il fournit en plus cette année les consommations instantanée et moyenne (4,8 l/100 km pendant cet essai) ainsi que l'autonomie restante.

Côté pratique également, il faut féliciter Kawasaki en ce qui concerne la bagagerie puisque le petit trail d'Akashi peut dorénavant être équipé simultanément du top-case (47 litres pour deux intégraux) et des valises (28 litres pour un intégral chacune) qui peuvent supporter chacun 5 kg de charge.

Pour cela, la boucle arrière a dû être renforcée - et donc alourdie -, mais les adeptes de week-end en amoureux ou de vacances entre amis ne s'offusqueront pas du poids tous pleins faits de la machine : 216 kg avec l'ABS (214 kg sans).

Bon point également : les valises se fixent directement sur les poignées passager livrées d'origine et non plus via de vilains tubes de fixation comme sur l'ancien modèle. Bien plus net, le nouveau système de valises permet en outre de réduire la largeur de la moto à cet endroit de 10 cm d'après le constructeur.

L'espace de rangement sous la selle n'évolue pas : un U spécifique ou un bloque-disque peuvent s'y loger et n'ont donc pas à brinqueballer dans le top case. Juste en-dessous, une nouvelle molette fait son apparition et simplifie grandement le réglage de la précontrainte de l'amortisseur.

Les écartements des leviers d'embrayage et de frein sont toujours tous les deux réglables sur cinq positions, mais elles s'adaptent aujourd'hui aussi bien aux petites mains qu'aux grandes. L'ancien modèle correspondait plutôt aux grands.

Notre Versys étant équipée de poignées chauffantes, ces dernières nous ont semblé un poil épaisses pour les petites menottes et la commande un peu trop loin du pouce. L'efficacité en revanche est bien au rendez-vous : le premier des six réglages est limite supportable à la longue !

La protection des protège-mains est également appréciable alors que nous attaquons les petites routes du parc régional de l'Etna... Plus confortable en ville et mieux équipée pour les longues excursions, la Versys 650 de 2015 reste-t-elle aussi sympathique à mener sur petites routes viroleuses ? Réponse en pages suivantes !

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèle d'origine
  • Parcours : 230 km
  • Routes : petites, sinueuses et assez mal revètues
  • Pneus : Dunlop D222
  • Conso : non mésurée
    (4,8 l/100km d'après l'ordi de bord)
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS VERSYS 650

  • Confort et équipement en hausse
  • Look de Kawasaki Ninja
  • Tarif de l'ABS en baisse

POINTS FAIBLES VERSYS 650

  • Pas de béquille centrale (pot bas)
  • Frein arrière perfectible
  • Moins rigoureuse à l'attaque