Essai Versys 2010 : Kawasaki corrige son tir

Pour rappel, Moto-Net.Com avait plutôt bien cerné la Versys "première du nom" lors de sa présentation en automne 2006 (lire notre Test MNC du 3 octobre 2006). Une prise de contact que les potentiels acquéreurs prendront soin de relire puis que hormis la cosmétique, le modèle 2010 est extrêmement proche de l'ancien modèle.

Les modifications mécaniques se limitent principalement aux adjonctions d'un silentbloc au niveau des fixations supérieures arrière du moteur et de gomme sur les repose-pieds (pilote et passager SVP !) afin de limiter les remontées des vibrations du twin en ligne. Et force est de constater que les pieds et les fesses sont dorénavant moins picotés que sur l'ancien modèle.

Bien sûr on perçoit encore de légers fourmillements, notamment dans les mains autour de 7 000 tr/min, qui se traduisent par une image troublée dans les nouveaux rétroviseurs. Mais on pardonne aisément à la petite Kawette : les accélérations et reprises qu'elle distille dès 4000 tr/min valent bien quelques menus chatouillements !

Bien que ses carters aient été redessinés, tout comme la sortie de son pot placé sous le joli bras oscillant, le moteur de la nouvelle Versys reste parfaitement identique à l'ancienne version. Il n'accepte donc toujours pas de reprendre sous les 2500 tr/min...

Mais ce relatif manque de souplesse - par rapport à un 4-cylindres - ne pénalise en rien l'agrément du moteur dérivé de l'ER-6. Il charmera même l'immense majorité des utilisateurs, qu'ils cherchent douceur et facilité d'exploitation pour la ville, vivacité et vigueur pour les bastons sur petites départementales, ou encore endurance et entrain pour les plus longs voyages (en 6ème à 6000 tr/min, il cruise à 130 km/h).

En ce qui concerne la partie cycle, le nouveau réglage de l'amortisseur est passé, il faut l'avouer, un brin inaperçu : raffermie pour que nous puissions nous amuser sur les petites routes sardes, la suspension arrière de notre Versys d'essai offrait peu ou prou les mêmes prestations que l'ancienne.

Néanmoins, en réglage "sortie d'usine", les Verts affirment que l'accent est mis sur le confort pour mieux absorber les bosses sur les routes... et les innombrables dos d'ânes qui parsèment les centre-ville !

Réglable en précharge et en détente - comme la fourche -, l'amortisseur peut donc s'adapter au rythme de chacun : inutile de préciser que sur le sec, celui-ci est plutôt rapide... Et la Versys s'en est sortie de nouveau avec les honneurs !