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Sicile (Italie), le 7 janvier 2015

Essai Versys 1000 2015 : Kawasaki fait volte-face

Essai Versys 1000 2015 : Kawasaki fait volte-face

En 2012, Kawasaki lançait une Versys 1000 surprenante avec sa partie cycle trail-isante et son gros 4-cylindres en ligne. Convaincante sur le plan dynamique, son esthétique et certains aspects pratiques devaient être revus. C'est chose faite. Essai.

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MNC teste la Versys 1000 Grand Tourer

Pour notre essai, les petits hommes verts nous ont justement fourni des Versys - orange, on l'a vu - équipées du pack d'accessoires le plus complet dénommé "Grand Tourer" (voir la liste complète en page 4), incluant principalement les valises et le top-case, déjà compatibles sur l'ancienne Versys 1000 (pas sur l'ancienne 650).

Nouveauté 2015 en revanche : la capacité de chargement de chaque valise passe de 3 à 5 kg. Toutes deux accueillent chacune un casque intégral, tandis que le top-case représente un volume de rangement de 47 litres (5 kg maxi également).

L'espace sous la selle demeure trop petit à notre goût : mis à part les outils ingénieusement rangés dans leur boîte en plastique cylindrique, seul un petit U peut s'y loger. On regrette encore et toujours l'absence de vide-poche, pourtant pratique pour les longs parcours auxquels se destine cette Versys "XL".

Essentielle pour une moto de cette catégorie également - définitivement plus "routière" que "trail" -, l'autonomie a été améliorée par les ingénieurs japonais. Contrairement à ce qu'ils nous laissaient entendre au Salon de Milan, plusieurs modifications auraient été apportées au moteur...

Boîte à air revue, injecteurs de carburant à 12 trous (8 auparavant), allumage redéfini, bas moteur ajouré pour limiter les pertes par pompage... Grâce à cela, la consommation moyenne de la Versys 1000 fléchirait en 2015 de -5%.

Dans notre Essai comparatif face aux - très - grosses BMW R1200GS, Honda Crosstourer et Triumph Tiger Explorer, la Kawa avait déjà décroché la conso la plus faible (5,9 l/100 km pour rappel). À l'issue de notre roulage mené pistons battants, l'ordinateur de bord de notre Versys 2015 indiquait un raisonnable 6,3 l/100 km.

En utilisation plus calme et d'après les calculs des savants japonais toujours, "l'autonomie calculée avec un plein (21 litres) s'approche des 400 km". Mais que les amateurs de sensations fortes se rassurent : dans le même temps, la puissance n'a pas baissé (120 ch, toujours 106 ch en France) et la valeur de couple est conservée (102 Nm dans le monde libre, 96 Nm en France).

Afin de parfaire son comportement dynamique, Kawasaki a aussi installé au coeur de sa Versys 1000 un nouveau système décrit comme tel : "développé à partir des retours d'informations issus des circuits, l'embrayage "Assist and Slipper" utilise deux types de cames (une came de verrouillage et une came de glissement) afin de comprimer ou de séparer les plateaux de pression de la cloche d'embrayage".

La partie cycle n'a pas été négligée puisque les Japonais ont doté leur Versys 1000 "modèle 2015" d'une nouvelle fourche inversée de 43 mm à fonctions séparées - et aux vis très accessibles ! -, tout en revoyant les réglages de l'amortisseur arrière.

Enfin, la nouvelle Versys 1000 dispose désormais de deux béquilles d'origine : la latérale, sur laquelle nous attend "notre" Versys 1000 Grand Tourer, et la centrale sur laquelle les futurs propriétaires pourront compter pour leurs travaux de maintenance !

La béquille centrale sera aussi plus commode pour entreposer cette voyageuse lors des semaines les plus pénibles d'hiver. Commode, elle l'est tout autant au moment de stationner la bête (de 250 kg tous pleins faits, mais sans valises ni top-case).

Au regard du gabarit imposant de la moto, l'effort que doit fournir le pilote pour soulever et reculer la machine semble effectivement bien faible ! Mais il n'est pas question de rester stationner sur le parking de l'hôtel : une boucle d'environ 174 km autour de l'Etna nous attend... Alors en route !

Un peu dure par le passé, la commande d'embrayage de la Versys 1000 demanderait en 2015 "30% d'effort en moins au levier", annonçaient les Japonais. Dans les faits, Moto-Net.Com observe qu'elle devient très facile, plus encore que celle de la nouvelle 650 !

Ainsi, la fonction d'aide du nouvel embrayage "Assist and slipper" se révèle diablement efficace. Devenu réglable cette année, le levier gauche propose cinq écartements différents tandis que celui de droite - oui, le frein avant - en compte six. La Versys 1000 se veut facile à prendre en mains !

Le nouveau guidon de type "fat-bar" mêle d'agréables sentiments de solidité et de qualité doublés d'une sensation de confort grâce au montage "souple" qui limite les vibrations. Malgré ce changement de guidon, "les positions des poignées sont inchangées", assure Kawasaki. Et il en va de même pour la selle et les repose-pieds.

La boîte de vitesses conserve sa sélection rapide et précise mais un poil rêche. Ce dernier point ne grève en rien l'agrément de conduite, d'autant que la souplesse du moteur limite grandement le recours au sélecteur.

Hyper appréciable en ville, la rondeur du 1043 cc permet en effet de déambuler tranquillement sur le quatrième rapport. Le 4-cylindres ronronne alors calmement et discrètement entre 1500 et 3500 tr/min.

Au guidon, la direction se montre au moins aussi neutre qu'avant. Chargé uniquement de notre petit sac dans lequel MNC a glissé son pantalon de pluie et une seconde paire de gant d'hiver, le top-case - un peu dur à fermer, grrr - ne déséquilibre en rien notre monture.

De même, si la largeur des valises ralentit nécessairement notre évolution dans la petite ville d'Acireale, la moto en elle-même est rapidement maîtrisée. De plus, les suspensions se jouent de tous les pièges : ralentisseurs, gros pavés et nid de poules sont parfaitement absorbés.

À l'avant comme à l'arrière, les ingénieurs d'Iwata ont ouvert l'hydraulique des suspensions "d'environ 30% par rapport à la précédente version afin d'augmenter le confort". Déjà confortable en 2012, la Versys 1000 l'est davantage en 2015 !

La selle ne semble pas très épaisse de prime abord et fait légèrement glisser son pilote contre le réservoir. Mais il suffit de peu pour se maintenir assis sur la large partie arrière et étendre très convenablement les jambes.

Le réservoir conserve sa largeur relativement mesurée - étant donnée la présence du 4-pattes - et sa surface plane accueillant parfaitement les genoux. Les cuisses de Moto-Net.Com n'ont pas souffert de surchauffe... mais il faut dire que la température lors de cet essai a varié de 8... à 2° C !

Lors de pauses au feu rouge - ou feu vert parfois, le code de la route en Sicile est assez spécial ! -, MNC n'a pas réellement senti la différence de hauteur de selle : -5 mm par rapport au premier modèle (840 mm en 2015 donc), écart que l'on retrouve au niveau de la garde au sol (150 mm).

Aussi, seuls les pilotes de moins d'1m70 qui ne portent pas de vraies bottes de motards - au talon souvent haut - risquent de ronchonner contre le fait que la Versys 1000 ne dispose pas d'une selle réglable.

Certains motards particulièrement fluets préfèreront sans doute rester sur leur éventuelle Versys 650. Certes, la hauteur de selle est la même, mais le poids de la "petite" Kawette est nettement inférieur : 216 kg tous pleins faits avec l'ABS, soit 34 kg de moins que la "grande".

D'autres motards plus courageux ou plus costauds auront toutefois raison d'investir la catégorie poids-lourd Superbike de la gamme "trail-très-routier" Kawasaki, car une fois lancée sur la route - la vraie -, la Versys 1000 en impose... Jugez plutôt en page suivante !

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèle d'origine
  • Parcours : 174 km
  • Routes : petites, sinueuses et assez mal revètues
  • Pneus : Bridgestone T30
  • Conso : non mésurée
    (6,3 l/100km d'après l'ordi de bord)
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS VERSYS 1000

  • Equipements de série (centrale !)
  • Look de Kawasaki Ninja
  • Prestations de petite GTR (avec pack)

POINTS FAIBLES VERSYS 1000

  • Poids en hausse
  • Bulle réglable, mais à l'arrêt
  • Selle non réglable

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