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ESSAI
Paris, le 6 juillet 2009

Essai V-Rod Muscle : Harley-Davidson exhibe le(s) Muscle(s) !

Essai V-Rod Muscle : Harley-Davidson exhibe le(s) Muscle(s) !

Alors que les Harley évoquent souvent chrome, bruit et moteur coupleux mais placide, la V-Rod Muscle incarnerait presque l'opposé : râblée comme un Pitt-Bull et inspirant autant de respect, l'américaine envoie de surcroît du très gros gaz. Essai !

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Prendre la mesure... de la démesure !

Rassuré sur les capacités de sa monture à provoquer l'émoi, le pilote laissera les passants définitivement médusés devant la grâce avec laquelle la V-Rod Muscle virevolte dans le flot de circulation une fois le feu passé au vert ! Sous réserve de prendre garde à son poids pachydermique et à son angle de braquage médiocre, l'américaine s'affranchit en effet plutôt bien de l'épreuve urbaine.

Essai V-Rod Muscle : Harley-Davidson exhibe le(s) Muscle(s) !

Bien équilibrée et acceptant de reprendre sans moufter à 1 500 tr/mn en seconde, l'américaine ne souffre que d'une largeur de guidon pénalisante, d'un embrayage viril - à la poignée située assez loin et non réglable -, d'un freinage brutal en début de course et surtout de sa propension à cuire le conducteur aux moindres arrêts prolongés... Sans oublier le généreux angle de chasse de la fourche inversée de 49 mm, la position pieds en avant et bras tendus et l'importante inertie du moulin qui ne facilitent pas les manoeuvres à faible vitesse.

Pourtant, dans l'ensemble, l'exercice urbain est bien moins laborieux que les dimensions ne le laissaient craindre. La présence d'une clé codée et d'une alarme sont autant d'atouts précieux au moment de laisser la bête en stationnement... une activité qui demande toutefois un peu de poigne et surtout une place conséquente !

Indubitablement, la V-Rod Muscle se complaît dans les grands espaces : à l'image d'une Yamaha V-Max ou d'une Suzuki B-King, la Muscle est capable d'enfumer tout ce qui roule au démarrage, mais c'est bel et bien sur de grandes axes que son incroyable santé moteur s'apprécie.

Essai V-Rod Muscle : Harley-Davidson exhibe le(s) Muscle(s) !

Sauf que sur autoroute, l'américaine fait payer cher sa position typée custom et son manque de protection. Et bien que la motorisation Revolution soit capable d'arracher le bitume à chaque envol d'un péage - tout en ronronnant à 5 000 tr/mn en cinquième à 130 Km/h -, les voies rapides ont tôt fait de mettre les cervicales, les bras et le bas du dos à l'agonie !

Pour braver l'ennui - et les crampes ! -, la main droite trouvera une temporaire distraction dans cette étonnante mollette placée sous l'accélérateur et qui sert à durcir à loisir la commande des gaz. Attention toutefois à ne pas la visser à fond, sous peine de dangereusement bloquer les gaz !

Bien calé sur une selle généreuse, le mieux est alors de se délecter des relances foudroyantes du twin qui arrachent les bras de 4 000 tr/mn aux 8 500 tr/mn de la rupture ! Grisante, lorsqu'il s'agit de doubler des automobilistes abasourdis à la vue de cet engin capable d'accrocher 200 km/h d'un gros battement de cil, cette capacité à copieusement botter l'arrière train appelle à rejoindre le réseau secondaire pour abuser des charmes peu ordinaires de cette Harley extraordinaire !

Car au delà d'une fiche technique de tous les superlatifs - eu égards aux habitudes de la marque -, la V-Rod Muscle ne se résume pas qu'à un baril de poudre inconduisible, tout juste bon à frimer aux terrasses des cafés ! Non, la plus méchante des Harley est loin d'être cette "enclume qui allume" que ses mensurations et sa motorisation suggèrent : elle présente même un comportement sain, voire étonnant sur des routes un peu viroleuses et bien revêtues !

Essai V-Rod Muscle : Harley-Davidson exhibe le(s) Muscle(s) !

Bon, n'allez pas en conclure que la Muscle soit capable d'affoler le chrono sur une spéciale de rallye ! Avec trois quintaux bien tassés en ordre de marche et un gabarit titanesque, l'exubérant twin de Milwaukee impose une bonne dose d'anticipation, un pilotage souple et des trajectoires toutes en rondeurs afin d'épargner des repose-pieds qui ne demandent qu'à labourer le bitume !

Et pourtant, bien qu'un légitime instinct de conservation recommanderait alors de relâcher l'épaisse commande des gaz, la Harley conserve son cap avec la même sérénité qu'un train de marchandise : elle est bien aidée par un châssis rigide, des suspensions plutôt efficaces - sur du bitume nickel - et une motricité quasi-impossible à prendre en défaut.

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèle d'origine avec 4 300 km
  • Pneus : Dunlop Sportmax D 208 F
  • Parcours : 775 km (nationales, autoroute, départementales et ville)
  • Conso moyenne : de 7,7 l/100 à 8,5 l/100
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS

  • Ligne pure et "musclée"
  • Finition irréprochable
  • Santé du bicylindre !
  • Audace visuelle et technique

POINTS FAIBLES

  • Confort et aspects pratiques
  • ABS trop sensible
  • Consommation élevée
  • Concept pouvant rebuter les puristes...