Essai Triumph Thruxton 1200 R : Café racé

En rentrant de notre essai matinal de la Bonneville T120 Black, une horde de Thruxton 1200 R nous attend dans la cour de l'hôtel. Après une conférence de presse commune aux deux modèles et un rapide déjeuner, nous récupérons avidement la clé de contact du modèle qui nous est attribué !

Pour MNC, ce sera une grise "Silver Ice" qui sera remplacée par une rouge "Diablo Red" au moment des photos. A l'oeil, le charme opère instantanément : on a beau savoir que la base est celle de la T120, la Thruxton R semble être une tout autre moto. Et pour cause...

Sur cette luxueuse version "R" à presque 15 000 euros (14 990 € exactement), le regard détecte d'emblée la fourche inversée Showa entièrement réglable et anodisée or, les étriers de frein monobloc Brembo à fixation radiale et les amortisseurs arrière Öhlins à bonbonne séparée, eux-aussi entièrement réglables. Un vrai équipement de sportive moderne !

Puis l'on apprécie le réservoir profilé, orné du logo Triumph et fermé par un joli bouchon "Monza", et la selle monoplace terminée par une coque fuselée, dans le plus pur style Café Racer. Un coup d'oeil appréciateur sur la monte pneumatique sportive (pneus Pirelli Diablo Rosso Corsa) permet de mesurer les différences avec la Truxton standard, dotée de suspensions Kayaba plus basiques, de freins Nissin et de pneus Pirelli Angel GT.

De nombreux autres détails attirent eux aussi le regard, à l'instar des petits rétroviseurs ronds positionnés en bout de guidon, du superbe té de fourche supérieur poli, des belles jantes alliage rayonnées, de la sangle de réservoir aluminium, des plaques latérales ajourées et des plaques de protection alu au niveau des repose-pieds reculés.

Enfin, la rétine "bloque" sur le morceau de résistance : le magnifique moteur, un bicylindre parallèle de 1200 cc aux carters rutilants avec logo Triumph et petit cache cerclé d'or, qui n'est là que pour la déco.

Repris à la Bonneville T1200, ce bloc à 8 soupapes dissimule particulièrement bien son système de refroidissement liquide, d'autant que ses ailettes entretiennent le doute... Chez les motards non-avertis, du moins !

Comme sur la précédente génération, un faux carburateur dissimule astucieusement le système d'injection à double papillon. Comparé à celui de la Bonneville T120, ce moteur bénéficie de diverses améliorations visant à réduire son inertie, booster sa puissance et augmenter son couple.

Il reçoit à cet effet un vilebrequin allégé, une boîte à air et un échappement spécifiques et de nouveaux pistons. Le taux de compression est accru, passant de 10:1 à 11:1. Le résultat parle de lui-même, avec une puissance évoluant de 80 à 97 chevaux et un couple progressant de 105 Nm (à 3100 tr/min) à 112 Nm (à 4950 tr/min). Belle évolution !

Ce moteur est bien sûr conforme aux normes Euro 4 - ce qui lui permet au passage d'abaisser sa consommation de carburant -, tandis que son intervalle de révisions est augmenté de 10 000 à 15 000 km. Afin de minimiser les vibrations à haute vitesse et améliorer l'agrément d'utilisation, l'allumage est calé à 270°. La boîte passe de 5 à 6 rapports, avec ici des rapports plus courts que sur la T120.

Comme pour cette dernière, l'intégration du collecteur d'échappement sous le moteur contribue efficacement à la pureté du look : la ligne d'échappement semble directement passer du moteur aux silencieux coniques en acier inox brossé Vance & Hines installés sur cette version haut de gamme (voir la liste des packs d'options dans notre fiche technique page 4).