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Valence (Espagne), le 15 décembre 2015

Essai Triumph Street Twin : la petite Bonneville du 21ème siècle

Essai Triumph Street Twin : la petite Bonneville du 21ème siècle

Avec son nouveau moteur de 900 cc refroidi par eau, son look soigné et sa partie cycle entièrement revue, la nouvelle Triumph Bonneville Street Twin a tout pour plaire aux motards à la recherche d'une vraie moto classique, facile et plaisante. Essai.

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MNC au guidon de la Street Twin

En noir, notre modèle d'essai nous (re)plonge mentalement dans les ruelles du Londres des années 60... et physiquement dans les embouteillages de Valence (Espagne) où se déroule la présentation de cette Street Twin.

Une fois en selle, les repères sont intégrés instantanément : le guidon (un peu plus sur l'avant) tombe parfaitement sous les mains, les repose-pieds sont légèrement plus en arrière que sur le modèle précédent et à l'arrêt, les pieds reposent bien à plat sur le sol grâce à une selle placée très bas (750 mm au lieu de 775). La selle (avec sangle de maintien pour le passager) est plutôt ferme mais confortable et les jolis petits rétros ronds offrent une bonne vision sur l'arrière.

Sur le commodo gauche, le bouton de défilement des informations renseigne sur le contrôle de traction (activable et désactivable à l'arrêt uniquement), le rapport engagé, la jauge, l'heure, deux trips, l'autonomie restante, le kilométrage avant entretien, la consommation instantanée et la consommation moyenne. En option, la console affiche également la gestion des poignées chauffantes et le contrôle de la pression des pneus. Pas de doute : la Bonneville du XXIème siècle est définitivement entrée dans l'ère moderne !

Embrayage adouci et sensations renforcées

Pendant que les cuisses trouvent facilement leur place le long du réservoir échancré, le bicylindre en ligne ronronne paisiblement avec ce très léger sifflement cher aux Triumph et ne demande qu'à exprimer une superbe sonorité rauque à la première occasion.

Grâce à sa partie cycle bien équilibrée, la petite Bonnie est à son aise dans les bouchons : les commuters et autres motards urbains apprécieront sa maniabilité lors des remontées de files, d'autant que l'embrayage équipé du "slip clutch assist" pour plus de douceur permet de jouer du sélecteur sans effort dans le trafic.

Par les températures plutôt douces de cette région d'Espagne en décembre, le moteur réchauffe légèrement les cuisses à travers un jean de moto renforcé. Attention toutefois à ne pas se brûler en été car comme sur le modèle précédent, les genoux ont tendance à venir au contact des culasses.

Sortie du centre-ville, la Street Twin aborde tout aussi sereinement les voies rapides et circule avec aisance dans le flot de circulation, dont elle peut s'extraire rapidement si besoin.

Avec son couple maximal supérieur à la version précédente et disponible beaucoup plus tôt (80 Nm à 3230 tr/mn au lieu de 68 Nm à 5800 tr/mn), la Street Twin s'attaque ensuite aux petites routes de campagne qu'elle engloutit avec un plaisir non dissimulé !

Tout à l'oreille

Le pilote, confortablement installé à son guidon, peut au gré de son humeur enrouler paisiblement sur le couple ou allumer un peu plus vigoureusement en tirant les rapports, malgré une boîte à 5 vitesses qui manque un peu d'allonge. En caricaturant un peu, on peut presque tout faire sur le troisième rapport, le plus riche en sensations et en efficacité.

A l'attaque dans le sinueux sur les routes de montagne, la petite Bonneville ne se défile toujours pas et offre volontiers une bonne dose de sensations à qui sait la titiller pour la faire virevolter d'un virage à l'autre. Les relances ne sont pas stupéfiantes mais permettent de se faire plaisir, quitte à tomber un ou deux rapports pour repartir du bon pied, tandis que le freinage est correct malgré un léger manque de progressivité.

Seul bémol durant cette première prise de contact au cours d'une matinée légèrement brumeuse sur les hauteurs de Valence : un revêtement souvent humide qui engendre quelques amorces de glissades de la part de ses Pirelli Phantom

La petite anglaise nous rappelle qu'elle ne tient pas à dépasser ses limites en conditions piégeuses, même si sur le sec elle n'a rien contre une arsouille en bonne et due forme !

Verdict : des racines... et des aides

15 ans après le renouveau de la Bonneville, force est de constater que la Street Twin est la digne héritière de cette prestigieuse lignée, tout comme le seront sans doute les nouveaux T120 et Thruxton.

Pour 8900 euros, soit légèrement moins chère que l'ancienne Bonneville qui s'affichait à 8990 €, la Street Twin offre d'origine une moto convaincante, très facile à maîtriser et source de nombreux plaisirs. Son look épuré fait mouche au premier coup d'oeil avec sa ligne reconnaissable entre toutes, son superbe bloc moteur et ses jolis silencieux en acier brossé.

Son excellent niveau de finition et ses avancées technologiques permettent d'inscrire dans le XXIème siècle cette moto née au milieu du XXème : accélérateur ride by wire, antipatinage, normes Euro4, valves coudées, prise USB sous la selle comme sur le Ducati Scrambler (un kit est disponible en option pour brancher un GPS ou un téléphone au guidon), clé codée, feu arrière à LED et naturellement freinage ABS, obligatoire à partir de 2016.

"Si l'on rajoute quelques accessoires au prix de 8900 euros, on peut avoir exactement la moto qu'on veut pour moins de 10 000 euros", souligne Eric Pecoraro en insistant sur le fait que la Street Twin "est une moto qui induit une pratique apaisée, un objet valorisant bien vu par les autres".

Et si certains ne manqueront pas de regretter l'absence de béquille centrale, les adeptes de la personnalisation seront comblés avec un catalogue de plus de 150 accessoires.

Notons par exemple les jantes à rayons noires (810 €) ou chromées (750 €), les silencieux homologués Vance & Hines plus courts et plus légers en céramique noire (920 €) ou en acier brossé (850 €), le système d'échappement haut 2 en 1 Vance & Hines en inox (1610 €, non homologué sur route), les carters chromés (340 €) ou la selle plate café racer noire ou marron (300 €), le guidon "Ace" café racer noir ou chromé (80 €), etc., sans oublier les kits de personnalisations proposés par le constructeur (voir fiche technique en dernière page).

Enfin, la bonne tenue de cote de la Bonneville en occasion devrait convaincre les derniers hésitants, qu'ils soient débutants, désireux de passer à une cylindrée supérieure ou tout simplement de changer de style de moto : d'après les études menées par Triumph, "un T100 vaut aujourd'hui 69% de son prix après trois ans, soit 9 à 13% de plus que les modèles comparables"...

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèle d'origine, 590 km au départ
  • Parcours : 200 km
  • Routes : ville, voies rapides et réseau secondaire
  • Pneus : Pirelli Phantom
  • Conso mesurée : 4,8 l / 100 km
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS TRIUMPH STREET TWIN

  • Look et finition irréprochables
  • Héritage valorisant
  • Progrès technologiques pour un prix contenu

POINTS FAIBLES TRIUMPH STREET TWIN

  • Pas de 6ème rapport
  • Freinage peu progressif
  • Pas de béquille centrale ni de compte-tours

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