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Paris, le 3 juin 2020

Essai Streetfighter V4S : le roadster Ducati paré au décollage

Essai Streetfighter V4S : le roadster Ducati paré au décollage

Nous sommes en l'an 2020 et les motos volantes ne circulent toujours pas par milliers au-dessus de nos casques, mais certaines motos s'apparentent à des avions de chasse... C'est le cas de la Ducati Streetfighter V4S pourvue de petites ailettes. MNC passe aux commandes : essai !

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Essai Streetfighter V4S page 1 : La Ducati de l'an 2020

L'an 2000. Avant que l'on s'affole inutilement pour son cataclysmique "bug", cette année faisait abondamment fantasmer : lorsque viendrait le nouveau millénaire, c'était certain : nous voyagerons à bord de voitures volantes et les motos du futur voleraient elles aussi, bien évidemment !

Finalement, l'erreur de conception systémique des programmes informatiques n'a pas dévié la terre de son orbite. Quant aux automobiles et motocycles, à quelques rares tentatives près, ils sont sagement restés cloués au sol. Enfin "sagement", façon de parler car certains modèles ne manquaient vraiment pas d'air...

La plupart des lecteurs de Moto-Net.Com - qui, comme chacun sait, ont eu une vie avant internet - savent sans nul doute que c'est en l'an 2000 que Ducati a présenté une moto extraordinaire : entre ses roadsters et ses sportives, la marque de Bologne plaçait une "Super Naked" à 4-soupapes, la S4.

Pour mémoire - celle défaillante des très vieux, mais pour les jeunes aussi -, ce Monster ultime était équipé du fabuleux Desmoquattro de la mythique 916 de Superbike à peine dégonflé : les 101 chevaux atteints à 8750 tr/min étaient chargés de catapulter la machine de 193 kg à sec et son pilote.

 Essai Streetfighter V4S : le roadster Ducati paré au décollage

Après la S4R (996) en 2003, la S4Rs lancée en 2006 fut le dernier Monster sous testostérone - ou sous "Testastretta" plutôt, du nom du L-Twin de 998 cc apparu sur la 998 996R puis employé sur la 998 (ah quand même) et sur la 999, cette Superbike au design si... audacieux !

Back in 2020

Retour en l'an 2020. Les motos ne volent toujours pas, ou pas bien haut ni très longtemps : l'époustouflante LMV496 doit pouvoir atteindre 50 mètres d'altitude et voler une dizaine de minutes. On est donc encore loin, très loin d'un avion de combat. Et pourtant...

Depuis cinq ans en Grand Prix et depuis quelques mois dans le commerce, des motos sont équipées d'ailettes ou d'ailerons. Ducati compte justement parmi les pionniers en la matière, même si d'autres constructeurs s'y étaient déjà essayés comme Suzuki sur sa RGΓ500 (XR35) de 1981.

 Essai Streetfighter V4S : le roadster Ducati paré au décollage

Il est donc parfaitement logique que le premier maxiroadster maxisportif muni d'appendices aérodynamiques provienne de l'usine de Bologne. Il s'agit de la Streetfighter V4, relève un peu tardive du Streetfighter "tout court" qui figurait au catalogue Ducati entre 2009 et 2015.

Il y a un peu plus de dix ans, Moto-Net.com avait été charmé par le roadster dérivé de la Superbike Ducati de l'époque, la 1098. Dans la conclusion de son essai, MNC comparait cette première Streetfighter à "une véritable "diva" : usante en ville, divine sur route, fatigante sur autoroute et pas vraiment adepte du ménage à trois !"

 Essai Streetfighter V4S : le roadster Ducati paré au décollage

Aujourd'hui, le Journal moto du Net teste la seconde génération de Streetfighter, équipée du V4 à 90° ("L4" incliné de 42° vers l'arrière qui forme un V donc) installé au coeur des actuelles Panigale "de route". Respectant les 81 mm d'alésage admis en MotoGP, cette version du Desmosedici Stradale dispose d'une course 53,5 mm et donc d'une cylindrée de 1103 cc.

Avec son calage "Twin Pulse" plutôt que "Screamer", le V4 se rapproche le plus possible de ses frangins à deux cylindres. Il doit ainsi faire perdurer le caractère bien trempé - il est à refroidissement liquide, huhuhu - et tant apprécié des motos Ducati.

 Essai Streetfighter V4S : le roadster Ducati paré au décollage

Dans cette configuration roadster, le V4 propose surtout une stupéfiante puissance de 208 chevaux à 12 750 tr/min. Mais face aux journalistes, les ingénieurs italiens insistent davantage sur les valeurs de couple : 123 Nm au maximum, dont 70% sont disponibles dès 4000 tr/min et 90% sont maintenus entre 9000 et 13 000 tr/min.

Le 4-cylindres peut tourner jusqu'à 14 500 tr/min sur les cinq premiers rapports et bénéficie de 500 tours supplémentaires en sixième. Un petit bonus utile dans la ligne droite du Mugello, mais beaucoup moins dans les 17T de la vallée de Chevreuse où se tient la présentation presse de ce nouveau top modèle italien...

Seconde génération de Streetfighter

C'est devant les bureaux de Ducati West Europe, en région parisienne, que Moto-Net.Com découvre sa compagne du jour : une Streetfighter V4S flambant neuve avec un peu moins de 700 km au compteur. Compteur qui, comme sur l'ancienne génération, se trouve toujours très bas derrière le guidon.

 Essai Streetfighter V4S : le roadster Ducati paré au décollage

Le nouveau roadster Ducati pique à la Superbike son écran TFT couleur de 5 pouces, large et très bien agencé. Les commodos de gauche permettent de faire rapidement le tour de l'astronomique quantité d'informations consultables et de réglages paramétrables.

Le Journal moto du Net note une seule absence : la jauge à essence ! Ce manque est d'autant plus regrettable que la contenance du réservoir est faible : 16 litres pour alimenter le gros moteur... Cependant, "la réserve de 4 litres de réserve offre de quoi parcourir 50 km sans souci", tente de nous rassurer le responsable presse en nous confiant les clés pour notre essai.

 Essai Streetfighter V4S : le roadster Ducati paré au décollage

Côté pratique toujours, la Streetfighter V4 est pourvue d'un minuscule logement sous le strapontin passager, mais il n'est pas évident d'y loger les papiers de la moto ! Gilet jaune - obligatoire en cas de pépin -, antivol et autres accessoires devront être stockés dans un sac à dos. Bof.

La selle de la Streetfighter V4 s'élève à 845 mm au dessus du sol, soit 10 mm de plus que la Superbike. Les motard(e)s d'1,70m et plus n'auront donc aucun mal à enfourcher cette moto, tandis que les plus court(e)s sur pattes pourront opter pour la selle basse (-20 mm).

En légère pente, la selle dirige inéluctablement le pilote vers sa partie la plus fine, contre le réservoir. Pour les petits, l'accès au sol est donc facilité. Pour les plus grands comme MNC, cela signifie qu'il faut fréquemment se reculer pour profiter d'une meilleure assise.

 Essai Streetfighter V4S : le roadster Ducati paré au décollage

Les jambes sont bien accueillies grâce à des repose-pieds suffisamment bas pour ne pas plier exagérément les genoux, et à un réservoir si exceptionnellement fin qu'il écarte au strict minimum. On croirait s'installer à bord d'une moyenne cylindrée. Un comble pour un maxiroadster ?!

Les 16 litres d'essence se situent en bonne partie sous la selle pilote, ce qui libère de la place pour la vaste boîte à air et, juste devant elle, l'électronique et la batterie. Un bon point pour conserver la bonne charge de la machine pendant un long confinement...

 Essai Streetfighter V4S : le roadster Ducati paré au décollage

Bien plus haut que sur les demi-guidons de la Panigale, le guidon de la Streetfighter V4 est également plus accessible que celui de la précédente Streetfighter "V2", à la position jugée - par MNC mais aussi par le nouveau directeur de Ducati France, Ruffino Del Parco ! - trop cassante en ville.

Le nouveau guidon peut en outre être élevé ou abaissé (+ ou - 3° sur son axe) et ses deux leviers peuvent être réglés. Les rétrofusées rétroviseurs offrent toujours une très bonne vue et cette fois ne tremblent pas lorsqu'on roule.

 Essai Streetfighter V4S : le roadster Ducati paré au décollage

Inauguré sur la première Streetfighter, le démarreur prend toujours des allures de contacteur "lance-missile". Un court appui suffit à lancer le V4 dont la sonorité se révèle extrêmement ronflante. Avant même de craindre les excès de vitesse, le propriétaire sait qu'il dépasse les "bornes" en termes de volume sonore !

Le vacarme est amplifié par l'orientation des pots : leurs vocalises tapent et résonnent contre le tarmac ! Les Ducatistis seront joyeusement grisés, MNC est davantage saoulé : nos oreilles bourdonneront une partie de la soirée, malgré la bonne insonorisation de notre Shoei NXR (coloris Zork, pour les fans de rose).

La Streetfighter V4 ne plaira pas-du-tout-du-tout au voisinage, surtout après les deux mois de grand silence dus au confinement anti-Covid-19. La reprise s'annonce particulièrement dure pour ceux dont le balcon - la chambre ?! - donne sur l'atelier de Ducati West Europe... Il est temps de filer : en selle en page suivante !

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CONDITIONS ET PARCOURS

 
  • Modèle : d'origine
  • Pneus : Pirelli Diablo Rosso 3
  • Parcours : ville, route et voie rapide
  • Roulage : 230 km
  • Conso moy : 5,2 l/km (ordi)
  • Problèmes rencontrés : RAS
 
 
 

POINTS FORTS STREETFIGHTER V4S

 
  • Performances ahurissantes
  • Facilité déconcertante
  • Electronique(s) de pointe
 
 

 

POINTS FAIBLES STREETFIGHTER V4S

 
  • Vacarme du moteur
  • Tarif qui s'est envolé
  • Rayon de braquage
 
 
 

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