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ESSAI
Paris, le 16 octobre 2014

Essai Street 750 : petite Harley bien urbaine ?

Essai Street 750 : petite Harley bien urbaine ?

Harley-Davidson présente depuis peu dans ces concessions françaises une toute nouvelle Street 750. Classée à part dans le clan de Milwaukee, cette moto à vocation citadine représente la nouvelle entrée de gamme HD. Moto-Net.Com l'a essayée pour vous.

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MNC aux commandes de la Street 750

La tête de fourche noire (quel que soit le coloris sélectionné), les soufflets de fourche, le garde-boue court et le guidon haut et large donnent une sympathique frimousse à la Street 750 qui "s'inspire de la XLCR1000 de 1977", nous fait remarquer Harley-Davidson France.

Dans son descriptif, la marque souligne que sa toute nouvelle moto bénéficie du "premier échappement intégralement noir de série proposé sur une Harley depuis notre Café Racer original des années 70".

Dernière née de la famille des "Dark Customs", la Street nous a toutefois été confiée par HD France dans son coloris rouge métal, rendu étincelant par le soleil qui - pour une fois ! - ne nous a pas quittés pendant notre essai.

Le regard est vite capté par le fameux badge "Bar&Shield" qui orne le réservoir. Sa présence a de quoi flatter le propriétaire : "ça le fait plus que les stickers collés sur les japonaises, hein ?", ne manquera-t-il pas de lancer à ses nouveaux amis du HOG... quitte à froisser les possesseurs de l'Iron, dépourvu du joli blason !

Le nouvel Harleyiste pourra également plaquer des "Number One" sur le filtre à air et les carters sa bécane : la version testée par MNC en était justement équipée, avec une ribambelle de caches noirs (une dizaine de pièces pour un total de 400 €). MNC note néanmoins que les évocations HD sont déjà nombreuses d'origine : sur les tubes de fourche jusqu'aux pneus, difficile de passer à côté de la marque de cette moto !

Pas évident non plus de passer à côté d'un élément rarissime, pour le coup, sur une Harley-Davidson : le radiateur de liquide de refroidissement ! Relativement discret vu de profil, son habillage en plastique est trop imposant lorsqu'on observe la moto de face ou de profil.

Après la série des puissantes et pour le moins révolutionnaires V-Rod, la Street 750 est le deuxième modèle Harley-Davidson à intégrer un "moulin à eau" et ça se voit instantanément, malgré la présence d'ailettes de cylindres adroitement polies qui font bonne impression.

Petites touches, grosses bavures

Certains bikers tatoués verront dans ce système de refroidissement un sacrilège impardonnable, d'autres motards à l'esprit ouvert estimeront qu'il s'agit d'un détail négligeable, et d'autres encore se montreront carrément indifférents... Harley-Davidson, de son côté, affirme qu'il est indispensable pour garantir des performances constantes en ville. Nous verrons bien...

En poursuivant le tour du propriétaire, Moto-Net.Com apprécie le soin apporté aux jantes (noires, forcément) : le liseré usiné à même l'aluminium est une petite touche qui plaira forcément au futur acheteur... mais aura bien du mal à contrebalancer d'autres points intolérables !

C'est le cas en particulier des soudures grossières de la boucle arrière et de la colonne de direction. Sur le flanc droit de cette dernière passe tout un tas de câbles malheureusement mis en avant lorsque la moto est stationnée avec le neiman.

Bon point en revanche pour le blocage de direction : il s'exécute directement via le contacteur - placé à la verticale sous le guidon - et non via une seconde serrure dérobée. Les possesseurs d'Iron souligneront que leur moto démarre "sans clé", elle, grâce au système Smart Key.

Sur la Street 750, on regrette également que le maître-cylindre de frein arrière laisse apparent ses moches fils bleus et rouges... Du côté gauche de la moto cette fois, le klaxon flanqué sur une longue tige en métal risque de délier les langues de vipère... À juste titre !

Quant au feu stop à LED, il divisera sans doute l'opinion : logé sous la coque peinte, il laisse le garde-boue arrière entièrement vierge - bien ! - mais sa forme ovoïde - moins bien - ne sera pas du goût de tout le monde. Les gros clignotants en plastique - pas bien ! - ne soutiennent pas la comparaison avec les clignos de l'Iron qui incorporent si ingénieusement les feux stop.

Côté pratique, la Street 750 ne se montre pas si "urbaine" que ça puisqu'aucun espace de rangement n'est prévu sous la selle, pas plus que derrière les caches latéraux qui abritent la boîte à fusibles du côté gauche et le bocal de liquide de refroidissement à droite.

Basse et presque légère

On observe à l'occasion que le passager va devoir s'accrocher à son pilote : le bout de selle qui lui est consenti est en légère pente et ce n'est pas la lanière réglementaire - sur laquelle il est assis - qui va lui permettre de se tenir à la moto ! L'accueil à l'avant est heureusement bien meilleur.

En s'installant aux commandes de la Street 750, Moto-Net.Com se rend compte que le poids figurant sur la fiche technique paraît surestimé : les 222 kg tous pleins faits ne demandent pas beaucoup d'efforts pour être mis d'aplomb.

Basse donc, la plus petite des Harley ne passe pas toutefois pas pour une moto légère. On le ressent lors des manoeuvres moteur coupé, durant lesquelles la Street 750 exige bien plus de poigne et de cuisses que la Street 675 de Triumph, par exemple !

Reste que comparé à l'Iron, à qui elle rend 33 kg, la Street se révèle plus accessible. La hauteur de selle limitée à 709 mm et la largeur réduite des carters moteur permettent en outre aux courts-sur-pattes de poser les deux pieds au sol, ce qui tranquillise grandement.

Comme souvent, le bonheur des uns fait le malheur des autres : les pilotes aux longues cannes risquent d'avoir du mal à trouver leur position à l'arrêt, leurs tibias venant buter contre les gommes - ouf ! - des repose-pieds placés - un peu trop - haut et en arrière. Le mieux pour eux sera de placer les pieds loin devant...

Enfin, dernier avertissement que Moto-Net.Com se doit de lancer au sujet des jambes : le biker doit veiller à ne pas laisser son mollet droit traîner trop près de la moto - et de son pot brûlant ! - lorsqu'il pose la moto sur sa latérale. Sinon, coup de chaud garanti !

Le réservoir de la Street 750 écarte un peu trop les jambes mais propose dans le même temps une contenance satisfaisante : 13,1 litres. Le guidon place les mains un peu haut et un peu loin l'une de l'autre. Certains regretteront les guidons bracelet de la XLCR 1000...

Au niveau du guidon toujours, les commodos en plastique ne seront pas du goût de tout le monde. Ils semblent ergonomiques et le sont tous... sauf un : la commande des clignos est un peu trop haute pour le pouce qui tombe naturellement sur le klaxon, au début du moins.

Avant même de partir à l'assaut des bouchons parisiens, on regrette l'absence de feux de détresse. Très appréciés des commuters français, les warnings le sont peut-être moins par les américains et les indiens... D'où qu'il s viennent, les petits gabarits regretteront que les leviers non réglables soient trop espacés pour leurs petites minoches.

Mais il est grand temps désormais de pousser la commande du démarreur électrique... Attention, la Street arrive en ville !

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CONDITIONS ET PARCOURS

 
  • Modèle d'origine
  • Parcours : 1600 km
  • Routes : ville et route
  • Pneus : Michelin Scorcher 11
  • Conso moyenne : 4,7 l/100km
  • Problèmes rencontrés : RAS
 
 
 

POINTS FORTS STREET 750

 
  • Moteur souple et docile
  • Confort de suspensions
  • Bon compromis agilité/stabilité
  • Badge HD sur le réservoir (et ailleurs)
 
 
 

POINTS FAIBLES STREET 750

 
  • Freinage faiblard, ABS indisponible
  • Finition passable
  • Prix élevé
  • Trop policée pour une Harley