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Paris, le 1er juin 2015

Essai scooter Kymco Downtown 125 : relève assurée !

Essai scooter Kymco Downtown 125 : relève assurée !

Successeur du Dink Street sur le segment des scooters GT 125 cm3, le Kymco Downtown ne manque pas d'arguments pour convaincre, à commencer par un nouveau design, agressif et valorisant. Essai.

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La relève du Dink Street

Le scooter Kymco Dowtown 125, nouvel opus du constructeur taïwanais, reprend les fondamentaux de son prédécesseur, baptisé Dink Street sur le marché français et Super Dink sur d'autres, mais plus généralement connu sous l'appellation Downtown dans la plupart des pays.

Introduit en 2009, le Downtown est véritablement le scooter qui a permis à Kymco d'asseoir sa notoriété en Europe et de se hisser au niveau des principaux acteurs du marché, avec plus de 100 000 unités vendues dans le monde (Kymco produit près de 500 000 véhicules par an et totalise plus de 10 millions d'immatriculations depuis sa création).

La marque a par ailleurs établi des partenariats avec d'autres acteurs de la mobilité, tels que Kawasaki pour son scooter J300 ou BMW à qui il fournit le moteur des scooters C600 Sport et 650 GT, ainsi que le moteur thermique d'appoint de la voiture électrique BMW i3.

Pour autant, il était devenu nécessaire de donner un nouveau souffle au fer de lance de la gamme scooter Kymco, confronté à une concurrence de plus en plus rude dans un contexte économique difficile.

La marque compte donc beaucoup sur cette nouvelle mouture du Downtown pour faire repartir ses chiffres de vente à la hausse (-10,4% en 2014) avec un modèle complètement relooké, amélioré en différents points et doté de série d'un freinage ABS.

Deux versions sont d'ores et déjà disponibles à la vente : un modèle 125 cm3 que MNC a choisi de tester en pages suivantes et un maxi-scooter 350 cm3 (320 réels).

Un look plus racé

Cossu et valorisant, le nouveau Downtown gagne en harmonie avec un habillage multicouches aux lignes plus complexes (inspirée des divers partenariats de Kymco avec BMW ?).

Sa face avant paraît plus agressive, dotée de phares double optiques entourés de veilleuses à LED et séparés par une fausse prise d'air à cerclage alu.

On remarque également les clignotants saillants en forme de flèche, un pare-brise plus court et stylé, un train arrière plus élancé et prolongé d'un porte-paquet (avec poignées de maintien) plus plat et pratique que précédemment, ainsi que d'un groupe de feux arrière à LED, également cerclés d'alu, dans un style très automobile.

La longue selle biplace à deux étages s'affine elle aussi, profitant par ailleurs d'un revêtement plus élégant à surpiqûres. Le silencieux d'échappement s'embellit également - autant que faire se peut ! -, tout comme les disques de frein, à présent de type pétale à l'avant comme à l'arrière.

Le nouveau Downtown disposant désormais de repose-pieds passager escamotables, la longueur du marchepied conducteur est raccourcie, formant une échancrure qui facilite la pose des pieds à plat à l'arrêt.

Le niveau d'équipement est aussi bon que précédemment, avec un vaste coffre sous la selle acceptant un casque intégral et un demi-jet (éventuellement un petit intégral) en plus de divers effets personnels, ainsi que deux vide-poche (non verrouillables) dont un muni d'une prise USB.

L'ouverture de la selle s'effectue classiquement depuis le contacteur (doté d'un volet d'occultation antivol) et est assistée par un vérin. Le coffre n'est pas moquetté, mais il intègre un éclairage à LED (pas très efficace). L'accès au réservoir d'essence s'effectue au niveau du tunnel central, via une trappe masquant un bouchon fermant à clé.

Doté de deux béquilles, le Downtown dispose également de leviers de freins réglables en écartement (4 positions), d'un appel de phare à l'index gauche et d'une commande de warning. Ses rétroviseurs adoptent une forme plus moderne mais demeurent fonctionnels et offrent une bonne rétrovision.

Le tableau de bord évolue peu, perdant au passage son cerclage alu. Il conserve un tachymètre et un compte-tours, tous deux analogiques, de part et d'autre d'un cadran digital inédit qui affiche l'heure, les totaliseurs kilométrique journaliers et partiels, le niveau de carburant et de température d'eau, la température extérieure, la tension de la batterie et la consommation moyenne et instantanée.

De nombreux voyants usuels sont disposés au sein du compte-tours et cette instrumentation dispose également d'un sympathique rétro-éclairage bleuté, qui accentue la lisibilité en conduite nocturne.

Pour le reste, on retrouve peu ou prou le même châssis tubulaire acier et la même base moteur 125 cm3 4-temps à culasse 4 soupapes et refroidissement liquide du modèle précédent. Les roues restent en 14 (AV) et 13 (AR) pouces, mais troquent leurs pneus Maxxis pour des Kenda. Le combiné amortisseur est réglable en précharge du ressort (5 positions), contrairement à la fourche télescopique à tubes de 37 mm. Enfin, la surface du radiateur d'eau est accrue afin d'améliorer le refroidissement moteur.

Facile mais encore ferme

En prenant place à bord du nouveau Downtown 125, on n'est guère dépaysé par rapport au précédent Dink Street. On note pourtant une assise un peu plus haute (810 mm au lieu de 775), mais aussi un guidon large et proche du conducteur qui nous est familier.

Comme précédemment, il est possible de conduire pieds à plat sur le marchepied ou jambes légèrement en avant, talons au plancher et pieds posés sur la partie remontante du tablier. Ceci à condition de ne pas avoir de trop longues jambes, car on est vite limité en recul au niveau de l'assise conducteur. L'assise proposée reste néanmoins plutôt confortable et la position de conduite naturelle, satisfaisante pour la plupart des gabarits de conducteurs.

Dès les premiers tours de roues, le train avant surprend par sa relative légèreté, plus sensible à basse vitesse qu'une fois lancé. Le large guidon permet heureusement de conserver un bon contrôle du train avant lors des manoeuvres en cycle urbain, où le Downtown profite d'un bon rayon de braquage et d'une bonne agilité pour s'extirper sans effort des encombrements.

Bien stable en ligne une fois lancé, ce scooter de 178 kg tout pleins faits s'inscrit rondement et naturellement en courbe, acceptant de passer sans effort d'un angle à l'autre grâce à son centre de gravité placé bas et un profil de pneus adapté.

Le conducteur prend rapidement confiance et peut alors hausser sensiblement le rythme, dans le respect des limitations en vigueur naturellement ! Dans ce contexte urbain, le travail des suspensions est plutôt satisfaisant bien que celles-ci travaillent encore plus en ressort qu'en hydraulique, peinant parfois à gommer totalement les imperfections du revêtement routier ou les tressautements dus aux pavés parisiens. Mais le Downtown progresse par rapport à son prédécesseur, qui se montrait encore plus sensible aux petits chocs.

Un moteur dépollué

Coté moteur, le constructeur taïwanais a décidé d'anticiper la future norme antipollution Euro 4 applicable en 2016. Actuellement vendu en version Euro 3 (pour simplifier les formalités d'homologation, NDLR...), le Downtown profite donc de diverses mesures visant à réduire les pertes par frottement, afin d'abaisser le niveau d'émissions polluantes et la consommation de carburant.

La puissance maxi baisse légèrement, passant de 14,9 à 14,3 chevaux, affectant sensiblement les performances en vitesse de pointe. Poussé dans ses derniers retranchements, notre modèle d'essai (150 km au compteur lors de la mesure) n'affichait que 118 km/h compteur (environ 106 km/h chrono), contre près de 112 km/h chrono pour le précédent modèle.

Rien de dramatique toutefois, car le Downtown compense cette petite baisse de puissance par une plus grande souplesse et douceur d'utilisation, ainsi qu'une consommation de carburant moindre (mesurée à 3,9 l/100 km en usage mixte, soit une autonomie d'environ 320 km réserve incluse).

A l'usage, le Downtown souffre en revanche d'une transmission qui peine à accrocher à bas régime dès l'ouverture des gaz. Et c'est bien là son principal défaut ! Du coup, impossible d'espérer griller tout le monde au feu lors d'un départ arrêté...

Gaz en grand au feu vert, le Downtown décolle véritablement en trois temps : le premier en accrochant juste ce qu'il faut pour démarrer, le second en transmettant un peu plus de puissance à la roue motrice, et le troisième au-delà de 6000 tr/min où la puissance passe enfin.

En sortant d'un parking avec rampe de montée, nous avons presque cru qu'il allait falloir que le passager descende pour arriver au sommet ! Difficile de dire si tous les Downtown sont affectés par cette transmission peu accrocheuse en bas, mais sur le modèle testé par MNC le constat était évident.

En cycle urbain, passé ce cap délicat du démarrage, la transmission fonctionne en revanche parfaitement, offrant une grande souplesse de fonctionnement sur une large plage d'utilisation, avec une réponse à l'accélération franche et efficace sur les régimes intermédiaires.

Sur route, le Downtown fait preuve d'une bonne efficacité tant que l'on reste raisonnable, avec une capacité de reprise correcte qui permet d'effectuer des dépassements sans trop d'appréhension. Le châssis travaille correctement et fait preuve d'une rigidité satisfaisante dans les enchaînements rapides, avec un travail de suspensions ferme mais cohérent tant que l'on ne croise pas un nid-de-poule ou un raccord de bitume trop saillant.

Assis en position "sénatoriale", buste droit, on encaisse alors sèchement dans le dos le retour des amortisseurs. En courbe, les plus pressés pencheront légèrement plus leur buste en avant pour charger un peu plus le train avant et obtenir un meilleur feeling de la roue avant.

Le grip des pneus Kenda nous a semblé correct tout au long de cet essai réalisé sur routes sèches, avec un comportement rond et agréable à la mise sur l'angle. Sur voies rapides, le Downtown fait preuve d'une bonne stabilité en ligne et n'est pas trop sensible à la prise au vent. Bien calé derrière sa bulle et le large tablier avant, le conducteur est relativement bien abrité, ce qui n'est pas le cas de son passager, plus exposé.

Verdict : des progrès à prix serré

Le freinage, parfois jugé trop agressif sur le précédent Dink Street, est particulièrement efficace et agréable d'utilisation sur le Downtown, grâce notamment à l'adjonction d'un ABS Bosch 9.1 et d'un nouvel étrier avant à trois pistons.

Le dosage aux leviers est doux et progressif, avec un excellent feeling des commandes et un fonctionnement de l'ABS peu intrusif lors de cet essai sur le sec. En conduite "sportive", un freinage appuyé de l'avant provoque en revanche une plongée de fourche rapide, qui accélère le déclenchement préventif de l'ABS. L'arrière est pour sa part puissant et tout aussi dosable, complétant parfaitement le dispositif avant.

Vendu 4099 €, le Downtown 125 en donne assurément pour votre argent et s'avère plutôt bien placé par rapport à ses concurrents directs. Nul doute que son look modernisé et ses performances honorables sauront attiser la convoitise de nombreux automobilistes lassés de poireauter dans les bouchons. Pour autant, une transmission plus réactive et une vitesse de pointe préservée auraient certainement augmenté son attractivité.

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèle d'origine
  • 120 km au départ
  • Parcours : 150 km
  • Routes : ville, réseau secondaire et grands axes
  • Pneus : Kenda
  • Conso moyenne : 3,9 l/100 km
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS KYMCO DOWNTOWN 125

  • Souplesse moteur
  • Maniabilité et stabilité
  • Capacité d'emport
  • Freinage performant
  • Consommation

POINTS FAIBLES KYMCO DOWNTOWN 125

  • Transmission au démarrage
  • Suspensions encore fermes
  • Avant léger à basse vitesse
  • Pneus sur le mouillé ?

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